Edge of Forever

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17/20
Nom du groupe Lynyrd Skynyrd
Nom de l'album Edge of Forever
Type Album
Date de parution 10 Août 1999
Produit par Ron Nevison
Style MusicalRock Sudiste
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Workin'
 04:54
2.
 Full Moon Night
 03:45
3.
 Preacher Man
 04:34
4.
 Mean Streets
 04:50
5.
 Tomorrow's Goodbye
 05:07
6.
 Edge of Forever
 04:24
7.
 Gone Fishin'
 04:23
8.
 Through It All
 05:29
9.
 Money Back Guarantee
 04:02
10.
 G.W.T.G.G.
 04:04
11.
 Rough Around the Edges
 05:06
12.
 FLA
 04:54

Durée totale : 55:32

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Lynyrd Skynyrd


Chronique @ Hellsheimer

09 Mai 2013

Edge of Forever pue les guitares à des lieues à la ronde

Il aura fallu à peine deux ans à Lynyrd Skynyrd pour donner un successeur à Twenty. L’arrivée de Medlocke et de Thomasson a renforcé la cohésion du groupe que certains continuaient toujours à ne voir que comme un tribute band à la formation près 1977 malgré les bonnes choses sorties depuis. Lynyrd Skynyrd n’avait pas eu de line up aussi stable depuis longtemps et un seul changement dans le groupe cette fois ci : Kenny Aronoff remplace Owen Hale à la batterie. Aronoff n’est pas un inconnu, puisqu’au cours de sa carrière, il aura fricoté avec des musiciens comme Tony Iommi, Alice Cooper, Stryper, ou encore B.B.King. Il est surtout renommé pour son travail studio car il a assez peu tourné hormis avec le groupe de John Mellencamp.

Entre temps pris fin la polémique provoquée par Powell à propos du crash de1977. Il avait donné un compte rendu des derniers moments de Cassie Gaines dans une émission spéciale sur le groupe diffusée sur VH-1 Behind The Music. Il affirmait que la gorge de la choriste avait été tranchée d’une oreille à l’autre, qu'elle s’était vidée de son sang et était morte dans ses bras. Powell avait également affirmé que la tête de Ronnie Van Zant avait été brisée. Cette version a été définitivement mise à mal par Artimus Pyle et Judy Van Zant Jenness, qui a publié les rapports d'autopsie sur le site du groupe au début de 1998 afin de remettre les pendules à l'heure. L’ensemble des musiciens du groupe n’en a apparement pas tenu rigueur au claviériste...

Et comme depuis quelques albums, Lynyrd Skynyrd a encore fait appel à des compositeurs extérieurs au groupe pour l’épauler dans l’élaboration de quelques uns de ses nouveaux titres. Mais à un degré moindre quand même, puisque les guitaristes Medlocke et Thomasson sont passés maitres dans l’art d’écrire de très bons morceaux avec leurs ex groupes respectif, Blackfoot et The Outlaws. On notera donc sur Through It All l’eternel Robert White Johnson associé à Jim Peterik, le guitariste de Survivor et de Pride Of Lions, présent aussi pour le titre éponyme. "Tomorrow's Goodbye" verra la contribution de Gary Burr, spécialiste de la musique Country. Mais ce Edge of Forever marque le vrai retour à un travail de groupe puisque ce sont les trois guitaristes et le chanteur qui ont composé 9 de 12 morceaux.
C’est Ron Nevison qui s’occupe de la production de l’objet. Lui non plus n’est pas un inconnu puisqu’on le retrouve crédité comme ingénieur du son sur le Quadrophenia des Who ou sur le Physical Graffiti de Led Zeppelin.

Pas de one two three pour commencer mais le bruit caractéristique du serpent à sonnette. Le fameux Rattlesnake déjà très utilisé par Medlocke et Thomasson à maintes reprises dans leur vie antérieure. Comme ça, on est tout de suite dans le feu de l’action. Ca sent le retour aux sources du Rock Sudiste poussiéreux et gras à écouter dans des bagnoles rutilantes de 10 mètres de long et qui font 50 litres au 100. Le voyage s’annonce du tonnerre et il ne va pas falloir rater l’embarquement.
Parce qu’on attaque tout simplement avec du très lourd. Workin’ c’est de la guitare comme au bon vieux temps. Y’a plein de gimmicks à l’ancienne, c’est enlevé et bardé des soli doublés. Mais c’est surtout de la guitare, de la guitare et encore de la guitare. A un tel point qu’on se demande si le clavier de Powell n’a pas pris une retraite anticipée. Les longues plages de soli, au milieu comme à la fin, fleurent bon les années 70 et les longues jams en répétition. Van Zant est au sommet de son art. Il n’a jamais été aussi proche de son frêre en terme d’émotions véhiculées tout au long de ce Workin’, mais aussi des autres titres, Tomorrow’s Goodbye en tête. Il module sa voix comme rarement auparavant.
Les choeurs sont aussi bien présent sur le titre d’ouverture, G.W.T.G.G ou FLA. mais se font un peu plus rares sur certains morceaux voir quasi inexistants comme sur Preacher of Man ou Gone Fishin’. Le coté Soul Music a mystérieusement disparu hormis sur Money Back Guarantee et FLA.

