Bernard Lavilliers

Nom Bernard Lavilliers
Date de naissance 1946
Pays France
Ville inconnu

Bernard Lavilliers, de son vrai nom Bernard Oulion, est un chanteur français né le 7 octobre 1946 à Saint-Étienne.

Issu d'une famille modeste, son père est employé à la Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Étienne (MAS) et sa mère est institutrice. Il écoute de la musique sur le tourne-disque qu'on lui offre pour ses 4 ans, en particulier les Compagnons de la chanson et Yma Sumac.

À 13 ans, il devient apprenti à la MAS et se met également à la boxe. Il fait un petit séjour en maison de correction suite à quelques larcins. À sa sortie, il commence à travailler. Le travail lui semble insipide, il écrira plus tard "À cette époque de ma vie, je me cherchais : je ne savais pas si je serais gangster, boxeur ou poète...". Il adhère au Parti communiste en 1963. À 19 ans il part pour le Brésil, d'où il revient en 1966. Il est alors considéré comme insoumis et est interné en forteresse à Metz pendant un an.

À sa sortie, il commence à chanter dans les cabarets, son fief était Chez Jacky Scala , Rue Lacépède; on le retrouve aussi à la Cour des miracles à Bordeaux où Gérard Ansaloni fait sa première partie. Il sort en 1967 ses premiers 45 tours. Il obtient le prix de la rose d'or de la chanson à Montreux avec "La Frime". Son premier LP sort en 1968, avec en titre son prénom et un énigmatique Lavilliers qui deviendra son nom de scène. Pendant les événements de mai 1968, il chante dans les usines occupées de la région lyonnaise. Au mois de juin, il fait la manche en Bretagne. Il exerce plusieurs petits boulots (restaurateur, gérant de night-club...), il se marie en 1970 avec Évelyne.

Il sort son deuxième album en 1972, Les poètes, et commence à avoir une certaine notoriété, qui se confirme en 1975 avec Le Stéphanois (et l'inoubliable la grande marée). Mais la consécration intervient en 1976 avec Les Barbares. Il passe pour la première fois à l'Olympia où il fait un triomphe en octobre 1977.

Il s'installe à Saint-Malo, achète un bateau mais part vite pour la Jamaïque, puis New York et le Brésil. Il revient en France pour une série de concerts. Les années 1980 seront des années de gloire. Le voyou s'assagit un peu mais reste fidèle à son image de baroudeur, d'aventurier mais aussi de rebelle. Lavilliers a consacré plus que sa part au sujet de la drogue. Bien que les chansons les plus explicites restent "Berceuse pour une shootée" et "Sax'Aphone", il fait allusion à la dope, l'héroïne, la coke, au chichon et à l'herbe dans plusieurs chansons, ainsi qu'aux effets, ou à l'ambiance autour de ces substances. Il a aussi reconnu avoir testé et expérimenté le sujet en fin connaisseur.

Mariages avec Evelyne (1970) et Melle Li (1984). Au tournant des années 70 et 80, c'est sa compagne Lisa Lyon, championne du monde de body building, qui va l'encourager à travailler son corps comme un sculpteur, ce qui contribuera à l'image de chanteur physique.

- Sa fille Anne-Laure naît en 1967.
- Virginie, naît en 1972 de son second mariage avec Evelyne. Elle fait une apparition dans le Fréquenstar du 3 août 1995 à Bahia au Brésil.
- Guillaume naît en 1975 du mariage avec Evelyne. Il l'accompagne parfois sur scène.
- Salomé naît en 1987. Il lui consacre la chanson du même nom. Elle apparaît avec lui sur scène, notamment en 1996 au Palais des Sports.

Après les multiples références à l'idole de ses débuts, il chante avec Léo Ferré à la fête de l'Humanité en 1992.

Aujourd'hui il reste fidèle à lui-même et à ses combats en chantant pour les altermondialistes.

Bernard Lavilliers est le parrain du phare d'Eckmühl à la pointe de Penmarc'h, dans le sud Finistère. En 2004, Bernard Lavilliers sort son album Carnets de bord, nouvel hymne au voyage.

Influences textes et musiques : grandes tendances

- La chanson réaliste, les poètes 'communistes' et la contre-culture gauchiste post-marxiste ont influencé ses premiers écrits (Les Poètes, Le Stéphanois). La dénonciation du(des) système(s) s'amplifie dans une posture contestataire d'affrontement avec la bourgeoisie dans Les Barbares, 15e round, T'es Vivant, mais aussi avec les intellectuels qu'on appelle aujourd'hui les bobos. Musicalement, il utilise alors les influences post Doors et les ambiances lancinantes du rock progressif. Ce qui donne des spectacles marqués par la performance.

- Il gagne progressivement en audience et en respectabilité et, paradoxalement, développe plutôt la musique au détriment de la contestation, par des textes plus descriptifs type récits de voyage (Pouvoirs, O'Gringo). Il y émaille ses petits récits ou ses descriptions d'impressions soleils levants, soleils de toutes les latitudes. Il prend part, avec Gainsbourg à l'introduction d'influences Reggae, brésiliennes et plus tard africaines.

- Avec Nuit d'Amour et Etat d'Urgence il réalise une formidable alliance du dub et de la musique New Yorkaise, sur des rimes qui claquent comme des coups de matraque. A noter que Gainsbourg sort aussi Love on The Beat dans les mêmes années. Tout est permis, rien n'est possible marque la fin de cette période.

- Alors qu'il réalise des documentaires au Nicaragua et en Afrique du Sud, Voleurs de feu, Gentilshommes de fortune et If reviennent sur la veine des récits de voyage.

Par la suite, Lavilliers fait des retours à ces différentes périodes glorieuses successives :

- Champs du possible marque un retour soft et efficace au Lavilliers de la fin des années 70 et du début des années 80, la chanson Troisièmes couteaux fait d'ailleurs parfaitement écho à "C.I.A." et à "Changement de main, changement de vilain".

- Clair Obscur revisite notamment les thèmes brésiliens.

- Arrêt sur image marque une volonté de se rapprocher de son public populaire sur des thématiques plus simples (simplistes) avec "Les mains d'or".

- Carnets de bord revisite l'époque des récits de voyage.

- On lui fait souvent le reproche que ses textes, largement inspirés d'expériences personnelles, ne suivent pas strictement la chronologie réelle des albums ou de sa propre vie. Mais oui, l'imagination est au pouvoir chez Bernard. Tout est possible, rien n'est exact, mais tout est vrai. Absolument rien n'est réellement marketisé, puisque l'animal construit sa propre image, à l'instar d'un Renaud, d'un Higelin avec lesquels il a fait les beaux jours des MJC et des tourneurs alternatifs dans les années 70.

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