Après le succès de son single
Space Oddity (1969) et un début de carrière réussi avec
Hunky Dory (1971), Bowie va accéder dès à présent à la gloire.
David Bowie n'existe plus, il est Ziggy Stardust, un personnage androgyne, une idole. Il a conquis le monde.
Bowie est un artiste rare car il est loin de s'être borné au seul domaine du rock et Ziggy Stardust est son chef-d'oeuvre. Un concept-album baignant dans le glam, le strass et les paillettes (allez, dans deux ans ça sera dans la cocaïne !).
En plus de Bowie, il ne faut surtout pas oublier de mentionner le groupe, répondant au doux nom de
Spiders From Mars, dans lequel on retiendra surtout
Mick Ronson. Un guitariste aux riffs qui tuent et sans qui cet album ne serait pas grand chose (ou plutôt, Bowie seul à la guitare c'est autre chose, essayez
Diamond Dogs).
Alors ? Ziggy c'est qui, c'est quoi?
C'est un 'space invader' qui va apporter le rock & roll à la planète Terre menacée de disparition d'ici 5 ans, rien que ça !
C'est ainsi que commence cet opus, c'est-à-dire un enchaînement de quatre morceaux monstrueux. « Five Years » d'abord, qui évoque donc la disparition prochaine de la planète. Les choeurs finaux de cette chanson sont vraiment beaux, la voix de Bowie se fait dramatique. On enchaîne avec « Soul
Love » qui semble calme à première vue, la voix est posée sur les couplets, ça explose sur les refrains avec quelques intermèdes au saxophone joués par Bowie lui-même. C'est alors qu'arrivent deux titres géniaux (et il y en aura d'autres après) : « Moonage Daydream » dont la principale originalité réside dans un petit interlude complètement barré au milieu d’un morceau qui vous enverra dans l’espace avec LE solo final. En quatrième position, le tube de l'album, «
Starman » avec un début sur un air acoustique et un riff culte sur le refrain. Comment nier alors l'apport de
Mick Ronson ?
Par la suite l'ambiance retombe un peu, le titre issu des sessions d’
Hunky Dory « Ain't Esay » peut paraître assez étrange de prime abord mais n'en demeure pas moins très bon après quelques écoutes. La jolie ballade « Lady Stardust » entretient le côté androgyne du personnage. Le titre signifie « Madame Stardust » mais pourtant cette dame est toujours désignée par « il »… Mystère ! Sans vraiment avoir le temps de souffler, le rock & roll « Star » et l'incisif « Hang on to Yourself » font office de transition (souvent les deux morceaux les moins aimés de l'album).
La route vers la fin de l'album est pavée par trois titres aussi géniaux que « Moonage Daydream » et «
Starman » : « Ziggy Stardust » avec un riff épatant, culte (les superlatifs commencent à manquer !), simple, Stooges quoi ! (Ziggy = Iggy (Pop) ? Rappelons que Bowie a été un grand proche de l'Iguane). « Sufragette
City », un rock & roll puissant qui ne baisse jamais d'intensité. Au début, on l'aime ce morceau, mais on le trouve trop répétitif - surtout sur la fin. Puis, avec le temps, on en redemande !
Et il y a le dernier titre, la conclusion, le final de cet album, la plus belle fin qui soit (enfin, musicalement hein !) : " Rock & Roll
Suicide ". Dès la lecture du titre on ne s'attend pas à se déhancher sur cette chanson, une simple guitare, une voix calme et posée, pleine de regrets "
Time take your cigarette... Puts it in your mouth..." - "Oh oh oh you're a rock and roll suicide". Puis le second couplet démarre, quelques notes de guitare électrique pour faire augmenter l'intensité, "Oh oh oh you're a rock and roll suicide..". Et la batterie, la guitare rythmique et les cuivres entrent en jeu. La voix de Bowie se fait plus dense… et c'est le déclic : "Oh no love, you're not alone !". Une foule d'émotions "YOU'RE NOT ALONE !", la mélancolie vous assassine, "Gimme your hands, cause you're wonderful". Ziggy est mort, vive Ziggy !
En réalité Ziggy se suicidera un peu plus tard, lors de son dernier concert de sa dernière tournée de 1973 : "le show que nous donnons ce soir est le dernier" (en résumé...).
Album magnifique ! A posséder absolument.
20/20.
Morceau préféré : Rock & Roll
Suicide.
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