Sonic Temple

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17/20
Nom du groupe The Cult
Nom de l'album Sonic Temple
Type Album
Date de parution 10 Avril 1989
Produit par Bob Rock
Style MusicalHard-Rock
Membres possèdant cet album22

Tracklist

1. Sun King
2. Fire Woman
3. American Horse
4. Edie (Ciao Baby)
5. Sweet Soul Sister
6. Soul Asylum
7. New York City
8. Automatic Blues
9. Soldier Blue
10. Wake Up Time for Freedom
11. Medicine Train

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The Cult


Chronique @ AlonewithL

06 Octobre 2013

Plus que l‘opus qui l‘a précédé, Sonic Temple est à considérer comme une boîte à tubes

Durant cette fin de décennie des années 80, l’une des formations britanniques les plus américanisées du moment, « The Cult », était alors sur un petit nuage. Le groupe s’était vu ouvrir toutes larges les frontières au monde, et aux States, suite à une conversion au hard rock, il faut dire, pur et sans bavure, sur leur grandissime « Electric » de 1987. La formation, bien que fragilisée par les disputes récurrentes entre membres, et les excès d’alcool (surtout de son chanteur, Ian Astbury), parviendra à réitérer l’exploit d’« Electric »; et cela, soit deux ans après. Mieux encore, « Sonic Temple » va marquer le couronnement de leur carrière. Une carrière que l’on sent déjà compromise. Car bien que le duo indispensable Astbury/Duffy est particulièrement bien soudé, rien ne sera plus pareil après ce disque. « The Cult » enchainera les séparations et les productions moyennes, finissant même par tomber petit à petit dans l’oubli, jusqu’à ne devenir qu’un lointain souvenir, ou un parfait inconnu pour beaucoup.

Plus que l'opus qui l‘a précédé, « Sonic Temple » est à considérer comme une boîte à tubes. Un ouvrage qui s’est voulu tout public, afin d’effectuer une percée dans les charts américains (comme cela avait d’ailleurs été convenu). Ils vont en profiter pour arranger leur look (passant du new wave/sudiste grand guignol à un style american rocker sobre; il faut dire qu‘ils avaient un look très difficilement définissable avant qu’ils finissent par céder à quelque chose de moins atypique). Le style musical en lui-même sera également réarrangé (bien moins effilé et effarouché que sur « Electric »). Et oui, encore du changement. Ça n’en finira donc pas? Cette fois ci, on ne cherche plus à faire peur la ménagère de plus de quarante ans (en fait pas trop). On est avant tout ici pour attirer le plus de monde possible et se faire aimer des radios. C’est ce qu’a compris et veut faire comprendre leur nouveau producteur Bob Rock, qui produira en cette même année 1989, le prestigieux « Dr. Feelgood » de « Mötley Crüe ».

On surfe donc ainsi toujours sur la même vague de hard rock, mais là c‘est à la sortie du rouleau. Le groupe va perdre en agressivité, le côté sauvage animé se fait également la malle. Qu’est-ce qu’il y aurait en plus qui rendrait « Sonic Temple » quasiment meilleur à tout le reste dans ce cas présent? Premier point, le son va gagner en impact. On assistera à du plus lourd. La composition sera également beaucoup mieux travaillée, et le groupe misera sur des titres de haute facture. Un album à tubes, quoi. Fait pour être diffuser autour du monde et par les ondes.

C’est-ce que l’on pourra constater immédiatement avec « Sun King », un titre incandescent, inondant de luminosité. Offrant, après quelques secondes d’appréhension, des riffs rudement bien calibrés, un son que l’on qualifierait à la fois de transcendant, tRainard, et assagi. Aussi sage que la voix prise par Astbury, qui restera quasiment sur cette même lignée au niveau du ton durant tout le disque. Pas de folie, pas question qu’il passe à l’offensive. Ce qui aurait eu pour vilain effet de casser le rythme et de supplanter la magnifique guitare de Duffy. Cependant non, le chant parviendra malgré tout à nous combler sans que l’on lui exige plus, grâce à la chaleur et à la sensualité qu’il dégage. Encore une fois le duo de choc Astbury/Duffy ira de pair, fonctionnant à merveille.

Une composition pour la boîte FM, riffée et alourdie par les frappes, que l’on retrouvera sans détour sur les étourdissants « Fire Woman », « Sweet Soul Sister » et « Soldier Blue ». Le premier des trois sera indéniablement le plus nerveux et le plus vif. En vrai, il s’agit du titre qui va bâtir une partie de la consécration de « The Cult ». Un titre que Ian Astbury considérait avoir détesté. Un artiste écrasé par le poids de son œuvre.
« American Horse » est un autre tube qui adoptera un registre beaucoup plus planant, cette fois-ci. Un tempo, un rythme pris de vertige, qui s‘emballera en fin de piste comme un cheval fou, un étalon fougueux galopant sur les grandes plaines herbeuses des Etats-Unis.
L’Amérique et les natifs indiens du nord du continent ont grandement influencé la formation. C’est aussi pourquoi, elle s’est évertuée à recopier une touche très américaine sur la plupart des morceaux de « Sonic Temple » (n’oublions pas que l’on visait le public chauvin américain).

Le hard prendra un reflet boogie sur les titres « New York City » et « Automatic Blues ». Une guitare tonitruante et à tout va prendra les devants, suivie de près par le chant d’Astbury faisant un réel effort de dynamisme face aux assauts répétés de Duffy. On le retiendra surtout, ajouté au piano frénétique, sur le rapide « New York City ».
Un aspect groovy, sauce américaine, qui aura sa consécration avec « Medecine TRain », comparable à une danse shamanique perturbée par des sonorités épurées. Ces airs, confortés par les quelques interventions à l’harmonica, prendront leurs racines quelques part le long du Mississipi.

« The Cult » ne fait pas abstraction du romantisme. L’amour sentimental a également sa carte à jouer. La sensualité et le sex appeal de la voix d’Astbury seront parfaitement employés à l’occasion, que ce soit sur le dur et froid « Soul Asylum » (portant bien son nom, je vous le garantis) ou sur le rock/bluesy « Wake up Time for Freedom », où l’acoustique et la tranquillité des couplets joueront de blocs à proximité de l’ambiance festive se dégageant du refRain. Des variances de température qui profiteront à Duffy. Le guitariste dans une prise de zèle, fera preuve de son adresse et de son assurance en changeant sans la moindre difficulté de ton. Il créera à lui seul le changement d’atmosphère idéal pour enrichir un titre, le rendant plus élaboré.
Il sera difficile de faire impasse de la ballade mélancolique « Edie (Ciao Baby) », un autre des hits fourni par cet album. Ce titre est consacré à Edie Sedgwick, actrice américaine et parmi les muses de la collection d’Andy Warhol. Une femme fragile et influençable qui finira détruite par ses démons (Warhol et la drogue) à l’âge de 28 ans. C’est aussi pourquoi la ballade est aussi touchante par son intensité, faisant revivre une dernière fois la voluptueuse Edie, icône de la Factory et des années 60 .

Malgré la faible prise de risque, « The Cult » aura eu le mérite de ne composer pratiquement que des titres emballants magnifiquement exécutés sur cet album cultissime. On tient là, le chef d’œuvre d’une formation. Le joyau central d’une couronne, même si certains auront une préférence pour le tout aussi beau « Electric ». Une couronne éphémère, qui finira par vaciller et se briser. Brisée, telle sera aussi la situation du groupe dès la tournée de « Sonic Temple ». Ils n’auront pas su conserver longtemps une gloire qui était à leur portée. On ne se relève pas lorsque l’on tombe d’un nuage.

17/20

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