Lynyrd Skynyrd retrouve enfin la formule pour composer des titres relativement rapides comme Preacher of Man et son départ typé ZZ Top années 80. Avec ce titre, on est même parfois proche du Hard Fm dans la façon de le composer et de l’arranger, le clavier en moins. On note aussi le retour aux petits phrasés mélodiques inclus dans les rythmiques. L’utilisation des trois guitares reprend ainsi la voie royale traçée dans les années 70 comme on l’a vu un peu plus haut. Medlocke, Thomasson et Rossington alternent les soli à merveille, chacun avec un son bien caractéristique. Et ceux qui voulaient y voir un concours entre les 3 six cordistes, ou chacun joue dans son coin pour épater les autres, en sont pour leur frais. Tout est joué dans une communion parfaite. Les égos ont été laissés au placard et c’est une des meilleurs choses qui soit arrivée au groupe depuis longtemps.

Lynyrd Skynyrd n’hésite plus à réutiliser des recettes qui ont fait sa gloire. Full Moon Night et ses petits soli placés un peu partout, de l’intro à l’outro en est un bon exemple. Là aussi, le solo du morceau est composé de trois courtes interventions, une par guitariste et là aussi, l’enchainement est parfait. Avec ce Fool Moon Night, on est en plein dans l’archétype du morceau estampillé Rock Sudiste. Le rythme entêtant utilisé pour l’intro et en filigrane sur le reste du titre risque de vous rester dans la tête pendant un bon moment. Through It All est basé aussi sur ce schéma.
Les guitaristes n’hésitent pas à utiliser quelques effets comme de la Wah Wah sur les soli et les intros (Preacher of Man) et des sons plus modernes (le solo de Mean Streets).
Les parties acoustiques sont superbes et une fois de plus associées aux titres les plus lents. Comme sur la ballade Tomorrow’s Goodbye aux forts relents Country ou le chanteur évoque son frère disparu dans un texte pour la défense et le sauvetage de la planète. Ce titre est loin d’être dans la lignée des grandes ballades du groupe mais n’en reste pas moins un titre de qualité. Rough Around the Edges, la deuxième ballade est beaucoup plus dispensable car assez éloignée du style que Lynyrd Skynyrd utilise généralement pour ce genre de morceaux. On fait ici dans la Power Ballad classique, bien interprétée mais entendue mille fois.
On regrettera que le groupe se serve relativement peu de la slide qui caractérisait sa musique sur les albums précédents. Son utilisation sur Gone Fishin' n’est pas vraiment mise en valeur, le morceau étant relativement banal.

Avec Edge of Forever, le titre éponyme, on délaisse le sud profond pour s’approcher des grandes villes et d’un Hard Rock beaucoup plus moderne. Le morceau n’est pas déplaisant en lui même, les guitares étant toujours autant à la fête, mais il est un peu hors sujet justement de par son style trop 90's et parce qu’avec ce qu’on a entendu avant, on espérait rester dans cette sorte de Revival Sudiste. G.W.T.G.G. est aussi dans cette mouvance moderne tout en gardant un oeil sur le Blackfoot de Medlocke, clavier et choeurs en plus.

Powell reste discret ou très en retrait sur des morceaux comme Preacher of Man, absent sur Workin’ et sur une grande partie du début de l’album. Il retrouve quelques couleurs sur les morceaux un peu plus calmes (Mean Streets, Rough Around the Edges) et une place de choix sur Money Back Guarantee et son allure de morceau pour saloon enfumé avec danseuses en tenues légères et tables de poker pleines de tricheurs patentés. La fin de l’album semble d’ailleurs être pour Powell puisqu’il est aussi bien présent sur G.W.T.G.G., soulignant admirablement la rythmique et en se permettant quelques envolées dont seul lui a le secret, tout comme sur l’excellent Boogie, FLA.
Quant à Wilkeson, il semble encore moins bien loti que Powell. Peu d’interventions marquantes à son crédit sur cet opus.
On cloturera cette écoute par un Boogie-Woogie endiablé, FLA, là aussi dans la plus pure tradition de ce genre de morceaux composés par le groupe. Enlevé, excellent mélange de piano, de guitares et de choeurs dans une veine Soul.

Edge of Forever pue les guitares à des lieues à la ronde. Il y avait bien longtemps que la formule à trois guitaristes n’avait si bien marché. Le groupe s’est enfin affranchi de son lourd héritage qui semblait le brider dans la composition. Les deux derniers arrivés aux guitares y étant certainement pour beaucoup. Et même si les opus précédents laissaient à penser qu’un jour on pourrait revenir aux recettes du passé, Lynyrd Skynyrd prouve avec cet album qu’il ne faut jamais désespérer et que le temps, s’il ne peut effacer un passé lourd à porter, peut permettre de s‘en affranchir afin de continuer librement sa route.


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