The Doors

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18/20
Nom du groupe The Doors
Nom de l'album The Doors
Type Album
Date de parution 05 Janvier 1967
Style MusicalRock Psychédélique
Membres possèdant cet album203

Tracklist

1.
 Break on Through (to the Other Side)
 02:29
2.
 Soul Kitchen
 03:35
3.
 The Crystal Ship
 02:34
4.
 Twentieth Century Fox
 02:33
5.
 Alabama Song (Whiskey Bar)
 03:20
6.
 Light My Fire
 07:06
7.
 Back Door Man
 03:34
8.
 I Looked at You
 02:22
9.
 End of the Night
 02:52
10.
 Take It as It Comes
 02:53
11.
 The End
 11:41

Durée totale : 44:59

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The Doors


Chronique @

11 Décembre 2008
1967 : aux Etats-Unis, les années hippies battent leur plein : l'été de l'amour à San Francisco rassemble des jeunes de tous les pays, le rock psychédélique est en plein essor, lancé par des groupes comme Jefferson Airplane, 13th Floor Elevator ou Grateful Dead. C'est l'année des grands idéaux, où l'on croit encore à la révolution, au changement dans la société. L'optimisme est sur tout les visages, la crise n'est pas encore là. Et surtout, c'est l'année du premier album éponyme des Doors.

Mon avis sur ce groupe n'a rien d'objectif : 37513, c'est mon premier amour du rock, la grande claque de ma vie musicale, au point qu'il m'arrive de soutenir mordicus que dans la vie, il y a les Doors, et rien d'autre, que si je devais partir sur une île déserte coupée du monde, je ne prendrai que leurs albums. Rien de plus difficile de vous parler de la musique de Jim Morrison et de ses camarades sans partir dans la subjectivité la plus totale (Wolfgang Amadeus, Jean Sébastien seraient-ils devenus Mozart et Bach si Jim Morrison et Ray Manzarek ne s'étaient pas rencontrés sur la plage de L.A. ? Rien n'est moins sûr). Sauf peut-être si j'arrive à vous communiquer ma passion pour ce groupe.

Le premier album éponyme des Doors est une révolution dans le sens où tout ce qui fondera le groupe dans les années qui vont suivre et déjà là. Ce qui fondera la musique "doorsienne" (tentons un néologisme peut-être innaproprié) se retrouve dans chaque titre, que ce soit dans les influences musicales de chaque membre (le blues pour l'organiste Ray Manzarek, le jazz pour le batteur John Densmore...), dans les thèmes qui seront brassés par la suite et dans lesquels toute une génération se retrouvera (la prise de drogue dans Break On Through (to the other side), l'amour très "Flower Power" dans Light My Fire...) ... Tout se concentre dans ce brassage d'influence pour créer une "métamusique", concentrée de références musicales précises et de thèmes générationels universels, le tout saupoudré de rock psychédélique et du sens du spectacle de Jim Morrison, fondateur du théâtre-rock dont les influences se feront longtemps sentir.

Mais commençons par le commencement. La pochette de 37513 (l'album) est en somme de facture très classique mais préfigure déjà le rôle dominant du chanteur Jim Morrison, qui apparaît au premier plan derrière Manzarek, Densmore et Krieger. Le disque s'ouvre sur la chanson Break On Through (to the other side), hymne à la gloire de la drogue (le LSD dont le chanteur était friand). Futur tube planétaire, BOT condense cette alchimie magique qui existe entre les différents musiciens : la poésie des paroles de Morrison alliées aux envolées de l'orgue de Manzarek font mouche. Rares furent les groupes de rock qui réussirent à aussi bien intégrer l'orgue dans leur set musical (The Crazy World of Arthur Brown, ou dans une moindre mesure, certains morceaux de Deep Purple comme Black Night). Si on ajoute cette batterie parfaitement callée qui ouvre le morceau et le riff de guitare de Robby Krieger accompagnant Morrison, la magie est déjà là.
Suit ensuite Soul Kitchen. Même formule, même réussite : les talents du guitariste apparaissent dans ce morceau, où son court solo s'intègre parfaitement dans une composition très rythmée, peu propice aux envolées psychédélique. Il est intéressant de voir combien les musiciens du groupe se complètent et s'alternent tour à tour selon les chansons : tantôt les solos de guitare très influencés par le blues mais aussi le flamenco (voir Spanish Caravan dans l'album 52137), tantôt les envolées de l'orgue. Dans un sens, Soul Kitchen s'apparente assez au titre Twentieth Century Fox, où la guitare est aussi mise en avant.
The Crystal Ship révèle timidement les talents de paroliers et de poète de Jim Morrison (ils exploseront littéralement dans le morceau The End). La voix du chanteur, accompagnée par les autres musiciens, berce ses auditeurs, qui se croient soudain sur le bateau de cristal de la chanson.
Les titres Alabama Song (whiskey bar), Light My Fire et Back Door Man, au même titre que Break On Through, sont des incontournables des Doors en live. En ce qui concerne le premier morceau, qui ne se souviens pas l'avoir fredonné après quelques verres? Alabama Song apparaît aujourd'hui comme ce léger clin d'oeil de ce bon vieux Jimbo à tous les alcooliques du monde (dire qu'il a lui-même un peu abusé sur la bouteille serait un euphémisme). Light My Fire est passé sur toutes les radios du monde : c'est l'heure de gloire de Ray Manzarek, qui peut montrer ses talents d'organiste de la première à la dernière minute du titre, puisque les autres musiciens le laissent sur le devant de la scène pendant plus des trois quarts de la chanson. Enfin, Back Door Man est une reprise de blues de Willy Dixon, hommage des Doors à leur racine. En concert, elle précèdera toujours le titre Five To One (de l'album 52137), tant les deux chansons se complètent.

