Vae Victis : Hors la loi

Folk Rock / France
(2000 - Memorial Records)
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Lyrics


01. Pas de liberté

Un état d'esprit,
Une conception de la vie,
L'attachement pour ta terre.
Un état d'esprit,
Une conception de la vie,
C'est la langue de tes Pères.

Les républicains,
Et les jacobins,
Ont voulu te faire taire.
Ils ont dénigré,
Ridiculisé,
Ces mots dont tu étais fier.

Pas de liberté sans identité,
Pas d'identité sans une langue,
Pas de liberté sans identité,
Pas de liberté sans une langue.

Aujourd'hui encore,
On parle de patois,
On appelle ça du folklore.
Pour te persuader,
Que c'est du passé,
Que c'est un dialecte mort.
Ils ont déjà brisé
L'âme des régions,
C'est au tour des nations.
Mélangées, diluées,
Standardisées,
Par la mondialisation.

Ils veulent imposer
La langue des yankees,
Partout, dans tous les pays.
Pour mieux remplacer les communautés,
Par un grand supermarché.
Refrains de leurs tubes,
Jingle de leurs pubs,
Big brother sur les écrans.
Mais pour nos enfants,
Nous résisterons,
Dans nos langues, ils chanteront.


02. Sous les bombes

Dans les rues, plus personne
N'ose encore une ballade
Au lointain, les sirènes
Annoncent le signal
La population s'enterre pour
Fuir cette pluie infernale
Qui va s'abattre, qui va s'abattre
Qui va s'abattre sur Belgrade

Non, nous n'oublierons pas les
Bombes à fragmentation
Non, nous n'oublierons pas
Le bruit des déflagrations
Non, nous n'oublierons pas
Les écoles en flammes
Non, nous n'oublierons pas
Toutes ces mères en larmes

Non, nous ne croyons pas à la
Guerre humanitaire
Non, nous ne croyons pas à la
Guerre sans misère
Non, nous n'acceptons pas
Les frappes chirurgicales
Non, nous n'acceptons pas
Les victimes collatérales

Non, non, non, non, vos belles
Consciences ont l'odeur de la poudre
Non, non, non, non, vos idées
Ont le goût du sang
Du sang des enfants du sang
Des hommes libres, du sang des
Innocents

Svetlana, sert fort contre
Elle son fils effrayé
Les parois de la cave se sont
Mises à trembler
Au lointain on distingue les
Cris des survivants blessés
C'est l'hôpital, c'est l'hôpital,
L'hôpital vient d'être touché

Non, nous refusons le
Cauchemar américain
Non, nous refusons l'hypocrisie
Des puritains
Non, nous ne laisserons pas
Oublier les bavures
Non, nous ne laisserons pas
Refermer les blessures

Non, nous vous jugerons au nom
Des Palestiniens
Non, nous vous jugerons au nom
Des mômes irakiens
Non, des tribus indiennes
Jusqu'à Hiroshima
Non, les peuples du monde
Disent NON aux U.S.A.

Non, non, non, non, vos belles
Consciences ont l'odeur de la poudre
Non, non, non, non, vos idées
Ont le goût du sang
Du sang des enfants du sang
du sang des hommes libres,
du sang des innocents


03. Un monde absurde

Chaque jour j'émerge du sommeil
Dans un monde absurde,
Je me lève, déjà je suis en retard.
J'avale un café et je me brûle en subissant les mensonges,
Qu'on déverse le matin sur les ondes.

C'est lundi et le cafard
Me ronge en dévalant,
Les marches de l'escalier
Quatre à quatre.
Dans la gare je me faufile à
Travers le troupeau
Des zombies qui courent vers le bureau.

Je veux tenir tête, lui faire sa fête,
Mais ce monde absurde rien ne l'arrête ;
Je voudrais le fuir,
Mais il se rappelle à mon souvenir.
Le bonheur simple, se fait rare,
Cette vie absurde, tourne au cauchemar ;
Le réveil sera sans pitié
Car sans appel est la réalité.

Compressé dans la rame,
Je grimace et serre les poings,
Les grands espaces défilent dans ma tête.

