Miossec : Brûle

Pop Rock / France
(2001 - PIAS (Play It Again Sam))
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Les paroles


1. BRULE

Tout luit tout brille mais rien ne brûle
Tout brille tout scintille mais rien ne se consume
C'est comme ça c'est ainsi tout s'envie
Tout a un prix tout se calcule

Tout brille tout scintille mais rien ne brûle
Même l'amour a un prix même le désir se calcule
Même quand on sait jouer des poings
Et beaucoup moins des virgules
Tu ne m'as peut-être pas compris tant pis je récapitule

Tout brille tout scintille même au crépuscule
Même l'envie parfois s'envie ça en devient ridicule
Bien sûr on peut en rire tout a un prix
Tout se ternit tout se dissimule
Tout brille tout luit mais rien ne brûle

Même quand il est plus de midi et même quand arrive la canicule
Même quand on fait de l'esprit et même quand on s'allume
J'avais sans doute rien compris
Alors tant pis je me crame je me brûle
Tout luit tout brille mais rien ne brûle
Tout brille tout scintille mais rien ne se consume


2. TENDRE S

Ma très chère et tendre S
Ce n'est pas par paresse
Si mes lettres vous paraissent
Ecrites comme on blesse
Serait-ce que le bonheur ne finit pas par S
Je vous le confie et même vous le confesse
Ma tendre S ma tendre S
Vous savez ce n'est pas par faiblesse
Si certains de mes faits vous blessent
Mais il ne faut croire mes caresses
Qui mentent comme elles respirent car est-ce
Possible d'éprouver aujourd'hui de la tendresse
Amicalement et de façon chevaleresque

J'embrasse votre joli front ma tendre S
Si depuis quelques temps je vous délaisse
C'est que de vous rien il ne reste
Hormis une paire de bas des laisses
La fessée n'aura duré que le temps d'une messe
Trois nuits deux jours mais est-ce
Encore possible de nourrir de l'allégresse
Le goût du gras très peu pour moi je le confesse
Je suis plutôt du genre cuisses qu'on fesse
Cuisses qu'on fesse ma tendre S

Est-ce que le bonheur ne finit pas par S
Je vous le confie et même vous le confesse
Amicalement et de façon chevaleresque
J'embrasse votre joli front ma tendre S
Ma tendre S ma tendre S


3. AINSI SOIT-ELLE

Oui, nous ferons l'amour ensemble,
Et je te clouerai sur le lit
Et je mêlerai mes membres
Aux tiens, ma petite amie.
Oui, cela ferons ensemble

Et je te prendrai la main
Comme un enfant pour descendre
Dans le ravin.
Nous jouirons de nous surprendre
Ainsi liés oui c'est promis
Et caresserons nos cendres
Avec mépris.

Nous regarderons en face
Nos deux pauvres corps meurtris
Sans y voir malice, et fasse
Que le bon dieu n'y soit. Ainsi
Laisse-moi souffrir ma belle,
Moi je laisse aller mon coeur.
Ainsi le navire appelle
L'ancre. Ainsi l'âme soeur, ma soeur


4. DOM-TOM

C'est vraiment ici que je voulais finir
Sous un soleil qui n'en finit pas
Ici je deviens l'homme que j'aurais voulu devenir
Et à vrai dire je ne crois pas qu'il te plaira
Il passe son temps à réinventer ses souvenirs
Même si au fond de lui il ne t'oublie pas
Même s'il essaie jour après jour de s'endurcir
De ne plus avoir le coeur au bout des doigts

A la mémoire de nos larmes au nom de tous nos rires
Au nom de tout ce qu'on aurait pu devenir
A la mémoire de nos larmes au nom de tous nos rires
Au nom de tout ce qu'on n'a jamais su se dire
Ici on oublie tout même l'avenir
C'est un endroit où l'on ne se retrouve pas
C'est un bon endroit pour ceux qui aiment s'enfuir
Ici du passé on en fait un feu de bois

Où les souvenirs peuvent aller se faire cuire
Sous un soleil qui n'en finit pas
Cette année le cyclone est encore long à venir
Et toi dis-moi est-ce que tu reviendras
A la mémoire de nos larmes au nom de tous nos rires
Au nom de tout ce qu'on aurait pu devenir
A la mémoire de nos larmes au nom de tous nos rires
Au nom de tout ce qu'on n'a jamais su se dire
Au nom des hommes qui ne pensent qu'à s'enfuir


5. POURQUOI ? PARCE QUE !

Pourquoi les chansons parlent-elles toujours d'amour
C'est un sujet inabordable
Pourquoi se toucher rend-t-il sourd
A-t-on des preuves irréfutables