Nous sommes à plus de la moitié de l'album, et le meilleur n'est pas encore arrivé. Après le titre I Looked At You, qui à mon sens est l'un des moins réussis car trop conformiste par rapport à ce qui pouvait se jouer à l'époque (ce qui veut dire : bien mieux que tout ce que l'on peut entendre aujourd'hui). Le titre End Of The Night apparaît comme une pause dans l'album. Un peu à la manière de Crystal Ship, l'auditeur est bercé par la voix de Jim le poète. Le statut de rock star de Morrison a toujours occulté ses talents de poète : on devine pourtant toute la verve créatrice de ce Rimbaud des temps modernes (et je pèse mes mots) dans des titres comme celui-ci. Peu avant sa mort à Paris, il enregistra des poèmes de sa composition, qui seront par la suite mis en musique par les autres membres du groupe, constituant l'album posthume An American Prayer. Après ce petit interlude, l'album redémarre avec la chanson Take It As It Comes où de nouveau l'organiste Manzarek se révèle en très grande forme.
Mais le dernier morceau transcende tout le reste de l'album. The End ou l'hymne psychédélique que l'on ne se lassera jamais d'écouter, une dérive musicale, près de douze minutes de transe. Le titre à l'ampleur d'un Dazed And Confuse de Led Zeppelin, dans lequel tout le brio des Doors explose et vous marque jusqu'à l'os : c'est la poésie de Morrison poussée à sa quintessence, l'accompagnement doux de la batterie de Densmore et de l'orgue de Manzarek, le talent du guitariste Robby Krieger dans les solos. Cette marche funéraire est le morceau le plus psychédélique de l'album. Dans les albums qui suivront, il y aura toujours un titre qui tentera d'atteindre la même ampleur, qu'il s'appelle When The Music Is Over (51320), Five To One (52137), 13516 (album éponyme) ou L.A Woman (album éponyme).

Je pourrai en dire beaucoup plus, mais que vaut une description face à la matière brute de la musique. Non, il faut écouter. J'espère vous avoir fait partager mon goût pour ce groupe. "This is The End, my only friend, The End".

5 Commentaires

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Lizard_King - 11 Décembre 2008: Merci. Je vois très bien ce que tu veux dire, surtout en la relisant. Il est vrai que j\'ai voulu mettre beaucoup de choses, et aussi que je l\'ai faite en peu de temps. Mais bon, j\'espère malgré tout qu\'elle t\'apparaît assez complète.
Zaitoichi - 11 Décembre 2008: Oui pas de problème pour ça... ;-)
Du coup je me re re re re re re écoute l\'album d\'ailleur...
Doncha - 18 Décembre 2009: Excellente chronique.
Leur premier album, leur meilleur.
The Doors c'est quand même le premier groupe de rock a avoir popularisé l'orgue, et surtout à avoir réussi à tant le maîtriser, si bien qu'il est sans doute, plus important que la guitare dans la musique des Doors, ce qui peut sembler étrange pour un groupe de Rock.
Je reviendrai surtout sur The End, qui figure parmi mes chansons préférées tout artistes confondus, purement hypnotique, on est plongé dans l'ambiance, et on en ressort... Perturbé.
Magnifique, encore bravo pour la chronique.
ZazPanzer - 12 Mai 2010: Très bonne chronique de cet album intemporel dont une des qualités majeures est la production racée.
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