L.A.M.F.

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18/20
Nom du groupe Heartbreakers
Nom de l'album L.A.M.F.
Type Album
Date de parution 03 Octobre 1977
Style MusicalPunk-Rock
Membres possèdant cet album12

Tracklist

Re-Issue on cd in 1994 by Jungle with 2 bonustracks
1. Born to Lose 03:04
2. Baby Talk 02:21
3. All by Myself 02:50
4. I Wanna Be Loved 02:39
5. It's Not Enough 04:08
6. Chinese Rocks 02:54
7. Get Off the Phone 02:00
8. Pirate Love 03:56
9. One Track Mind 02:32
10. I Love You 02:21
11. Going Steady 02:42
12. Let Go 02:25
Bonustracks (Re-Issue 1994)
13. Can't Keep My Eyes on You 03:45
14. Do You Love Me 02:16
Total playing time 33:52

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Heartbreakers


Chronique @ Cucrapok

06 Juin 2012

Drogue et Rock and Roll

En 1975, rien ne va plus chez les New York Dolls. C'est la guerre entre les deux membres qui composaient ensemble la majorité des chansons, le guitariste Johnny Thunders (John Anthony Genzale Jr.) et le chanteur David Johnasen. Thunders, new-yorkais de descendance italienne, et son mentor le batteur Jerry Nolan, de sept ans son ainé et ancien membre d'un gang quittent le groupe au beau milieu d'une tournée en Floride. C'est en retournant à New York qu'ils créent immédiatement ce nouveau groupe en recrutant le second guitariste Walter Lure et le bassiste Richard Hell, ancien membre de Television qui partage avec Thunders la tâche de chanteur. Hell veut assurer tout le chant à lui seul et cherche à se débarrasser de Thunders mais c'est plutôt lui qui sera remercié et remplacé par Billy Rath en 1976.

Le deux excellents albums studio des Dolls ayant été des échecs commerciaux et la dépendance à l'héroïne de Thunders et Nolan étant bien connue, aucune maison de disques américaine ne veut les signer malgré leur solide répertoire et la réponse très favorable du public new-yorkais. Ils acceptent l'invitation de Malcolm McLaren, qui fut brièvement gérant des poupées de joindre la tournée Anarchy de ses nouveaux poulains les Sex Pistols. Le comportement outrancier de Thunders, qui insulte et crache sur le public, se bagarre régulièrement et fout le camp de la scène après deux chanson « without giving a fuck » si le cœur n'y est pas, laissera instantanément sa marque sur le jeune groupe britannique. À l'instar d'Iggy Pop, chanteur des Stooges, il sera considéré par plusieurs comme étant le père de l'attitude punk.

Même si la plupart des dates de cette tournée sont annulées, le groupe déniche un contrat en terre saxonne avec la petite maison Track Records. Ils enregistrent en 1977 leur seul album studio, L.A.M.F., le titre étant un diminutif de « Down to Kill Like a Mother Fucker », tag de menace inscrit par les membres du gang de Nolan sur le territoire de ses rivaux. Marqué pas la consommation de drogues, le mixage de l'album est chaotique et s'éternise au frais de Track Records. Chaque membre propose son mixe, aucun ne fait l'unanimité et la version finale de l'album est épouvantable. Le groupe rate alors son rendez-vous avec la gloire alors que le mouvement punk bat son plein des deux côtés de l'Atlantique. Désillusionné, Nolan quitte en 1978 et Thunders choisira de poursuivre sa carrière en solo. Un remix bâclé de l'album intitulé L.A.M.F. Revisited, fait en trois jours par Johnny Thunders et Tony James, bassiste de Generation X, sort en 1984 et déçoit encore une fois.

