Liste des groupes Rock Progressif Pink Floyd Soundtrack from the Film More

Le film “More”, est le premier long métrage du cinéaste Barbet Schroeder ; ce film narre l’histoire assez sordide d’un jeune couple plongé dans l’enfer des drogues. Jeune nanti d’une maîtrise en mathématique, Stefan (Klaus Grünberg) veut découvrir le monde, et surtout quitter les brumes de sa ville natale, il part donc vers Paris dans un premier temps. Là, il rencontre Estelle (Mismy Farmer), le couple décide de migrer vers le sud, vers un hôtel luxueux d’Ibiza appartenant à une connaissance d’Estelle. Sur place, sous le soleil omniprésent et dans des paysages somptueux, le couple sombre bien vite dans l’enfer de la drogue l’entraînant vers un fin tragique: Stefan mourra d’overdose tandis que sa compagne Estelle repartira vers d’autres aventures poudrées.

Le réalisateur demande à Pink Floyd d’écrire la musique de son film contre rétribution de 600 £ pour chacun des membres du groupe. Il présente ensuite le film au groupe, alors à ce moment déjà occupé par les sessions studio de “Ummagumma”, qui va composer la musique et les paroles du film en moins de deux semaines. La majorité des compositions est signée Roger Waters; Rick Wright semble un peu moins présent sur le coup; par contre, c’est sur cet album qu’on va retrouver la première composition personnelle de David Gilmour intitulée “A Spanish Piece” d’inspiration hispanique comme son nom l’indique.

Les tonalités imprimées par Roger Waters à cet album, sont plutôt du style planant, avec de longs développements éthérés dans la lignée de “Careful with that axe, Eugene” (Cirrus Minor, Green is the Colour et Cymbaline en sont les meilleurs exemples).

Pourtant, c’est sur la B.O. de “More” qu’on entend, pour la première fois, Pink Floyd haussez le tempo pour se rapprocher du hard rock “ledzeppelinien” avec la composition “The Nile Song” dans laquelle David Gilmour chante d’une manière très rocailleuse.

Il est à noter que le réalisateur Barbet Schroeder utilisera les titres de “More” à sa guise, et dans des versions légèrement altérées ou diffuses (par exemple, certains titres seront entendus sortant du son d’une radio, ou en arrière-plan comme musique de bar ....). Les versions studio de “More” et celle de la B.O. seront donc légèrement différentes ; il paraîtra même trois titres inédits dans la version filmée, il s’agit de “Theme (Beat Version)”, de “Hollywood” et de “Seabirds” dont les masters versions semblent avoir été égarées dans les limbes des studios Pye où furent enregistrés les seize titres de la B.O.(EMI ne considérant pas ce film comme un vrai projet “Pink Floyd” ayant refusé l’utilisation de ses fameux studios “Abbey Road” pour finaliser l’œuvre).

Le film rencontrera un assez beau succès commercial, de même que la B.O. qui se classera 2 ème en France, 9 ème en Angleterre et aux Pays-Bas, un peu moins bien aux U.S.A.

En résumé, cet album est un bon travail de Pink Floyd, qui se démarque progressivement de l’empreinte de Syd Barrett et qui se découvre un leader naturel en la personne de Roger Waters. Je pense personnellement que cet album, avec son frère contemporain “Ummagumma”, marque la fin de la première époque du Floyd, et qu’il laisse deviner l'orientation des futures réalisations du groupe dans les prochaines années (Atom Heart Mother, Meedel et Obscured by Clouds) qui conduiront à l’immense “Dark Side of the Moon”.