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Biographie : Tears For Fears

Groupe formé en 1981 à Bath (Angleterre) par Roland Orzabal et Curt Smith (tous deux nés en 1961), considéré à tort durant ses premières années d\'existence comme un duo alors que les deux compères qui se connaissent depuis l\'adolescence se sont adjoint rapidement les services de deux autres membres actifs, à savoir Ian Stanley et Manny Elias. Mais si l\'on tient tout de même à cette notion de duo, on peut dire que durant les premières années de vie du groupe, la vraie « paire créative » était plutôt constituée par Orzabal/Stanley.

Aux origines, avant de connaître le succès à grande échelle avec Tears For Fears, Orzabal et Smith avaient intégré à la fin des années 1970 (alors qu\'ils avaient à peine 18 ans !) un groupe assimilé malencontreusement au mouvement ska appelé The Graduate. Ce groupe produisit un album, Acting my age, et notamment un single Elvis should play ska qui manqua de peu le Top 100 en Angleterre, mais fonctionna mieux en Espagne et aux Pays-Bas ; donnant alors déjà à Roland et Curt l\'occasion de tourner dans plusieurs pays. Suite à des divergences d\'opinion, les deux amis quittèrent ce groupe, rejoignant très brièvement une autre formation appelée Neon, où sévissaient les membres du futur Naked Eyes. Ils quittèrent donc rapidement ce groupe, formant peu après History of Headache, rebaptisé finalement Tears For Fears.

Roland Orzabal - le vrai « leader » du groupe - donne ce nom (que l\'on peut traduire en français, en gardant la rime, par \"Pleurs De Peurs\") à sa formation en écho au psychothérapeute Arthur Janov et à sa théorie du Cri primal. Celle-ci dont John Lennon deviendra un adepte, a pour but de soigner les troubles psychologiques du patient et de l\'en libérer en remontant à la source de son malaise, que peut parfois représenter symboliquement sa naissance. Il faut dire qu\'Orzabal et Smith ont grandi dans des familles monoparentales, élevés par des mères qui devaient assumer seules un foyer.

Après leurs premiers singles Suffer the children et Pale shelter (you don\'t give me love) qui passent inaperçus auprès du grand public, Tears For Fears connaît au Royaume-Uni un énorme succès avec le titre Mad World fin 1982 (n°3), extrait de leur premier album à venir. La machine est alors lancée et rien ne l\'arrêtera.

Le 25 mars 1983, sort leur premier album intitulé The Hurting (la blessure) produit par Chris Hugues (ex-batteur d\' Adam and the Ants) et Ross Cullum ; celui-ci où dominent les synthétiseurs mais dans lequel sont également présents des instruments plus « classiques » tels que la guitare, la batterie, le piano et même le saxophone, est presque entièrement composé par Orzabal et évoque largement les souffrances de l\'enfance, la recherche de soi et le désir de changement, sur fond des théories d\'Arthur Janov. C\'est un immense succès au Royaume-Uni (n°1) - où l\'album reste d\'ailleurs classé dans les charts durant 65 semaines au total entre 83 et 85 - et un peu partout dans le monde (comme en Allemagne, en Australie, au Canada ou encore en Afrique du Sud) grâce notamment à deux autres tubes internationaux, Change et une nouvelle version de Pale Shelter (tous deux classés au Top 5 au Royaume-Uni) ; profitant en outre de vidéoclips plutôt réussis à l\'atmosphère parfois étrange.

Après ces débuts très prometteurs, le groupe se perd un peu et il faut attendre fin 1984 pour voir TFF renouer avec le succès à grande échelle, grâce à ce qui peut être considéré encore aujourd\'hui comme l\'un des plus grands hits des années 1980, voire un titre légendaire : Shout. Ce morceau, composé par Orzabal aidé de Stanley, accroche rapidement le sommet des charts internationaux en 84-85 et devient ainsi n°1 en Allemagne, en Australie, au Canada, aux Pays-Bas, etc. mais aussi, durant l\'été suivant, aux États-Unis. En février 1985 est édité leur second album Songs from the Big Chair - produit par Chris Hughes et David Bascombe - qui remporte d\'emblée un énorme succès en se classant n°1 un peu partout sur la planète (dont les États-Unis un peu plus tard dans l\'année, durant cinq semaines consécutives). Le titre de cet album est inspiré d\'une série américaine diffusée à la fin des années 1970 intitulée \"Sybil\" et qui a pour sujet le parcours d\'une jeune femme souffrant de multiples personnalités, qui ne se sent en sécurité qu\'auprès de son psychanalyste, sur ce qu\'elle appelle \"la grande chaise\" (the big chair) c\'est-à-dire le fameux divan, l\'un des symboles typiques de la psychanalyse.

Ce succès est renforcé par la parution en mars 85 d\'un autre 45 tours et nouveau tube mondial extrait de cet album, le très pop Everybody Wants to Rule the World. Celui-ci décroche rapidement la première place du podium aux États-Unis - alors friands de groupes new wave à la Duran Duran - et permet au disque dont il est issu de se vendre sur ces terres à plus de 5 milllions d\'exemplaires, au fil des années qui suivent. Les clips vidéos des chansons tirées de l\'album sont alors diffusés en boucle sur la récente chaîne musicale américaine, MTV, faisant à ce moment-là de Tears For Fears un vrai phénomène. Et pour la petite histoire, Songs from the Big Chair est l\'un des premiers albums à profiter du format Compact Disc (avec le Brothers in arms de Dire Straits, et les albums du Alan Parsons Project). Avec cette consécration, les années 1985-1986 sont en conséquence marquées par des tournées internationales incessantes. En 1986, Tears for Fears soutient l\'association \"Sport Aid\" (dérivée de \"Live Aid\") avec un 45 tours, Everybody wants to run the world, qui est en fait une réécriture de leur chanson mythique Everybody wants to rule the world. Ce nouveau titre décroche la cinquième place dans le Top 40 britannique. Mais c\'est aussi à la fin de cette période fructueuse que Manny Elias quitte le groupe et devient un musicien de studio apprécié, collaborant notamment avec des \"pointures\" telles que Peter Gabriel.

