Comment vous portez-vous depuis la sortie récente de votre album ?L'album est sorti officiellement vendredi dernier alors c'est encore tout frais, mais les premiers retours sont très motivants.
On se régale aussi sur scène avec le nouveau spectacle donc tout se passe pour le mieux.
Tout d'abord, pouvez-vous vous présentez un peu, pour tous ceux qui ne vous connaissent pas encore ?
Chocolate Pain, c'est Flo le batteur, Sylvain le chanteur bassiste et Hub le bruitariste, plus un nouveau sur scène, Mick au synthé, mélodica, metallophone, et guitare.
On fait avant tout du rock noise avec une touche cabaret qui raconte une histoire.
"The Folks in My Head and I" est sorti il y a déjà quatre ans, quels ont étaient les corrections apportées depuis ?
Beaucoup de choses. On est passé d'un 7 titres fait maison dans une pièce chauffée au feu de bois (les amplis sentent encore la cheminée qui refoule) à un album enregistré dans de très beaux studios (les Forces Motrices et le Little Big Studio) avec un baron du rock indé ; Francois Carle (Virago, Doppler, MacZde Carpate). Une production bien meilleure, des arrangements beaucoup plus poussés. Ça reste un album bio car le noyau basse batterie guitare a été enregistré en prise live, et tous les samples sont faits maison.
Après, on retrouve dans le premier album toutes les influences, concepts qu'on a poussés beaucoup plus loin dans "Bliss". Le fait que tous nos morceaux racontaient déjà des histoires par exemple, les ambiances et atmosphères, la folie et la rage, le coté antagoniste de notre musique ...
La nouveauté dans le nouvel album est le côté cabaret rock qu'on retrouve sur le troisième acte, et surtout le fait que notre album raconte une histoire du 1er au 21ème titre, c'est un conte.
Quels sont vos principales influences musicales ?
On revendique des influences comme At The Drive In, Fugazi du côté des frangins Sylvain et Florent, et plutôt Radiohead et du rock seventies du côté de Hub. On fait une musique un peu bizarre où tout ça se mélange.
Pourquoi avoir choisi le nom de "Chocolate Pain" ? Les deux termes sont très contradictoires.
C'est un peu ça Chocolate Pain, une sorte de contradiction entre plein de choses, la souffrance et le chocolat, des moments très puissants qui nous arrachent les tripes et des moments très envoûtants. L’insoutenable beauté de la vie.
On aime à penser qu'on fait de la poésie trash.
D'où vient le concept de "Bliss" ? L'histoire de Syd est-elle ins
pirée d'un évènement réel de votre vie? Ou bien comment avez-vous eu l'idée de ce concept ?Le concept "Bliss", c'est des morceaux rocks qui s'entremêlent à des morceaux de narrations mis en musique, dans le but de créer des ambiances et raconter une histoire. L'histoire de Syd, un gars bien mal dans sa peau qui décide de mettre son cœur, source de toutes ses souffrances, dans une boîte pour aller se mettre une cuite tranquille au bar. Il y rencontre Max, un genre de trader superficiel et sa copine Dawn. Il les ramène chez lui. Max finit par s'effondrer ivre mort. Lorsqu'il se réveille, il découvre Syd et Dawn au lit. Il n'est pas amoureux mais on ne lui vole pas sa copine comme cela, alors il part avec le cœur ...
C'est Sylvain, notre chanteur, qui a conçu toute l'histoire dans sa tête. Ce n'est pas autobiographique mais bon, il y a une énorme part de nous dans cette histoire, comme dans toute création.
Au niveau des concerts, les titres seront joués dans le désordre ou est-ce qu'il y aura une sorte de trame ? Et est-ce qu'il y aura une mise en scène particulière afin d'illustrer les thèmes des chansons ?
En live on a pris le parti pris de ne pas raconter l'histoire telle quelle, mais de se servir de l'album comme matière pour recréer les ambiances. On utilise des samples de voix de l'album (message de répondeurs téléphonique, voix de muppets, ...). On a aussi créé des samples pour l'occasion, faits maison eux aussi, en jouant de la gratte avec un archer par exemple.
