And You Were a Crow

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18/20
Nom du groupe The Parlor Mob
Nom de l'album And You Were a Crow
Type Album
Date de parution 03 Juillet 2008
Style MusicalRock
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. Hard Times
2. Dead Wrong
3. Everything You're Breathing
4. The Kids
5. When I Was an Orphan
6. Angry Young Girl
7. Carnival of Crows
8. Real Hard Headed
9. Tide for Tears
10. My Favorite Heart to Break
11. Bullet
12. Can't Keep No Good Boy Down

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The Parlor Mob


Chronique @ AlonewithL

06 Octobre 2013

Si Led Zeppelin n’avait pas existé, The Parlor Mob l’aurait certainement inventé.

« Led Zeppelin », le groupe anglais qui jouait comme les américains et mieux que les américains aura véritablement marqué les esprits outre-Atlantique, et apparemment plus encore chez un petit groupe de hard revival monté dans le New Jersey en 2004, sous le nom de « What about Frank? », devenu deux ans plus tard « The Parlor Mob ». Groupe qui monte très haut et très vite, remarqué lors de ses concerts, un premier temps approché par Capitol Records. Ce sera finalement chez Roadrunner Records, en 2007, qu’ils signeront pour leur premier album. Ce « And You Were a Crow » sorti en 2008, permet à l’Amérique de se réapproprier l’énergie blues, qui autrefois fut domptée par l‘une des plus grandes formations britanniques. Ils ne se sont pas contentés de leur reprendre cette musique chargée en humanité et en émotions; le chanteur de cette jeune formation américaine semblerait en avoir profité pour s’accaparer en plus du chant de Robert Plant. Peut être les intérêts dus d’une vieille dette. Mais ne voyez pas en « The Parlor Mob » une pâle copie des interprètes originaires de « Stairway to Heaven » et d’ « Immigrant song ». Si « Led Zeppelin » n’avait pas existé, « The Parlor Mob » l’aurait certainement inventé.

Des années 70, on en retient ce feeling, ce groove teinté de psychédélisme, une base solide et lourde que l’on retient du terrible « Hard Times », où des guitares en éruption ne parviendront pas à contenir le démentiel Mark Melicia, dont le chant va plus loin encore que la simple imitation. C’est la reproduction à l’identique. Aussi bien dans la voix, mais aussi dans l’extrême chaleur qu’elle dégage. Une puissance prodigieuse semblerait animer des titres comme le furtif et rugissant « Dead Wrong », vibré par les impulsions de batterie de Sam Bey. Ceux là même qui lanceront le mordant « Carnival of Crows ». Vous voulez du brute, du costaud, ce titre vous en donne à loisir. Les instruments ne prennent pas la poudre d’escampette, mais plutôt la poudre d’explosif. Le chant maintient la pression, jusqu’à atteindre un summum dans le chœur du refrain. Musique populaire, musique des rues que « Led Zeppelin » avait su en son temps transcrire, avant de passer le nez dans la coke et à l’intérieur des portières de limousine.

Les américains offrent à nos oreilles un pavillon de leur pays. Un son brut et boogie avec « The Kids », nous étourdissant de ses riffs musclés. Titre maniant force, précision, et mélodicité. La rythmique s’incruste dans de la pierre, comme destinée à une certaine immortalité, profitant certainement de la très bonne qualité du son. Un rythme qui atteindra de plus un quasi point de rupture en fin de piste.
De cette boîte de Pandore, sera délivré un son plus trempé, une nonchalance prédatrice avec « Real Hard Header ». Ici la rythmique nous paraitrait faire des allées et venues, bien aidé par Mark Melicia. La musique s’engouffre et le chant se calme aux notes d’harmonica lors d‘un break, puis reprennent ensemble du poil de la bête, jusqu’à devenir dangereux. De nouveau ces élans très 70s sur « Bullet ». Morceau fou, plus anarchique. Les instruments comme le chant jouissent d’une totale liberté d’expression. Une piste livrée à elle-même et torturée par des passages soutenus par l’orgue Hammond.

« The Parlor Mob » fait du blues son propre héritage sur le bien sympathique « Everything You’re Breathing for ». Calme et joyeux en apparence. Les mélodies comme le chant sortiront parfois de leurs gonds pour faire l’étalage de leur niveau technique et de leur large panoplie musicale. Un blues plus spirituel cette fois à l’écoute de « When I Was an Orphan ». On serait ici bercé par le ton de la voix et l’acoustique. Mais ils nous réservent des surprises et des moments de palpitations. Un bouleversement se produit sur le dernier tiers. On sentirait alors l’imminence d’un cataclysme, qui ne sera contenu et maîtrisé qu’en toute fin. Plus tendre cette fois, « Angry Young Girl » figurera comme une ballade dans un lieu étrange et imaginaire. Le chant est feulé, les sonorités se font cristallines, toujours impulsé par une rythmique blues. Les guitares prennent la forme de lueurs, éclairant tout juste la piste. De cette froideur, on en retiendra un morceau bien particulier. Le long et lent « Tide of Tears » ne serait pas sans rappeler la structure de certains morceaux de « Led Zeppelin ». Une grande impression de vide et de mystère dans son début, avant que la voix se fasse plus volatile. Les instruments si silencieux deviennent alors bavards à leur tour. Mark Melicia égalise alors le génie du maître, faisant pleinement ressortir son désemparèrent. La guitare parviendra à se faire une place à ses côtés pour y lancer ses notes crissées. Le piano aussi s’invitera alors aux festivités organisées par les guitares aigües qui auront fini par prendre la place du chant durant une brève période.

Entre succession de patrimoine et gage du présent, « My Favourite Heart to Break » est remarquable à plus d’un titre. Le morceau aux mille contorsions est un moment vibrant dans l’album, en grande partie grâce à son refrain horriblement efficace. Le cri d’un cœur enflammé. Une douleur intense qui ne parvient plus à se contenir. Un état de souffrance qui disparaîtra totalement en toute fin d’album dès le déroulement de « Can’t Keep No Good Boy Down », nous conviant à un folk/rock assez animé et à un bon moment de fête.

Aux sources du hard rock, à la trace d’un monument du genre, « The Parlor Mob» se lance dans une aventure rock des plus prolifiques. Impossible de ne pas être subjugué par « And You Were a Crow ». Ils nous prennent piste après piste au dépourvu, alors que l’on croit à chaque fois pouvoir anticiper un hard rock qui ne nous est pas inconnu. L’album se veut à la fois technique, riche, nostalgique, émotionnel et populaire. « The Parlor Mob » est fier de son héritage et tend à nous le montrer avec un brio inédit.

18/20

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