RedLight

Un premier album bien acclamé par la critique et un second dont la sortie se rapproche à grand pas, il ne m’en fallait pas plus pour aller dire bonjour à ces six marseillais. Ils transmettent au travers de leur musique une pêche redoutable à laquelle se mêlent également beaucoup de sincérité et d’émotions. Rencontre avec Laurent Orthlieb, aka Londres, chanteur de ce groupe de Rock Fusion.

interview RedLightBonjour ! Peux-tu présenter le groupe pour tous ceux qui ne le connaisse pas ?
Bonjour à tous. RedLight est un groupe de Marseille évoluant dans un mix de beaucoup de styles de musiques différents comme le Rock, l'Electro, le Hip Hop ou encore le Blues. Le groupe s'est créé en 2006 avec Dapé le guitariste et Guy, batteur à l'époque et maintenant bassiste en travaillant sur des compositions en home studio. Vers fin 2006, nous avons regroupé 11 de ces morceaux en un album "Crash System Control". Nous avons ensuite monté la formation Live du groupe composé de 6 personnes pour essayer de retranscrire et adapter ces morceaux à la scène et enchainer plusieurs concerts un peu partout en France. En Février 2010 s'en est suivi un EP 6 titres "What's Going On?". Nous avons actuellement terminé l'enregistrement de notre nouvel album "Astronauts" qui sortira en janvier 2013 sur le label M&O. Il sera précédé d'un single 2 titres fin mai et d'un 4 titres en octobre.

D'où est venue l'idée de réaliser un mélange des styles comme celui-là ?
En fait nous ne nous sommes pas vraiment posé la question du mélange, ou de créer une musique hybride. Cela s’est fait naturellement par le nombre important d'influences que nous avons eu chacun. Nous avons tous la trentaine passée et avons donc écouté énormément de styles différents dans notre vie, partant d'une base rock. On essaie juste de faire des chansons qu'on aime sans trop se soucier de la classification. On espère que les gens apprécieront cette diversité sachant que cela peut bien sûr déconcerter mais il serait vraiment difficile pour nous de rester figés dans un style particulier alors que cela ne représente pas entièrement l'éclectisme de ce que l'on écoute. Il est pour nous plus intéressant au niveau de la composition de pouvoir naviguer librement dans les orientations en fonction des morceaux même si la voix commune donne quand même un repère et une ligne directrice.

Comment se passe les compositions dans le groupe ?
Généralement, Dapé, Guy ou moi-même amenons une idée de base du morceau, une démo assez simplifiée donnant une mélodie, un riff, une atmosphère ou une direction. Ensuite Dapé s'occupe de rendre tout cela plus écoutable et efficace en bossant sur les arrangements, les structures. Une fois le gros du travail effectué, on y injecte les dernières propositions de chacun avant de les jouer avec l'ensemble du groupe en répète. Le processus de création et de travail est assez fluide et démocratique, chacun essayant d'apporter ses idées qui pourraient améliorer le morceau en sachant que le but principal est de servir la chanson elle-même en premier lieu. Si un morceau est plus efficace sans guitare, alors nous n'en mettons pas (mais c'est rarement le cas). Le but encore une fois est de se faire plaisir en créant des morceaux qu'on aimerait écouter et voir joués sur scène.

Globalement, comment a était perçu "Crash System Control" ?
Nous avons eu le bonheur d'être très bien accueillis par les médias en généraux et en particulier les médias 2.0 comme les webradios, webzines mais aussi des médias comme Rock&Folk, Le Mouv' ou Virgin Radio. Les chroniques de l'album ont été pour leur grande majorité très positives ce qui a fait bien sûr très plaisir et nous a donné encore plus de motivation pour continuer à écrire des morceaux. L'exposition de l'album a été plutôt bonne avec par exemple des premières pages sur Deezer mais le plus important pour nous a surtout été l'enthousiasme des gens à l'écoute de cet album. Ça fait vraiment plaisir de voir que de nombreuses personnes se retrouvent dans cette diversité musicale mais aussi de voir qu'elles peuvent s'intéresser à un petit groupe comme nous, ce qui implique quand même d'explorer la scène indépendante et autoproduite Française, ce qui est à mon sens essentiel pour la survie de la création. On doit d'ailleurs cela à tous ces médias 2.0 tenus par la passion de certaines personnes.