Je pense aux forêts,
Aux océans et aux tempêtes,
Mais lorsque la porte s'ouvre enfin...

Je retrouve Châtelet-Les-Halles
Et mon coeur se soulève,
J'appréhende la journée qui m'attend ;
Huit heures à souiller mon âme,
À refouler mes rêves,
Noircir mes poumons de l'air
Du temps.

Il est midi les copains font
La queue chez Mc Do,
Pour engloutir un Big Mac tout
Chaud.
Je bouffe tout seul sur un
Banc au milieu des pigeons,
Un casse-dalle au fromage et
Au jambon.

Les sales bestioles se ruent
Sur les miettes
Qui tombent par terre,
Formant un gros nuage de poussière
Pendant qu' je tape la discute
Avec un vieux charclo,
Qui m'raconte Paris mieux que
Doisneau.

Ma journée absurde est enfin
Presque terminée,
Les réverbères se sont allumés
Arrivé sur l'quai du R.E.R.,
C'est la panique :
«Interruption prolongée du trafic ».

Quand la rage monte en moi
J'essaye de rester sage :
Mon vieux tu pourrais être au chômage,
Tu pourrais être ce mec
Broyé sur les rails à l'heure de pointe
N'empêche,
J'suis pas prêt, d'arriver à Villepinte.


04. Feux de la Saint-Jean

Loin des nuisances urbaines,
La nuit plonge sur la plaine
L'immense voûte du ciel,
Dévoile mille étincelles

Flammes d'opale,
Ronde, ronde solsticiale,
Feux de la Saint-Jean,
Dans la nuit des temps.

Oubliés tracas et ruines,
Nos visages se dessinent,
A la lueur des flambeaux,
Soudain s'embrasent les fagots.

Craquent le hêtre et le chêne,
Bûches chaudes, chaleur humaine,
Nos clameurs et nos chants,
Se perdent à travers champs.

Tous ensemble franchissons,
Lit de braises et de tisons,
Pour que la fécondité,
Egaye nos jeunes foyers.


05. Casse sociale

Ton cas est bien trop banal
Pour qu'on s'intéresse à toi
Tu es né au mauvais endroit
Le tout sur fond de crise sociale

Un père aux abonnés absents
Et une mère sans argent
Une école d'incompétents
Tout ça c'est trop pour un enfant

Mais aujourd'hui tu as 20 ans
Et tu es déjà déclassé
Pas d'étrangers chez tes parents
Mais tu n'es toujours pas intégré.

Refrain :
Trop seul, trop pâle,
Trop seul pour qu'on te craigne,
Trop pâle pour qu'on te plaigne.

Tu vogues de jobs en petits boulots
La société t'as oublié
Tu n'as vraiment pas eu de pot
Tu n'es pas né sans papiers.

Pour cause de rentabilité
Il va falloir te sous-payer
Travailler même le dimanche
Sinon t'auras qu'à faire la manche.
T'as intérêt à marcher droit
A ne pas faire de faux pas
Car c'est à toi qu'on demandera
Des sacrifices à tour de bras.

La société est cloisonnée
Plus moyen de se regrouper
Les syndicats sont désertés
Les employés sont oppressés.

Au nom d'une libre concurrence
Tu subis la loi du marché
Abandonne toute espérance
Sois déjà content de travailler

Enchaînés à leur boulot
Les Français sont résignés
Mais toi tu refuses d'être un veau
Tu as envie de lutter.

A la bourse les cours ont chuté
Il va falloir te licencier
Ces milliardaires qui spéculent
C'est toute ta vie qui bascule.

Ils ont ouvert toutes les frontières
Pour mieux partager la misère
Pour engraisser les actionnaires
Et pour mieux baisser ton salaire.


