The Velvet Underground and Nico

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18/20
Nom du groupe The Velvet Underground
Nom de l'album The Velvet Underground and Nico
Type Album
Date de parution Mars 1967
Style MusicalRock Psychédélique
Membres possèdant cet album83

Tracklist

1. Sunday Morning
2. I'm Waiting for the Man
3. Femme Fatale
4. Venus in Furs
5. Run Run Run
6. All Tomorrow's Parties
7. Heroin
8. There She Goes Again
9. I'll Be Your Mirror
10. The Black Angel's Death Song
11. European Song
45 TH ANNIVERSARY DELUXE EDITION (2012)
DISC 1 - THE VELVET UNDERGROUND AND NICO
1. Sunday Morning
2. I'm Waiting for the Man
3. Femme Fatale
4. Venus in Furs
5. Run Run Run
6. All Tomorrow's Parties
7. Heroin
8. There She Goes Again
9. I'll Be Your Mirror
10. The Black Angel's Death Song
11. European Song
Bonustracks
12. All Tomorrow's Parties (Alternate Single Voice Version)
13. European Song (Alternate Version)
14. Heroin (Alternate Version)
15. All Tomorrow's Parties ( Alternate Instrumental Mix)
16. I'll Be Your Mirror (Alternate Mix)
DISC 2 - SCEPTER STUDIOS SESSIONS / THE FACTORY REHEARSALS
Scepter Studios Sessions, Acetate Cut on 25/04/1966
1. European Son (Alternate Version)
2. The Black Angel's Death Song (Alternate Mix)
3. All Tomorrow's Parties (Alternate Version)
4. I'll Be Your Mirror (Alternate Version)
5. Heroin (Alternate Version)
6. Femme Fatale (Alternate Mix)
7. Venus in Furs (Alternate Version)
8. Waiting for the Man (Alternate Version)
9. Run Run Run (Alternate Mix)
The Factory Rehearsals, 3/01/1966, Previously Unreleased
10. Walk Alone
11. Crackin'Up / Venus in Furs
12. Miss Joanie Lee
13. Heroin
14. There She Goes Again (ft. Nico)
15. There She Goes Again

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The Velvet Underground


Chronique @ zvlorg

03 Juillet 2010
Après avoir galéré pendant 2 ans, le groupe new-yorkais du Velvet Underground commence à se faire une réputation, bien qu’elle s’arrête aux seuls milieux underground justement, à tel point que la boite de production d’Andy Warhol en personne prendra le groupe sous son aile en cette année 1967. Le quatuor sera rejoint par la chanteuse Nico qui apportera le plus Warhol dans les prochaines compositions. Le groupe évolue rapidement, très rock ‘n’ roll-pop rock au départ, celui-ci prend de gros accents psychédéliques dans son premier album, ce qui définira son style traditionnel. La pochette est devenue très célèbre, elle représente une banane signée Andy Warhol, qui aura tout fait pour modeler le groupe à sa manière.

The Velvet Underground & Nico s’ouvre sur Sunday Morning, un départ en douceur avec un titre très mélodique qui sonne brit pop, en plus planant, en tout cas rien ne laisse présager ce qui va suivre. Malgré cette légèreté très affirmée, Sunday Morning est un titre sublime et brillant qu‘on ne peut qu'aimer. Par la suite on pénètre progressivement dans l’univers Velvet Underground, avec d’abord I'm Waiting for the Man, encore assez pop rock à l’anglaise, mais avec une ambiance qui se fait plus pesante et un rythme répétitif et martial. Femme Fatale est le premier titre chanté par Nico, il y reste d’ailleurs pas mal de brit pop, en plus calme et planant une fois de plus, une manière idéale de calmer le jeu avant la tempête. Et la tempête la voici avec l’immense Venus in Furs, rythme martelé, ambiance vraiment étrange et airs déroutants, accompagnés d’une voix de Lou Reed très sombre, on entre enfin dans le vif du sujet. Run Run Run change radicalement d’univers, cette fois l’influence Bob Dylan est hyper-présente, et le groupe se fait plaisir en jouant dans un style folk rock qui lui est cher, bien que l'atmosphère y soit bien plus torturée. All Tomorrow’s Parties en remet une couche avec la même recette que Venus in Furs, à savoir rythme martelé et ambiance inquiétante, cette fois chanté par Nico, c’est l’une des nombreuses perles de l’album.