L'EP "What's Going on ?" a quelle place dans la discographie du groupe ? Plaisir ou vision d'avenir ?
A l'époque de l'enregistrement de l’EP en 2009, on avait en fait pour but de sortir directement un deuxième album. Nous avions une quinzaine de titres en démo assez développées. Nous n'avions pas pensé à sortir un EP mais en discutant avec LMG (le label qui a sorti l’EP), on s'est dit que ce serait une bonne solution en attendant d'avoir plus de titres mais aussi plus de moyens pour enregistrer correctement les morceaux. On a donc choisi les 5 titres les plus efficaces et les avons regroup
interview RedLightés sur cet EP "What's Going On?". On a ensuite rajouté une nouvelle version du morceau "Crash System Control" en bonus. Nous avons enregistré l’EP fin août 2009 au Petit Mas à Martigues en 5 jours. Ce fut vraiment un grand plaisir de travailler dans ce studio avec une ambiance estivale. Pour ce qui est des titres, je dirai que ce sont des titres un peu plus produits, avec plus de guitares, un peu moins d'électro car nous avons pu faire de bonnes prises son au studio. On voulait aussi faire un EP assez direct au niveau des compos, des morceaux qu'on pourrait rejouer en l'état sur scène sans les réarranger. Je dirai que ce fut à la fois un plaisir et non pas une vision d'avenir mais plus une photographie de l'instant T. Mais on retrouvera forcément des choses de l’EP (comme du premier album) dans la suite de RedLight.

Peux-tu en dire plus sur "Astronauts"? Quelles seront les différences notables avec "Crash System Control" ?
Pour "Astronauts", nous avons eu pas mal de temps de composition ce qui peut être un avantage et un inconvénient car on se retrouve avec une cinquantaine de démos et sur une longue période, un morceau qui nous paraissait évident au début, le devient peut-être moins ensuite et inversement. Ensuite, nous avons pu répéter ces morceaux en groupe quelques mois avant l'enregistrement, ce qui n'était pas le cas du premier album où tout n'était que home studio. Cela nous a permis d'aller plus loin dans la composition et la cohésion du morceau, de savoir exactement ce que nous avions à faire une fois arrivés en studio en terme de jeu, de choix de sonorités etc… Nous avons enregistré les prises basse/batterie/guitares dans une super studio à Salernes où l'on s'est enfermé pendant 2 semaines avec Gérald notre igné son du KO Studio (Marseille). Cela a vraiment été une très bonne expérience de vivre un peu en vase clos, et de n'avoir que cet enregistrement à l'esprit. Nous avons ensuite terminé les prises des autres instruments plus les voix ainsi que le mix au KO STudio. En tout, cela nous a pris (en flux non continu) d'octobre 2011 à Février 2012. Pour ce qui est des morceaux, nous en avons enregistré 15 qui, dans la tradition RedLight, varient beaucoup de l'un à l'autre. Il y aura comme à chaque fois des morceaux courts et Rock, des morceaux plus Hip Hop, des morceaux plus Electro ou encore d'autres plus pop ou folk. Nous sommes assez satisfaits des enregistrements et impatients de pouvoir vous faire partager ces morceaux.

Avez-vous le soutien d'un distributeur ? Ou en cherchez-vous un ?
Nous avons eu dans l'histoire de RedLight plusieurs distributeurs numériques. Le premier album et le EP sont disponibles partout en numérique. Pour Astronauts, nous avons signé une licence chez M&O qui sortira l'album en numérique mais aussi en physique.

La minute indiscrétion... Une date de sortie de "Astronaut" est-elle déjà planifiée ?
Donc le planning de sortie est actuellement le suivant:



Le 21 mai sortie d'un Single 2 titres dont je peux vous dévoiler les titres: Westbound Train et Casanova. Vers octobre nous allons sortir un 4 titres qui comportera Fireman, Comet et deux autres morceaux. Finalement, en janvier 2013 sortira l'album "Astronauts" qui devrait comporter 12 chansons.

Recevez-vous régulièrement des demandes de concerts ? Et avez-vous pu aller plus loin que la Côte et ses environs ?
On essaie de jouer au maximum car le Live reste un des plus grands plaisir pour nous, pouvoir partager en direct notre musique avec les gens. Cependant, il est assez compliqué de trouver des dates. Dans la région, nous pouvons jouer assez régulièrement mais dès qu'il s'agit de s'éloigner, cela implique des frais et malheureusement, peu de salles nous proposent de payer cela. Nous avons joué sur Paris plusieurs fois, Toulouse, Bordeaux et il est évident que nous aimerions jouer dans le maximum de villes possibles mais c'est assez compliqué sans tourneur. On essaie de faire le maximum par nous-mêmes mais arrivé à une certaine limite, cela devient impossible. On espère que cela sera plus facile dans le futur car le Live reste essentiel pour nous pour présenter notre musique à d'autres publics mais aussi pour partager ces moments avec les gens et faire de belles rencontres.