Pourquoi faire les courses au Carrefour
Me rend l'humanité infréquentable
Pourquoi les fruits tombent-ils toujours
Quand on ne secoue pas l'arbre

Pourquoi ceux qui t'ont déjà fait l'amour
Ne me paraissent pas si désirables
Pourquoi suis-je devenu si lourd
Regarde je m'enfonce dans le sable

Comme on ne pose jamais les bonnes questions
Pourquoi aurait-on un jour les bonnes réponses
Comme on ne pose jamais les bonnes questions
Pourquoi aurait-on un jour les bonnes réponses

Pourquoi les chansons parlent-elles toujours d'amour
C'est un sujet indécrottable
Pourquoi n'as-tu jamais crié au secours
Quand tu étais encore fréquentable

Pourquoi faut-il que je savoure
Tes larmes te rendent si désirable
Comme on ne pose jamais les bonnes questions
Pourquoi aurait-on un jour les bonnes réponses ?
Comme on ne pose jamais les bonnes questions
Pourquoi aurait-on un jour les bonnes réponses ?

Pourquoi faut-il que tu coures
Après des hommes si vulnérables
Pourquoi t'ai-je donc fait un jour la cour
Mon sens de l'humour est lamentable


6. MADAME

Elle était de ces femmes qu'on embrasse sur les yeux
Dont on tombe sous le charme comme on tombe sous le feu
Elle était de ces femmes qui ne laissent pas les hommes silencieux
Dont on tombe sous la mitraille rien qu'en croisant ses yeux

Elle était de ces femmes qui ne semblent pas craindre le feu
Ni le bûcher ni les flammes tout en elle vous rendait heureux
Elle était de ces femmes qu'on prie pour qu'elle vous remarque un peu
On plongerait dans ses flammes pour seulement effleurer ses yeux

Elle était de ces femmes dont un sourire vous rend heureux
Pour elle j'aurais maudit mon âme, pour elle j'aurais maudit le bon dieu
Elle était de ces femmes dont on aimerait laver les cheveux
Dont on aimerait embrasser l'âme c'est le plus grand de mes voeux
J'ai rien dit devant cette femme même pas "au fait est-ce qu'il pleut ?"
Et l'enfant que vous êtes encore Madame me met les larmes aux yeux

Elle était de ces femmes qui n'ont pas le regard bleu
Dont les yeux ont versé trop de larmes pour croire encore aux cieux
J'ai rien dit devant cette femme même pas "au fait est-ce qu'il pleut ?"
Et l'enfant que vous êtes encore Madame me met les larmes aux yeux


7. TONNERRE

On vouvoie le paradis mais on tutoie l'enfer
On adore la pluie mais on lui préfère le tonnerre
Tout ce qui vous fait oublier la terre
On joue avec le feu on se roule dans la poussière
On boit du sang on dévore de la chair

On ne craint plus la foi on en connaît trop le calvaire
On ne croit plus en l'infini seulement en l'éphémère
On n'est jamais en paix mais toujours en guerre
On adore le désordre on n'est que des mammifères

Alors on court après vos soeurs et on emmerde vos frères
On ne fait pas d'économie on est toujours dans la surenchère
On ne connaît plus trop la loi on est bien trop en colère
Je ne sais pas si tu me crois nous sommes toujours en guerre

On est si inconscient que l'on se jette dans les rivières
Où nous amènera le courant on en a vraiment rien à faire
On connaît l'histoire par coeur elle a le goût de la poussière
On n'a même plus de maman on n'a même plus de père
On se demande même où sont passés tous nos frères
On vouvoie le paradis mais on tutoie l'enfer


8. LE DEFROQUE

J'ai déserté les champs de bataille
Les nuits que je connaissais trop bien
Je ne fais plus dans la canaille
Je suis plutôt devenu du matin
Et pendant que je baille
Je repense à tous mes Verdun
A mes Chemins des Dames
A mes Trafalgar de rien

J'ai perdu le goût des représailles
Que mes victimes en soient témoins
J'ai dû sans le savoir combler des failles
Des précipices des crevasses des ravins
J'ai même perdu le goût des funérailles
Et des larmes au petit matin
Quand il fait froid et que tout déraille
J'aimerais tant tenir ta main

Je n'ai plus le cerveau en pagaille
Mon coeur est devenu lui aussi plus serein
Je ne supporte plus la mitraille
Même quand je l'entends de loin
Faudrait pas que quelqu'un braille
Sinon je ne réponds plus de rien
J'ai de la place pour des médailles
Tu sais je ne veux que ton bien
J'ai déserté les champs de bataille