On plonge encore plus profond avec l’hymne psyché de l’album, le The End du Velvet, à savoir Heroin, cette fois le groupe frappe fort, avec un air de guitare sublime et léger, compensé par une ambiance délirante et dissonante faisant varier le tempo à tout va, ce qui crée à merveille la sensation de l'héroïnomane, en bref la définition du rock psychédélique est résumée. Le groupe recalme le jeu avec There She Goes Again, clairement brit pop à la Kinks, c’est différent sans en être moins bon. On retrouve Nico une dernière fois dans I’ll Be Your Mirror, calme à l’image de Femme Fatale, et très mélodique. La fin de l’album atteint le sommet du psyché dissonant et délirant avec un violon volontairement faux sur Black Angel’s Death Song, d’apparence complètement désordonnée mais fascinant pour autant par sa fusion entre folk et psyché. European Son est le défouloir du groupe, l’angoisse accumulée dans les titres précédents est lâchée dans cet épilogue certes pas facile à écouter mais très significatif.

The Velvet Underground & Nico est un album à part dans l’univers du rock. Bien qu’il fait partie des monuments du genre, qu’il est un précurseur et une référence incontestable pour le rock que l’on appellera indépendant, il n’a rencontré qu’un succès mineur à l’époque. Le grand public n’était pas prêt à écouter une telle musique, assez inaccessible il faut bien reconnaitre. Il n’empêche que les vrais connaisseurs ont été bien secoués par cet album aux sonorités nouvelles, faisant voler en éclat les limites du rock ‘n’ roll et mettant l’accent sur des expériences audacieuses et originales, un choix peu lucratif mais indispensable au développement de la musique à partir de la fin des années 60. En bref le Velvet Underground entre dans la légende dans l’anonymat et a encore des cartouches en réserve.

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Chronique @ Kovalsky51

17 Août 2009
     En art, il existe une très mince frontière séparant l'incommensurable talent du génie, limite abstraite et pourtant très rarement traversée. En musique, peu d'albums arrivent à vous emporter vraiment ailleurs, et à modifier la perception que vous avez de ce qui vous entoure le temps d'une écoute. Et pourtant, en 1967, un dénommé Lou Reed et sa clique réussirent à composer ce qui, à mon humble avis, restera pour la postérité une des expérience musicales les plus transcendantes de l'histoire du rock. Car, sous cette géniallissime pochette, à la fois sobre et complètement barrée signée Andy Warhol, se cache un diamant à l'état brut ne demandant qu'à vous emporter au pays des songes. D'ailleurs, ce n'est sans doute pas pour rien que des rumeurs selon lesquelles la colle qui fixait la Banane sur les éditions vinyles aurait contenu du LSD (et qui circulent toujours). Cet album est une drogue violente de laquelle retirer toute addiction est à peu près aussi réalisable que de se lécher le coude. The Velvet Underground and Nico ou quand la musique devient véritablement addictive.


     Dès les premiers sons de "Sunday Morning", rappelant fortement ces boîtes à bijoux musicales, on bascule dans une dimension parallèle. Tout ce qui nous entoure parait d'un seul coup éthéré, adouci (et ce, sans usage de drogues, je tiens à le préciser). Telle une douce caresse, la mélodie vous renverse les tripes et vous ôte de l'esprit toute idée de violence ou d'agression. Notre esprit se vide peu à peu pour nous permettre de ressentir toute l'étendue du génie musical qui est dispersé au fil des chansons. D'écoutes en écoutes, j'en suis venu à la conclusion que l'expérience musicale offerte par ce disque est assez similaire à l'évolution d'une attirance jusqu'à un amour profond. On passe d'un sentiment à un autre de notes en notes, nos tripes se retournent à chaque changement de rythme. Plus que de la musique, cet album délivre une véritable expérience sensorielle qui n'a, à ma connaissance, laissé personne indifférent. On fusionne avec la musique sans jamais avoir envie que cette dernière ne se termine (le bouton "repeat" étant un bon moyen de prolonger un peu plus la symbiose).