06. Vents d'Ecosse

Ils ont forcé filles et pucelages
Égorgés nobles et paysans
Et noyé de sang les villages
Cris de douleur, de déchirement

Ils ont réduit chaume en fumée
Et recouvert les champs de cendre
La liberté a déserté les cimes
Tourmentées des Highlands

Un homme taillé à la hache
Portant le kilt et le tartan
Brise fièrement son collier de larmes
Pris dans ses rêves de délivrance

Les voiles de la brume s'effacent
Devant l'étincelle généreuse
Attisée par William Wallace
Flamme d'espoir, coeur courageux

La rage à l'âme les paysans
Quittent enfants, compagnes et masures
Pour apporter grande espérance
Effacer affronts et parjures

Souffle le vent de la révolte,
Claque la bannière des insoumis
Ecoute le chant des héros morts
Pour pouvoir vivre en homme libre

Partout le peuple se soulève
Revêt les couleurs de l'acier
On sort les armes de leurs cachettes
Pour l'Ecosse et la liberté.

Souffle le vent de la révolte
Rouge colère et braise vive
Ecoute le chant des héros morts
Qui gisent dans la plaine de Stirling

Souffle le vent de la révolte,
Claque la bannière des insoumis
Ecoute le chant des héros morts
Pour pouvoir vivre en homme libre


07. Être

Remonter aux sources de la vie
Puiser la sève aux plus profondes racines
Chercher la lumière du soleil
Sortir enfin des ténèbres

Poursuivre sa quête
Au plus profond de soi
Franchir les âges
Etre passé et futur

Se retrouver
Maillon d'une chaîne
Membre d'un lignage
De terre, de sueur et de sang

Etre, ne pas disparaître
Rester fidèle à son clan
Etre, ne pas disparaître
Rester fidèle à son sang

Ancré dans le granit ancestral
S'élever entre terre et ciel
Pouvoir penser librement
Vomir les lois des puissants

Dépasser les bornes
Donner sans compter
Se jeter corps et âme
Tout perdre pour tout gagner

Etre une flamme
Transmettre le feu
Gravir les sommets
Toucher du doigt l'éternel


08. Hors-la-loi

Des bobards partout sur les murs
Bobards de mauvais augure
La vérité aux ordures

Le béton est notre horizon
La télé notre prison
Société à l'unisson

Dans cet univers de flics
Une police politique
Impose la pensée unique
Ce monde est bien trop étroit
Ce monde ne laisse pas le choix
Esclave ou hors-la-loi.

Dans un éclat de fureur
Je brise le lourd silence
Dans un accès de ferveur
J'appelle à la résistance

Pour sortir de sa torpeur
Cette jeunesse trop obéissante
Arracher à la tiédeur
Cette humanité impotente

Il faut retrouver sans complexe
Nos comportements archaïques
Et soumettre la technique
Aux plus sains de nos réflexes

Face aux multinationales
La lutte est trop inégale
Alors je sonne le signal
De l'unité radicale.

Hors-la-loi, hors-la-loi,
Hors-la-loi, hors-la-loi,
Ce soir je serai un hors-la-loi.

Les lobbies ont tous les droits
Les lobbies dictent les lois
Dans l'urne se perdent nos voix

Maintenant tout est mondial
Moral et capital
Pour une union infernale
À genoux, le vieux continent
Entre dollar et croissant
Ploie sous le joug de l'OTAN
La haine sur tous les visages
La haine sinistre présage
Annonce le grand carnage.

Allumer un grand brasier
Pour y brûler les idoles
Valeurs autoproclamées
Droits de l'homme et droits du sol

Oublier, rayer d'un trait
La bonne conscience universelle
Célébrer ce qui renaît :
Notre foi éternelle

Bouger, enfin c'est l'alerte
C'est l'instant de vérité
Le temps de la reconquête
Des cités martyrisées

D'Espagne jusqu'en Sibérie
Les forces vives retrouvent la foi
De Vladivostok à Paris
Nous serons tous des Hors-la-loi.

Hors-la-loi, hors-la-loi,
Hors-la-loi, hors-la-loi,
Ce soir nous serons des
HORS-LA-LOI.


09. Les bars de Lorient

Jour de départ à Lorient
Pleure promise, chère aimante.
Jour de départ à Lorient,
Hardis les gars tendez haubans.

Virez guindeau, larguez les ris,
La voile claque dans la brise.
Virez guindeau, larguez les ris,
Le vent gonfle la voile grise.

La terre se brise en sortilèges,
En arpèges de récifs vierges.
La terre s'éloigne en sortilèges,
La terre n'est plus que chimère.
Adieu, adieu femmes d'Armor,
Surtout n'ayez pas de remords.
Adieu, adieu femmes d'Armor,
L'appel du grand large est trop fort.

