Levons la Corne

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19/20
Nom du groupe Les Batards Du Nord
Nom de l'album Levons la Corne
Type Album
Date de parution 2010
Style MusicalFolk Rock
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1. La Fureur du Nord 02:53
2. Levons la Corne 05:10
3. Lindisfarne (8 Juin 793) 03:48
4. Irish 02:22
5. Valkyries 04:57
6. Einherjars 04:45
7. Le Reel de la Sorciere 03:20
8. Jotenheim 03:50
9. Berserk 02:54
10. Tagadagadam 03:17
11. Hel 03:57
12. Trollka 05:00
13. Piller Donne Soif 14:06
Total playing time 01:00:26

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Les Batards Du Nord


Chronique @ Fonghuet

30 Avril 2012

Les Bâtards sont revenus de leur pillage de juin en pleine forme!

YARRR! Les Bâtards sont de retour de leur pillage et rapportent avec eux de nouveaux récits glorieux et épiques. Alors coiffez-vous de votre nasal, aiguisez votre hache, et surtout sortez la corne à boire, c’est parti!
L’album débute avec de rugissants cuivres. Tout de suite, Wagner et sa mythologie nous apparait en vision. C’est la traversée des guerriers pour aller guerroyer. L’intro met en appétit, c’est la première fois qu’un morceau de ce genre accompagne nos guerriers. On a hâte à la suite!

Le second morceau fait suite et donne l’effet d’un torticolis. Il y a quelque chose qui manque. Ou de trop? Ah non! C’est que la différence entre le style pur Bâtard (ironique je sais) et l’introduction symphonique ne colle pas, même si les deux morceaux sont excellents. Heureusement l’erreur est vite camouflée par la qualité de la musique. Le morceau est typiquement Bâtard; musique acoustique et joyeuse, rimes intelligents et bien fignolés. Buvons à l’honneur de l’Héritage du Nord. C’est le banquet avant de partir en expédition. Profitons-en, ce sera la dernière pour certains, les autres reviendront les coffres remplis d’or.

Vient ensuite un des morceaux les plus entraînants de l’album et sans doute le plus païen. Chanson historique, taillée pour le live, on l’apprendra par cœur assez tôt. La chanson raconte la soif de vengeance des hommes du Nord suite au massacre perpétré par Charlemagne le 8 juin 793. Le morceau est entraînant, la mélodie est encadrée par le cistre et la flûte traversière, le tout supporté par les tambours. Encore une fois, rimes et textes finement travaillés. Les Bâtards sont revenus de leur pillage de juin en pleine forme!

Par la suite, histoire de bien doser l’équilibre de l’album, vient la première instrumentale qui est un morceau traditionnel irlandais (Dunmore Lasses). Dommage que la qualité de la tin whistle soit basique, ça altère le son.

Le sérieux reprend ensuite de plus belle en mélangeant le côté guerrier à la mythologie nordique. « Valkyries » donne froid dans le dos par sa facilité à nous transporter sur les montures des servantes d’Odin. Comme un orage se formant au-dessus du champ de bataille, elles le survolent telle une nuée de corbeaux en quête de nourriture. Le vent souffle à travers nos os, la musique remplace les paroles et nous donne la vision de la bataille. La chevauchée est autour de nous. Un à un les guerriers se font emporter vers Walhalla. Le morceau continue et termine sur « Einherjars » qui décrit le réveil des guerriers à la demeure de leur Maître. Sous le bruit des armures, les guerriers tombés entament une chanson à réponse, tradition typiquement québécoise. Bien composée, le fait de tout répéter donne l’impression que le morceau est deux fois plus long, mais l’originalité et l’ambiance unique nous transporte et cet aspect gênant est vite mis de côté.

Arrive ensuite la seconde chanson instrumentale de l’album. Le violon qui, jusqu’à présent était resté en retrait, sera ici aux commandes du drakkar. Le traditionnel morceau irlandais «Julia Delaney’s » ou au Québec, « Le Reel de la Sorcière » est interprété selon les règles de l’art, mais avec une ambiance sombre comme jamais un reel ne l’a été auparavant. Nous sommes dans l’antre de la sorcière, pas sur une banquette de pub irlandais. Beau travail d’adaptation, surtout que la technique du jeu traditionnel a été conservé. Chapeau!
Les morceaux s’enchaînent ainsi à travers l’ambiance prenante que nous font traverser le groupe. Leur musique a gagné en assurance, mais n’a pas changé. Leur musique est unique et l’expérience vécue en écoutant leurs albums également.

À la dernière instrumentale du CD vient se souder violons et percussions pour un résultat très agréable. « Tagadagadam » vient panser les blessures du combat et nous verse de l’hydromel à ras-bord avec de bonnes percussions qui font bon réchauffer le cœur.
Viens par après « Hel », la pièce la plus sombre de l’album. L’histoire d’une âme errante à travers le monde des morts, antre de la fille de Loki. Il est trop tard; les regrets et les vers rongent éternellement l’âme du narrateur qui, de par son témoignage, nous met en garde sur la manière de vivre notre vie. La voix cassée de Hel nous souhaite la bienvenue à sa façon et la voix putréfiante de notre guide nous fait claquer des dents. Courte, mais efficace et excellente. Après le morceau le plus sombre vient le morceau le plus délirant, rappelant sans doute un Trollfest saoul. Dommage qu’ils en ont trop fait, ça gâche l’effet. On aurait pu y croire, mais bon, c’est drôle et on ne se lasse pas.

Après une aventure faite de guerres, de violences et de pillages, les guerriers vont se rassasier à la taverne et nous y sommes invités pour y terminer l’aventure, corne en main. Encore une chanson à réponse, mais avec bass distortionnée pour donner de la lourdeur. On a rien perdu des réflexes du combat et notre hache est tout près. Morceau très agréable et festif. Si vous êtes patients et aventureux, une lueur d’un feu de campement au beau milieu de la forêt vous fera découvrir un morceau caché. Pur plaisir plutôt que réelle composition musicale, ce morceau très comique relate les mésaventures d’un Viking face à son ragoût. Celle-ci vient conclure avec merveille cet album qui nous a charmé tout au long de ses treize pistes.

Un troisième album, une troisième surprise. La musique que propose Les Bâtards du Nord n’a pas changé; rimes intelligents, musique mature, joyeuse ou sérieuse. Autant les autres albums traitaient davantage sur les valeurs traditionnelles, l’expédition d’un nouveau monde, autant celui-ci est le plus païen et le plus guerrier. Avec des textes largement orientés vers les guerres des hommes du Nord et leurs croyances, cet album est l’album le plus sombre de la formation québécoise. Un album très agréable qui mérite d’être connu.


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SepultDying - 26 Décembre 2013: Je m'attendais à du folk métal. Mais du bon folk quebecquois comme je ne m y attendais pas. 18/20 ce n est pas exagéré . Bel chronique.
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