The Light the Dead See

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17/20
Nom du groupe Soulsavers
Nom de l'album The Light the Dead See
Type Album
Date de parution 21 Mai 2012
Labels V2
Style MusicalRock indépendant
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1. La Ribera
2. In the Morning
3. Longest Day
4. Presence of God
5. Just Try
6. Gone Too Far
7. Point Sur Pt. 1
8. Take Me Back Home
9. Bitterman
10. I Can't Stay
11. Take
12. Tonight

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Soulsavers


Chronique @ Bloodorn

29 Mai 2012

Lumière, spleen et... pâtisserie !

Soulsavers avait enthousiasmé son monde en 2009 avec un « Broken » en forme de laissez-passer pour les plus hautes sphères du paradis. Il faut dire que les producteurs Ian Glover et Rich Machin ne font pas les choses a moitié et c’est en compagnie de Mark Lanegan (Screaming Trees, The Gutter Twins), Mike Patton (Faith No More, Tomahawk, Fantômas), Will Oldham (Bonnie Prince Billy) entre autres qu’on découvrait un album ténébreusement onirique et solennel, totalement à la hauteur de ses ambitions.

En 2012, effervescence ! Soulsavers revient avec un nouvel album intitulé « The Light the Dead See » ! Mark Lanegan cède le micro au frontman de Depeche Mode, Dave Gahan. Une collaboration qui prit naissance en 2009 lorsqu’il fut demandé à Soulsavers d’assurer la première partie de Depeche Mode durant une tournée et, depuis, tout ce petit monde semble nager dans le bonheur. Effectivement, la carte de visite que présente aujourd’hui le groupe est plutôt alléchante et le titre Longest Day, dévoilé quelques temps avant la sortie de l’album, n’aura que renforcé les attentes des fans.

Avec « Broken » Soulsavers laissait déjà deviner un certain attrait pour le folk, le gospel, la soul et sur « The Light the Dead See » c’est surtout de cela dont il est question, irriguant ainsi tout l’album d’une atmosphère paisible et spirituelle. On peut citer le beau titre "Take Me Back Home" où orgue, cuivres et chœurs gospels emplissent l’espace d’une lumineuse sérénité tandis que Dave Gahan, en maître de cérémonie, guide l’ensemble avec un chant tout en langueur et suavité. D’ailleurs il faut saluer la prestation du chanteur qui, ici, donne le meilleur de lui-même et parvient sans peine à varier sa palette d’émotions avec justesse. De plus « The Light the Dead See » dévoile de belles qualités de songwriter chez le leader de Depeche Mode puisqu’il a écrit tous les textes et tous sont d’une égal valeur, même si ici ou là perce une certaine naïveté béate ("Just Try") et une certaine tendance à suivre une construction couplet/refrain qui ne nous épargne pas quelques longueurs, comme par exemple sur le mélodieux mais répétitif "Longest Day" ou encore "Bitterman".

Comme par le passé, les musiciens à l’œuvre au sein de Soulsavers font un sans-faute en proposant des arrangements plein de finesse et d’inventivité. Les cordes du Sonus Quartet donne du corps et de l’épaisseurs aux compositions. Par exemple la très belle et nostalgique introduction "La Ribera" ou encore le lyrique "Presence of God" qui gagne en intensité dramatique grâce à un violoncelle obscurément menaçant sur lequel viennent se greffer de sensibles envolées de cordes. Assurément une des belles réussites de l’album ! Ailleurs des cuivres - une des grandes nouveautés de ce disque - apportent une petite touche céleste ("Take Me Back Home") ou alors suggèrent un sentiment de puissance, comme sur "Bitterman" ou "La Ribera", tout en ayant le bon goût de ne jamais chercher à s’imposer. Il en va de même pour les percussions qui appuient efficacement des ambiances parfois plus rock et frontales ("Tonight") ou alors qui laissent la dimension intimiste et solennelle des compositions se déployer sans contraintes en s’effaçant avec intelligence ("Just Try", "I Can’t Stay").

Si « The Light the Dead See » privilégie les ambiances feutrées d’un folk boisé où harmonica et guitares acoustiques ont tout le loisir d’exprimer spleen et nostalgie, l’électricité y apparaît de nombreuses fois par le biais d’aplats expressifs à la manière d’un Neil Young. On peut par exemple citer le titre "Gone Too Far" qui commence de manière plutôt minimaliste avant de se heurter à un intense éclat d’électricité grésillante ou encore le pensif "Take" auquel la guitare électrique ajoute une résonance à la fois rêveuse et abrasive.

Alors, qu’est-ce qui cloche dans cet album ? D’où vient ce sentiment que quelque chose n’adhère pas ? Car écouter d’une traite ces 12 compositions s’avère assez indigeste, voire même ennuyeux, à la longue. Tous les titres sont très bons et font preuve de beaucoup de professionnalisme et de sensibilité. Tout est bien en place, tout est bien exécuté, il n’y a rien a jeter, vraiment. Alors… où est donc le problème ?

Et bien, au fil des écoutes « The Light the Dead See » se révèle être plus un recueil de bonnes chansons qu’un véritable album. L’auditeur aura un peu l’impression d’être baladé d’un titre à l’autre et se sentira donc assez vite perdu à cause de l’absence de fil conducteur. Le résultat de cette errance se traduira par une difficulté a entrer dans un album qui semble clos sur lui-même et donc, pour finir, on décroche. De plus, Dave Gahan a apporté avec lui un je-ne-sais-quoi de pop, de lisse et de sucré qui, sur la longueur, se marie mal avec la musique de Soulsavers. C’est un peu comme pour les bûches de Noël, c’est bon mais il ne faut pas en abuser ! Sans compter que la vilaine propension à chercher à émouvoir à tout prix des compositions finit par sombrer dans un sentimentalisme hollywoodien mièvre qui en rebutera plus d’un. On peut également ajouter que, contrairement à son prédécesseur, « The Light the Dead See » prend peu de risques et s’inscrit dans un héritage folk somme toute assez conventionnel. La conclusion est sans appel : pour la prochaine réalisation du groupe on souhaiterait un peu moins de Dave Gahan et plus de Soulsavers !

Malgré tous ces points négatifs qui ne permettent pas à Soulsavers d’égaler leur chef-d’œuvre de 2009, « The Light the Dead See » n’en demeure pas moins un très bon disque, bien au-dessus de la moyenne et que certains rêvent de réaliser un jour sans jamais y parvenir. Si vous êtes adeptes de Neil Young, Carole King, Lost In The Trees ou encore d’un Gravenhurst de la première heure je ne peux que vous encourager à prêter attention à cet album qui vaut largement le détour.

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