Adieu jolies serveuses
Des bars de Lorient,
Adieu jolies serveuses
Des bars de Lorient.

L'oiseau des mers cingle
Les vents
Valse au milieu des Océans.
L'oiseau des mers cingle
Les vents
Et il défie les éléments

Souffle le suroît dans la brume,
Sous le cordage et la mature.
Souffle le suroît dans la brume,
La coque cisèle l'amure.

Il faut lutter contre l'ennui,
Buses percées, rondes barriques.
Il faut lutter contre l'ennui,
Torrents de vin sur l'Atlantique.

Les gabiers passent en chantant,
Des nuits entières, gaillard d'avant.
Les gabiers passent, gaillard d'avant,
Des nuits entières riant, chantant.

Ils boivent à la santé
Des filles de Lorient,
Et chantent toute la nuit
Comme dans les bars de Lorient.

Les tourbillons d'écume grondent,
Roulent en grève sur le ponton.
Les tourbillons d'écume grondent,
Colère soudaine à l'horizon.
Ivre est la mer, la mer immense,
Milliers de vagues, mille tourments,
Ivre est la mer, la mer immense,
Vent de tempête sur l'océan.

Sur le vieux port de Lorient,
Les enfants passent en rêvant.
Sur le vieux port de Lorient,
D'affronter un jour l'océan.
Ils envient ces braves marins,
Que rien n'effraie, que rien n'atteint.
Ils envient ces joyeux marins,
Qui chantent du soir au matin.

Ils chantent jusqu'au matin
Dans les bars de Lorient,
Des chansons de marins
Dans les bars de Lorient.
Ils boivent à la santé
Des filles de Lorient,
Et chantent toute la nuit
Comme dans les bars de Lorient.
Adieu jolies serveuses des bars de Lorient,
Adieu jolies serveuses des bars


10. Mon enfant

Mon enfant, tu me demandes
Pourquoi je suis triste en ce jour
C'est que derrière tes yeux amandes
Je vois le monde qui t'entoure

Un voile sombre a recouvert
Le pays qui t'as vu naître
On a passé la camisole
A la liberté cette folle

Comment serais-je radieux
Quand la censure crève les yeux
Que l'on baillonne des musiciens
Que l'on agresse des écrivains

À coup de lois liberticides
Des historiens partent en exil
On cède aux croyances stupides
On appelle à la guerre civile.

Mon enfant, reste pauvre de coeur
Mais ne mêle pas tes pleurs
Aux larmes des profiteurs
Car ces larmes sont des armes
Vois dans cette impudeur
La grimace des voleurs.

Aujourd'hui il faut que tu saches
Que ta famille est menacée,
Parce qu'elle refuse d'être lâche,
De mentir et de s'abaisser.

Tu subiras maintes brimades,
Calomnies et flots de haine,
Reniements de camarades,
Persécutions et blasphèmes.

Mon enfant garde-toi de trembler
Un jour c'est sûr, Babylone va tomber.
Fort et sage, résiste aux menaces
Loin du grand brassage
Des sexes et des races.

Hélas, malgré ton joli sourire
Mon enfant, je ne peux t'offrir
En ce jour, la liberté
En plus de mon amour.


11. Clovis

Peaux de bêtes sur les épaules
Haches rondes à la main
Les francs débarquent en Gaule
Quittant les rives du Rhin.

Debout sur un bouclier
Tes guerriers scandent ton nom
Clovis, fils de Mérovée
Jeune Roi aux cheveux longs.

Tes braves soldats se souviennent
Du vase de Soisson
Tu es parfois dur mais toujours juste
Alors, ils t'obéiront.

Moi, Clothilde, princesse burgonde
Tu ne m'as pas effrayée,
Beau guerrier païen, tu m'as épousée
Notre descendance, c'est la France.

À Tolbiac, la bataille est Cruelle
Tu n'as plus d'espoir
Lorsque tu invoques le Dieu immortel
Tu remportes la victoire.

lyrics added by PiedLeger - Modify this lyrics