Ich Töte Mich...

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17/20
Nom du groupe Sopor Aeternus And The Ensemble Of Shadows
Nom de l'album Ich Töte Mich...
Type Album
Date de parution 1994
Style MusicalDarkwave
Membres possèdant cet album6

Tracklist

The original pressing had no title. The printed sentence on the back cover is "...Ich töte mich jedesmal aufs Neue, doch ich bin unsterblich, und ich erstehe wieder auf; in einer Vision des Undergangs..."
Limited to 1000 copies
1. Travel on Breath
2. Falling into Different Flesch
3. Birth-fiendish Figuration
4. Tanz des Grausamkeit
5. Im Garten des Nichts
6. Time Stands Still
7. Do You Know My Name ?
Bonustracks
8. Penance and Pain
9. Holy Water Moonlight
10. Beautiful Thorn
11. The Feast of Blood
12. Dark Delight
13. Baptisma
14. Birth-fiendish Figuration

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Sopor Aeternus And The Ensemble Of Shadows


Chronique @ grogwy

15 Mars 2017

Le désespoir et la mort

Derrière le projet Sopor Aeternus And The Ensemble Of Shadows se trouve Anna-Varney Cantodea, l'un des artistes les plus énigmatiques de la scène Dark Wave allemande.
Cette femme née avec un corps d'homme (ce que l'on a l'habitude d'appeler un transexuel) s'est façonnée une image de créature nocturne qui, selon une (fausse) rumeur, vivrait recluse sans aucun contact avec le monde extérieur.
Malgré sa misanthropie Anna-Varney Cantodea enregistre en 1991, sous le nom de Sopor Aeternus (sommeil éternel), la démo "Es Reiten Die Toten So Schnell" puis en 1994 son premier album.
En raison de l'absence de titre, ce disque est régulièrement nommé "...Ich Töte Mich" à cause du texte inscrit au verso de la pochette :
"...Ich Töte Mich Jedesmal Aufs Neue, Doch Ich Bin Unsterblich, Und Ich Erstehe Wieder Auf, In Einer Vision Des Untergangs...".

A peine le morceau "Travel On Breath (The Breath Of The World)", intronisé par d'angoissants tintements, a-t-il commencé, que déjà un sentiment de malaise nous envahit.
Cette atmosphère oppressante s'accentue sur "Falling Into Different Flesh", où tour à tour se font entendre des trompettes médiévales, des accords de violons (joués uniquement en pinçant les cordes), un orgue ainsi qu'un xylophone imitant le son des cloches.
C'est précédé du son caractéristique de la vielle à roue (accompagné de celui d'un tambourin), que la créature mi-femme mi-vampire fait son entrée sur le superbe (et lugubre) "Birth-Fiendish Figuration", alternant cris de sorcières et voix austère.
Sur "Tanz Der Grausamkeit", un titre sur lequel Anna-Varney Cantodea délivre une Dark Wave plus classique (avec un timbre de voix uniquement grave), le xylophone est de nouveau utilisé afin de donner l'impression que l'on sonne des cloches.
C'est également le cas sur "Im Garten Des Nichts (A Secret Light In The Garden Of My Void)", un long et sombre morceau où le violon donne la réplique aux percussions avant que l'orgue puis les trompettes médiévales ne viennent interrompre cette harmonie.
Si une lueur d'espoir naît avec le bucolique "Time Stands Still... (...But Stops For No-One)", celle-ci s'efface avec le dernier titre du disque "Do You Know My Name ? (Falling...-Reprise)", qui n'est autre que la suite de "Falling Into Different Flesh".
Lorsque "...Ich Töte Mich" a été réédité en 1999 par le label Apocalyptic Vision, sept morceaux ont été ajoutés (dont trois issus de la démo "Es Reiten Die Toten So Schnell") :
Le sépulcral "Penance And Pain", sur lequel on retrouve le violon, l'orgue, et les trompettes médiévales pour accompagner les cris de sorcières de la créature.
Le triste "Holy Water Moonlight", où l'on ressent le mal-être d'Anna-Varney Cantodea.
Le glaciale "Beautiful Thorn", avec ses voix macabres semblant émaner des ténèbres.
Le dynamique "The Feast Of Blood", un titre sur lequel on peut danser, mais uniquement dans une crypte ou dans un cimetière la nuit.
Le sinistre "Dark Delight (Dedicated To Victor Bertrand)" et ses funéraires parties d'orgue.
Le morbide "Baptisma" dont la voix malade et agonisante confirme que la fin est proche.
Quant au dernier morceau "Birth-Fiendish Figuration ("The Inner Hell"-Orig. Demo)", ce n'est autre que la première version de "Birth-Fiendish Figuration".

Ce funèbre "...Ich Töte Mich" reste à ce jour l'album le plus noir de Sopor Aeternus and the Ensemble of Shadows, mais surtout un disque incontournable pour qui veut découvrir la Dark Wave allemande.



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