Le 22 avril 1991, John Genzale, qui a abandonné l'héroïne et suit une cure de désintoxication à la méthadone est retrouvé sans vie dans sa chambre d'hôtel de la Nouvelle-Orléans. Son corps est anormalement tordu et plusieurs de ses effets personnels sont manquants, notamment son passeport, sa provision de méthadone et une forte somme d'argent qu'il venait de toucher. N'ayant pas l'intention de s'éterniser sur le cas d'un junkie, la police conclut à une mort par overdose malgré les résultats de l'autopsie, l'opinion des témoins et les nombreux indices en faveur de la thèse du meurtre. Nolan décède d'une hémorragie cérébrale le 14 janvier de l'année suivante.

La mort de Thunders provoque un concert d'éloges de la part de nombreux musiciens influents et en découle un regain d'intérêt pour l'œuvre des Heartbreakers. Jungle Records, label indépendant britannique et propriétaire des bandes décide alors de tout écouter et découvre le pot aux roses. La piètre qualité du vinyle de 1977 est due à un mauvais mastering et les mixes qu'elle détient sur DAT sont très respectables voire excellents pour le genre, c'est pas du Pink Floyd on s'entend! Mieux vaut tard que jamais comme on dit, c'est en 1994 que le public entend finalement la version définitive d'un classique.

Sorties en single par la première formation avec Richard Hell, la populaire Born to Lose et l'hymne à l'héroïne Chinese Rocks offert par Dee Dee Ramone, toutes deux reprises par Sid Vicious sur l'album posthume Sid Sings, côtoient d'autres titres plus méconnus mais excellents comme Baby Talk, I Wanna Be Loved, Get Off the Phone, One Track Mind... Cet album a remarquablement bien vieilli! On ne s'ennuie pas un instant pendant les quarante minutes de pur rock and roll, mi-punk mi-50's et un tantinet pop que propose la bande de Johnny Thunders. Seule It's Not Enough, quoique correcte, m'apparaît comme était dispensable. La guitare est bien crade, comme on l'aime, tout comme la voix qui défonce un peu sur plusieurs morceaux. On y ressent parfaitement l'attitude absolument contagieuse de ce très grand artiste. Et que dire de Do You Love Me, la reprise du classique Motown des Contours, sinon qu'elle est carrément jouissive?

Franchement, je ne vois pas l'utilité d'allonger considérablement cette chronique en m'éternisant à décrire le style et les morceaux qui ne sont pas particulièrement originaux. Il y a deux guitares, une batterie, une basse et c'est du rock and roll, dansable, simple, efficace, cru et sans fioritures. Et ça rock en sale, c'est meilleur que les Dolls. Alors si la formule vous branche, faites vous donc plaisir en donnant enfin à cet enregistrement l'attention qu'il mérite car s'il est trop tard pour Thunders et Nolan, il en est rien pour vous. Satisfaction garantie!

Sexe, drogue et rock n' roll,
Cucrapok

11 Commentaires

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Cucrapok - 07 Juin 2012: Voilà! De toute façon c'est la seule version disponible en cd. 30 ans Eclectic je te lève mon chapeau! Dans mon cas c'est une découverte toute récente, je l'ai chroniqué aussi vite parce que l'album passe vraiment inapercu et que je doute pas une minute que je vais l'aimer pour toujours. La découverte vient d'une compilation appellée The Roots of the Sex Pistols qui venait avec une revue Mojo en 2005. La revue ne s'était pas vendue et j'ai récupéré le cd juste avant qu'il finisse à la poubelle, mais c'est juste dernièrement que je me suis attardé à toutes les excellentes découvertes qu'il propose et je suis tombé deux pieds joints dans le style.
eclectic - 07 Juin 2012: J'ai pas de mérite, j'suis plus tout jeune...L'album a été un peu remarqué à sa sortie, puis est tombé dans l'oubli. Il existe quelques live enregistré en 1977, mais il faut se méfier de la qualité du son...En tout cas, merci pour la kro .
Cucrapok - 27 Janvier 2013: Avec le recul, je ne trouve plus du tout It's Not Enough dispensable!
swit35 - 27 Janvier 2013: Elle me fait penser aux ballades des Ramones genre Needles and Pins... rien de dispensable en effet...
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