Return to Cookie Mountain

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18/20
Nom du groupe TV On The Radio
Nom de l'album Return to Cookie Mountain
Type Album
Date de parution 06 Juillet 2006
Style MusicalRock indépendant
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. I Was a Lover
2. Hours
3. Province
4. Playhouses
5. Wolf Like Me
6. A Method
7. Let the Devil In
8. Dirtywhirl
9. Blues from Down Here
10. Tonight
11. Wash the Day Away
12. [ambient audio]

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TV On The Radio


Chronique @ DHT06

09 Décembre 2017

Le regard en avant vers les sommets

C’est un « I Was a Lover » hallucinant qui ouvre la voie de « Return to Cookie Mountain », sur un rythme minimaliste digne du rap et du hip-hop soul au meilleur de leur forme, où les sons et les enchaînements inattendus entraînent une cascade d’effets bruyants, rendant la distinction difficile à opérer entre ce qui relèverait éventuellement de la guitare électrique, des cuivres, du klaxon ou de l’eau qui se déverse pour laver une surface usée. Ce morceau éveille l’intérêt au plus haut point.
Plus rapide, plus clair, plus décidé, « Hours » indique une avancée qui a trouvé très vite son rythme de croisière, le regard en avant vers les sommets. Plus lent, plus sombre, néanmoins optimiste, « Province » se concentre plutôt sur la mélodie.
Depuis le début, un défaut s’acharne cependant contre ces trois titres, un défaut qui n’avait pas à ce point interpellé dans le précédent « Desperate Youth, Blood Thirsty Babes » : la voix est systématiquement aiguë, peut-être un peu trop, ce qui ne se justifiait pas nécessairement. Il y aurait moyen de revenir sur ces chansons et d’en proposer d’autres enregistrements avec une voix plus grave.

L’audace rythmique, brusque et saccadée, de « Playhouses », s’accompagne d’une saturation de fond adaptée à l’agressivité ambiante, ainsi que d’un chant plus grave qui donne heureusement tort aux remarques précédentes. C’est pour l’instant le moment rock, le moment fort s’il ne doit y en avoir qu’un, de cet album qui sait entretenir l’effet de surprise.
Davantage encore voué à l’attaque, à la vitesse, mais aussi à une harmonie lancinante, « Wolf Like Me » a déjà détrôné « Playhouses » : le rock s’est débridé, a évolué vers le punk tout en restant soul (entendons qu’il n’y a pas à proprement parler de rythme punk, sauf dans un sens métaphorique pouvant parfois justifier cette formulation, puisque le punk se base sur le rythme rock).

Les sifflotements d’ « A Method » indiquent une accalmie, le temps de reprendre son souffle et de retrouver ses esprits, démontrant ainsi un sens de la continuité qui pourrait tout aussi bien relever d’une session live. L’intensité se déploie par étapes, comme si elle s’attachait à une logique de reconstruction. L’intermittence de la batterie et des chœurs instaure une régularité tout en suggérant un éternel retour, une permanence hors du temps, aussi fondamentale que le simple geste qui consiste à frapper des mains ou à claquer des doigts.

Quelque part entre les allusions explicites à des rythmes africains traditionnels et une violence maîtrisée par la ferveur collective, « Let The Devil In » met en valeur la mélodie vocale et instrumentale avec une rigueur nourrie d’accents tranchants et acérés, tel un hymne aux vertus cathartiques de la brutalité du son. « Dirtywhirl », non dénué de velléités pop, invite le sourire et la rage à se retrouver dans une même flamme, jusqu’à l’éclosion de la sérénité.
« Blues from Down Here », finalement plus traditionnel que ce à quoi on pouvait s’attendre, n’empêche pas les TV On The Radio de rester reconnaissables dans leur approche du thème, entre autres grâce aux savantes variations d’expressivité du chant tellement caractéristiques de leur style qui, sans jamais s’écarter totalement du blues sur ce titre, suggère en même temps d’autres directions.
Entre les cloches et les larsens, « Tonight » se fraie un passage habile, à l’instar d’une émotion dont le paroxysme arrive au moment opportun, en accord avec un environnement résolument riche et complexe. « Wash the Day » va aussi loin que possible dans l’exploitation du potentiel de tous les instruments, au service d’un final puissant et chargé, clôturant un disque dont on devine que ses auteurs en sont ressortis plus forts.

D. H. T.

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