Après ce triomphe, il faut cependant attendre 1989 pour voir apparaître un nouvel album de TFF, The Seeds of Love, album pour lequel ils sollicitent à nouveau le producteur David Bascombe (qui avait signé en partie la réalisation de \"Songs from the Big Chair\"). Ce nouveau disque est résolument orienté vers des musiques moins marquées par l\'électropop des débuts et fait la part belle aux ambiances presque « jazzy » parfois, avec notamment la participation sur certains titres - dont le célèbre Woman in Chains (classé au Top 30 en France, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, etc.) - d\'une chanteuse soul, Oleta Adams, rencontrée aux États-Unis durant les fameuses tournées 85-86 ; et dont Orzabal produira d\'ailleurs avec succès le premier album solo. The Seeds of Love (où l\'on retrouve aussi Phil Collins et Manu Katché en tant que batteurs, et pour la dernière fois sur un album du groupe, Ian Stanley) est précédé du single très « beatlesque », Sowing The Seeds of Love, qui squatte le haut des classements mondiaux durant plusieurs semaines (n°2 aux États-Unis et en Italie par exemple, n°3 aux Pays-Bas, n°4 en Irlande et n°5 au Royaume-Uni). Et si les 45 tours suivants n\'obtiennent pas le succès international escompté, l\'album est tout de même une réussite commerciale se vendant à plusieurs millions d\'exemplaires et se classant au Top 10 dans de nombreux pays (dont les États-Unis où ce disque atteint une bonne 8ème place au Billboard 200).

C\'est aussi à ce moment-là que les premières vraies tensions apparaissent entre Orzabal et Smith, le premier reprochant au deuxième de n\'avoir contribué que de loin - ce qui n\'est pas totalement faux - à « l'œuvre TFF ». Cela aboutit donc au départ officiel de Smith en 1991 qui se lance alors dans une carrière solo, il faut bien le dire, sans grand écho.

Orzabal reste seul aux commandes - ce qui a d\'ailleurs toujours été quelque part ainsi - et publie après la compilation de 1992, deux albums, Elemental en 1993 - qui contient le dernier tube en date, au niveau international, de Tears For Fears : Break it down again (classé au Top 25 en France, aux États-Unis, en Italie, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, etc.) - et Raoul And The Kings Of Spain en 1995, qui ne rencontrent pas le même succès - loin de là - que leurs mythiques prédécesseurs. L\'année suivante, une compilation de raretés et de faces B, Saturnine Martial & Lunatic, est éditée, sur laquelle on retrouve une extraordinaire reprise du Ashes to Ashes de David Bowie, magistralement interprétée par Orzabal ; puis, plus rien à part la réédition remasterisée des premiers albums et la parution de quelques compilations plus ou moins officielles.

Enfin, presque plus rien car en 1999, Roland Orzabal produit le premier album international, Love in the time of science, d\'une artiste islandaise - d\'origine italienne - jusque-là cantonnée dans son pays natal, Emilíana Torrini ; et en 2001 édite un album plutôt réussi Tomcats Screaming Outside sous son propre nom. Puis en 2002, deux artistes américains, Gary Jules et Michael Andrews, reprennent leur premier tube Mad World dans une émouvante version qui est utilisée dans le film mythique Donnie Darko, avec d\'ailleurs un autre morceau de TFF, Head over Heels (sorti initialement en 1985, et classé à l\'époque n°3 aux États-Unis, n°5 en Irlande, n°8 au Canada et N°12 en Grande-Bretagne). Cette reprise éditée en tant que single au Royaume-Uni y atteint la première place des charts durant trois semaines consécutives, fin 2003 ! ; et vaut indirectement au groupe son premier n°1 sur ses propres terres, ce qui n\'était jamais arrivé (meilleure place, n°2 pour Everybody Wants to Rule the World en 1985).

Et surprise, on annonce pour 2004 les retrouvailles d\'Orzabal et Smith. Cela se concrétise par un nouvel album très inspiré intitulé Everybody Loves a Happy Ending, suite musicale logique du The Seeds of Love de 1989 (leur dernier album ensemble) avec des titres très pop comme Closest Thing to Heaven ou Call me Mellow. Une tournée mondiale s\'ensuit en 2005. Celle-ci passe par la France le 18 juin de cette année où le groupe (avec 4 autres artistes) donne un concert au Parc des Princes à Paris dans le cadre d\'un festival organisé par une radio - Europe 2 - devant plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ce spectacle télédiffusé donne lieu à la parution début 2006 d\'un album live (agrémenté de trois titres \"studio\" inédits) intitulé Secret world (CD et DVD) édité par la maison de disque française du groupe et principalement distribué, dans un premier temps, dans ce pays ainsi qu\'en Belgique et en Suisse.

Plus récemment, le groupe a joué dans le cadre des Nights of the Proms en Belgique et aux Pays-Bas - parmi d\'autres artistes - durant lesquelles il a pu interpréter quelques-uns de ses succès accompagné d\'un orchestre philarmonique ; le même événement s\'étant reproduit au printemps 2007 en France, où l\'on a pu voir Roland Orzabal interpréter par exemple Woman in Chains en duo avec Lara Fabian, à Toulon.

Source : Wikipédia