Quelles sont les principales sources d'inspiration utilisés pour écrire les textes ? Dans "Crash System Control", j'ai cru percevoir beaucoup d'émotions... Certains textes touchent-ils personnellement un membre du groupe ?
Les paroles viennent de Guy ou de moi-même. Elles traitent généralement de ce que
interview RedLightl'on vit au quotidien, que ce soit des observations de la société ou de nos vies personnelles. Pour Crash System Control, les paroles sont essentiellement tournées vers cette période de ma vie où je rentrais en France après avoir vécu 5 ans à Londres. Elles retranscrivent un peu mon état d'esprit à ce moment et une certaine mélancolie liée à ce que je vivais. Cependant il y a aussi beaucoup de références visuelles dans les termes ou d'ambiances descriptives, presque cinématographiques. J'aime écrire des paroles qui font autant appel à du sentiment qu'à une peinture ou une photographie d'une situation. Il y a également quelques créations tout à fait fictives d'histoires ou de personnages comme dans "Ema Loves the Planets" qui raconte l'histoire rêveuse et tragique d'une petite fille et qui sera sûrement développée dans le futur. L'écriture reste assez instinctive, dans le moment présent. Je reviens rarement sur les premiers jets afin de garder le sentiment ou l'urgence du moment.

Et musicalement ? Les sources d'inspiration ?
Tout ce qu'on peut avoir écouté dans le passé où écouter au moment de la composition ou de l'enregistrement. Chacun dans le groupe a ses références dont de nombreuses sont communes. Je dirai qu'on oscille entre des mis de Pearl Jam, Beastie Boys, Public Enemy, Robert Johnson, Pink Floyd, Stones et Beatles, Led Zep, Cure ou encore dEUS. Tout RedLight s'est fait dans l'écoute et l'amour de tous ces groupes et des centaines d'autres. Ensuite on écoute aussi ce qui se passe actuellement en matière de production surtout. Dernièrement, des groupes comme les Black Keys ont ramené ce son un peu vintage et crade sur le devant de la scène et ce n'est pas pour nous déplaire. On reste ouvert à tout et on essaie de tout assimiler pour en faire ressortir quelque chose qui donne du RedLight.

D'où provient le nom "RedLight"? A-t-il une signification particulière ?
Alors RedLight, ce n'est ni le quartier célèbre d'Amsterdam, ni la boîte Parisienne, ni le feu rouge, ni une connotation politique, c'est tout simplement la petite lumière rouge qui s'allume en studio quand on presse la touche Record. C'est un peu le "ON AIR" des émissions Radio ou Télévision. Cela vient du fait qu'à la base, la création de RedLight part de cet environnement de composition en home studio bien avant d'être un groupe de scène à part entière.

Question pour le groupe : d'autres projets sont-ils en ordre de marche ?
Presque tout le monde dans le groupe a des projets parallèles. Dapé joue avec plusieurs groupes de reggae sur Marseille comme Toko Blaze. Loic et Guy sont actuellement occupés à enregistrer des instrus reggae également qu'ils ont composés ensemble, Denis joue et tourne partout dans le monde avec Lo Cor de La Plana, un groupe de chant occitan et moi-même je bosse pas mal avec Ending Satellites pour des guest vocaux.

Ou en sont les choses avec Ending Satellites ? Et comment en es-tu venu à travailler avec eux ? Le style de Damien et Séverine est quand même relativement éloigné de celui de RedLight.
J'ai eu le plaisir de bosser sur 2 morceaux de l'album d'Ending Satellites et cela a vraiment été une très bonne expérience enrichissante autant humainement que musicalement. On s'est rencontré via la Grosse Radio qui soutient RedLight depuis le début (et on les en remercie grandement). Nous avons gardé contact et lorsque Damien a monté Ending Satellites, il m'a envoyé quelques-unes de ses démos pour y poser du chant. J'ai tout de suite accroché à l'univers développé dans ces compos et la collaboration a porté ses fruits. L'univers est assez éloigné de RedLight mais j'y vois aussi des points communs. Je pense qu'il existe des passerelles entre tous styles de musique et toutes personnes voulant bosser ensemble pour faire vivre la musique. Comme dit précédemment, peu importe le style, pourvu que cela me procure une émotion. Je pense et j'espère que cette aventure n'est pas prête de s'arrêter mais Damien vous en dira plus.

Pour plus d'infos : http://www.noomiz.com/endingsatellites

Un dernier petit mot pour tous les lecteurs avant de se quitter ?
Un grand merci à toi déjà de nous permettre de nous exprimer et de parler de notre musique. On espère que cela vous aura donné envie de découvrir RedLight mais aussi que nous aurons bientôt la chance de venir par chez vous en concert. D'ici là rendez-vous le 21 mai pour le prochain single en attendant la suite. A bientôt!




Merci beaucoup à toi Laurent d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
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interview réalisée par Mr4444

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