      Le son est à la fois sale (mais pas crade non plus) et aérien, passant de moments doux et reposants à des accélérations où les guitares saturent, pour quelques secondes plus tard redevenir fluides et douces. A ce titre, je vais quelque peu m'apesantir sur la pièce maitresse de l'album : le morceau nommé "Héroïn", ce dernier témoignant à lui tout seul du génie musical dont le groupe fit preuve. La structure de ce dernier imite les effet ressentis lors de la prise de l'illicite substance lui donnant son titre (je tiens à rassurer les lecteurs, je n'en ai jamais pris, mais il parait que ça fait comme ça...). En clair, la musique mime chacune des étapes de m'absorbtion du produit jusqu'au moment où le consommateur se retrouve tel une larve à se lamenter. Ainsi, le morceau commence de façon calme, puis accélère pour illustrer la montée vers un état second, se calme, puis ré-accélère et se termine avec des sons aigus et dissonants de violon, montrant le malaise ressenti lorsque le produit ne fait plus effet. Ce morceau réussit l'exploit de vous vider complètement de toute substance une fois terminé. Puis, sans prévenir, la chanson suivante arrive avec son rythme plus rapide et ses sonorités joyeuses et inverse complètement vos ressentis.


      Car là est véritablement la force de cet album : faire passer l'auditeur par toute sorte d'état et ce, d'une manière si naturelle qu'on ne s'en rend pas forcément compte aux premières écoutes. Les instrumentations sont toutes plus fouillées et magnifiques les unes que les autres, et le tout semble homogène au point qu'aucun instrument ne prend le dessus sur les autres. Tous s'entendent clairement mais semblent pourtant n'êtres qu'un seul bloc fusionnel. Il en va de même pour le chant qui apparait ici véritablement comme un instrument supplémentaire que comme un élément mis plus en avant. Tout est doux, homogène, mais n'est jamais uniforme. Le travail de production est tout simplement magistral et fait partie des plus bluffants qui m'aient été donnés d'entendre. Le son n'a nullement vieilli et chacune des écoutes semble être la première tant le tout est riche et fourmillant de détails.


     Bref cet album reste pour moi une des choses plus marquantes qui soient arrivées à mes tympans et serait sans doute un de mes premiers choix si je ne devais garder que 10 des albums que je possède. En un mot comme en cent : fantastique. Par la suite, le groupe poussera encore plus loin la formule, mais leur première oeuvre reste sans conteste ma préférée. Un album à écouter au moins une fois dans sa vie et qui devrait marquer de nombreuses personnes.


     Ah oui, le mot de la fin : si tu as, toi aussi tenté, de te lécher le coude et a juste réussi à choper un torticolis, c'est que mon vil attrape-couillons présent plus haut a fonctionné...

2 Commentaires

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Silent_Flight - 14 Mars 2011: J'ai toujours rêvé de marcher sur la Lune avec "Venus in Furs" en bande sonore.
Kinda - 23 Mai 2012: Album que je conseil. Il vous change totalement, ça relève d'une certaine classe, mais aussi d'un esprit différent, dans lequel vous vous plongerez totalement.. l'immersion totale.
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Commentaire @ DHT06

27 Août 2017

Un chef d'œuvre entre bruit et douceur

Au cœur de ce chef d’oeuvre entre bruit et douceur, cette dernière étant sublimée par la chanteuse Nico, le titre « Heroin » fait progressivement le lien entre les deux pôles de cette dualité qui apporte à l’opus un équilibre parfait. Ici la cohérence se nourrit des contrastes, car les titres les plus bruyants eux-mêmes (« The Black Angel’s Death Song », « European Son ») ne sont pas dénués de douceur. À l’inverse, même sur « Sunday Morning » ou « Femme Fatale » on a parfois du mal, à l’écoute, à identifier les sons et les instruments. Les bruits font écho à l’environnement vécu (urbain et suburbain) ou halluciné (drogue et psychédélisme), et finissent, à force d’indétermination, par évoquer des temps plus anciens et par brouiller les repères spatiaux. Au bout du compte, ces chansons s’écoutent aussi bien, tôt ou tard, à New York que partout ailleurs. Les joies et les peines, même adolescentes (« All Tomorrow’s Parties »), cachent toujours une expérience plus profonde, d’où les similitudes avec certains aspects de la musique indienne traditionnelle. Quand Lou Reed chante, dans « Venus in Furs » : « I could sleep for a thousand years », on comprend que la référence au contexte va loin. Or, quand le format pop, par définition hyper-moderne et déraciné, se présente de nouveau avec son arrière-plan historique, par sa réintégration même il se désintègre et trahit forcément des signes d’usure, à l’instar des taches noires sur la peau de banane du tableau d’Andy Warhol. Une fois la nouveauté rendue dérisoire et l’objet de vitrine marqué par la conscience d’être un déchet, un bruit, par cette conscience même ce dernier traverse l’épreuve du temps en douceur et prouve que l’ère de la consommation peut, paradoxalement, engendrer ses propres classiques.

D. H. T.

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