9. NEIGE

Cette année la neige devrait tomber plus tôt
On la voit déjà au sommet des cimes
Cette nuit des frissons ont parcouru ta peau
Et dans mon corps tant d'adrénaline

Qu'on a pris peur de se lever trop tôt
Et de voir que plus rien n'est sublime
On n'a pourtant touché que nos peaux
Ce n'est d'habitude qu'une simple routine

Je crois que je suis l'homme qu'il te faut
Il ne faudrait pas qu'un jour je t'assassine
Laisse-moi encore toucher ta peau
Je ne veux pas que tu sois ma prochaine victime

On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme
On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme
Cela nous a paru soudain si beau

Cette année la neige devrait tomber plus tôt
Cette nuit il ne pleut pas il bruine
Je me suis levé pour tirer les rideaux
Pour ne plus redescendre au fond de la mine
Cette année la neige devrait tomber plus tôt
On la voit déjà au sommet des cimes

On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme
On est monté cette nuit si haut
Qu'on a pu voir le fond de l'abîme
Cela nous a paru soudain si beau


10. CONSOLATION

Je préfère que tu me prennes pour un con
Que pour quelqu'un qui pourrait t'expliquer
Je ne connais pas la théorie de la fusion
Ni même celle des femmes mariées
Je n'en ai jamais touché le fond
J'ai pourtant essayé de creuser
Et je n'ai trouvé que des désillusions
Des rêves depuis longtemps avortés

Où s'en va la mer à marée basse
Où s'en va le désir quand il trépasse
Notre besoin de consolation
Est impossible à rassasier

C'est pour ça relève-toi donc
Ne reste donc pas agenouillée
Ne me dis pas que tu croyais qu'on
Avait pour nous l'éternité
Cinq ans six jours c'est déjà si long
La moyenne est largement dépassée

Où s'en va la mer à marée basse
Où s'en va le désir quand il trépasse
Notre besoin de consolation
Est impossible à rassasier

Et le désir une illusion
Un instant que l'on voudrait faire durer
Après on lui enfile un noeud papillon
Et une jolie robe de mariée
Pour enfin se persuader qu'on
Est bel et bien arrivé

Où s'en va la mer à marée basse
Où s'en va le désir quand il trépasse


11. PARDONNE

Quand les coups de feu ont claqué rouge est devenu le plafond
Quand les sirènes ont hurlé toute la ville a fait un bond
Quand j'ai vu que c'était perdu j'ai quand même avancé un pion
Quand on s'est enfin regardés nous n'étions plus si jeunes, si bons
Quand la neige a fondu tout est devenu marron
Quand la tempête s'est levée ce n'était plus le même horizon
Quand l'étang fut asséché il y avait une décharge au fond
Quand le soleil s'est couché les ombres ont soudain eu raison

Réveille-toi et ne vois-tu pas
Que la nuit est tombée et que je suis toujours là
Réveille-toi et ne vois-tu pas
Qu'on n'a plus vingt ans depuis longtemps déjà

Quand la brume s'est dissipée on a pu se voir pour de bon
Quand tes larmes ont coulé noir est devenu ton menton
Quand les arbres furent élagués on n'en vit plus que le tronc
Quand les blés furent coupés apparurent enfin les sillons
Réveille-toi et ne vois-tu pas
Que la nuit est tombée et que je suis toujours là

Réveille-toi et ne vois-tu pas
Qu'on n'a plus vingt ans depuis longtemps déjà
Quand la mer s'est retirée on a pu marcher sur le goémon
Quand ton ventre s'est mis à gonfler je t'ai demandé pardon


12. GRANDIR

Tous les bons moments que tu rates
Tu verrais comme il a grandi
Il ne marche plus à quatre pattes
Tu verrais comme il me sourit
Tu ne crois donc pas que tu te déboîtes
T'as perdu le nord égaré le midi
Tu sais aujourd'hui ce qui me frappe
C'est que je te plains mon pauvre ami

T'as tellement peur que ça soit bien
T'as tellement peur que ça s'arrête
T'as tellement peur de croire au bien
T'as tellement peur de la défaite

Regarde un peu comme le temps se gâte
Quand je t'ai connu t'étais plein de vie
Et regarde-moi comme tu te détraques
Si tu voyais comme il a grandi
Toi, du moment que l'on se tache
C'est que l'on est encore en vie
Alors tu t'éloignes tu te détaches
Ton seul bonheur c'était ici

T'as tellement peur que ça soit bien
T'as tellement peur que ça s'arrête
Que tu te contentes de trois fois rien
T'es vraiment pas doué pour la fête

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