Pour la sortie d'album, on a essayé de créer un vrai spectacle avec une scénographie, des décors, ... On utilise un drap où on projette en ombre chinoise un des musiciens. Sylvain qui fait tout l'artwork a peint de grands panneaux avec les visuels de l'album pour le fond de scène. On essaye de trimballer avec nous un vrai univers centré sur l'album. On ne joue que des morceaux du dernier album d'ailleurs.
Bien que "Bliss" ne soit sorti qu'il y a peu de temps, envisagez-vous un second album ? Et d'après vous, sera-t-il un album de "chanson" ou une nouvelle histoire ?
On n'en est pas encore là mais on commence à réfléchir sur nos prochaines directions artistiques. Pour le moment le vent va vers un Ep beaucoup plus court, plus spontané, un peu plus punk, moins prise de tête car produire 72 minutes de musique, une histoire qui tient la route, c'était un sacré boulot, même si on peut en être très fier maintenant. En plus ça nous laissera un peu de temps pour préparer le prochain album qui sera certainement beaucoup plus orienté cabaret, un peu comme si Tom Waits s'accouplait avec Jesus Lizard.
La plus grande notoriété de Malmonde est-elle un plus
?Héhé, Mick le nouveau du crew joue en effet dans Malmonde, groupe d'indus qui a son petit succès. Il officie aussi dans Chair Chant Corps qui prépare un nouvel album. Après ce n'est pas pour cela qu'on l'a pris, ni parce qu'il est beau et qu'il pourrait ramener plein de nouvelles groupies. C'est surtout que c'est un très bon pote qui nous suit depuis longtemps, qui faisait déjà un peu partie de la famille, et qu'il a toutes les compétences qu'on recherchait. L'idée c'était de retranscrire en live tous les arrangements qu'on a pu faire en studio et qu'on ne pouvait pas faire à 3, toujours dans le but de créer des ambiances.
Le public est-il sensible au message transmis par votre musique ?
Le public, soit il adore, soit il déteste. C'est assez marrant. Ce qui est sûr c'est qu'on le secoue pas mal avec nos cassures rythmiques et nos mesures toutes bizarres, mais quand on aime, on finit par se laisser emporter. Le but est de faire en sorte que l'auditeur lâche prise et s'embarque avec nous dans notre univers. Des fois, certaines personnes viennent nous voir pour nous dire qu'elles ont vraiment été touchées par notre musique, il y en a même une ou deux qui nous ont pris dans leur bras, c'est ça qu'on cherche. Toucher les gens.
Vous êtes très actifs dans la région grenobloise, avez-vous déjà reçu des échos pour jouer plus loin ?
On a choisi de faire une tournée régionale pour la sortie d'album (Lyon, Annecy, Chambéry, Grenoble) mais on pense à venir sur Paris, Marseille. Ce qui nous manque aujourd'hui, c'est un booker bien motivé qui a un véritable réseau dans le style de musique qu'on propose.
Avez-vous été contactés ou êtes-vous à la recherche d’un label ?
Tout l'album a été autoproduit par nos soins. On remercie d'ailleurs les souscripteurs pour leur précieuse aide.
Maintenant, les labels n'ont plus les moyens de mettre des sous sur la table pour un groupe pas très connu qui n'a pas déjà de véritable valeur commerciale.
Maintenant qu'on a l'album, on cherche un label dans notre style qui pourrait investir un peu dans la comm'. On espère qu'on aura en tout cas des opportunités intéressantes grâce à la sortie d'album.
Un dernier petit message pour tous les membres de Spirit of Rock et tous les lecteurs qui passeront sur cette page ?
Déjà merci à toi pour ta motivation autour de notre projet artistique (on tient à le signaler) et ton investissement dans le webzine et le rock en France (Rock is not dead).
Pour les nombreux lecteurs de cet article, je leur dirai que la vie ca t'arrache la gueule, mais c'est tellement bon...
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interview réalisée par Mr4444
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