Liste des groupes Pop Rock Sparks No. 1 In Heaven

Véritable changement de cap musical pour le groupe en cette fin des années 70 qui va en surprendre et en étonner plus d’un avec l’utilisation des séquenceurs et propose une pop électronique.

Suite aux deux échecs commerciaux aux States, le duo repart donc vers l’Europe mais cette fois-ci direction l’Allemagne de l’Ouest et le studio Musicland à Munich. Leur musique va devenir plus électronique de par l’utilisation de séquenceurs et les claviers de Ron seront mis en avant, exit la guitare et la basse, seule la batterie sera utilisé. Le duo va faire appel à Giorgio Moroder qui a connu ses plus grands succès en tant que compositeur et producteur de Donna Summers entre 75 et 79. Mais Donna Summers n’est pas la seule artiste puisque parmi ses collaborations on peut citer David Bowie dans sa période berlinoise, Debbie Harry de Blondie, Eurythmics, Elton John etc., sa dernière collaboration en date est sa participation au quatrième album du duo Daft Punk «Random Access Memories » sorti l’an dernier.

Dans l’émission Tracks d’Arte, excellente émission culturelle au demeurant entre 22h et 23h, a été diffusé un portrait du groupe Sparks dans lequel Russell raconte l’anecdote suivante : lors d'une interview, une journaliste lui demande "avec qui allez-vous travailler prochainement ?" Russell lui répond "Giorgio Moroder" et la journaliste de répondre que c’était un de ses meilleurs amis alors qu’ils ne l’avaient pas encore contacté pour leur future collaboration en tant que compositeur et producteur.

L’album se compose de six morceaux qui dépassent pour quatre d’entre eux les 5min alors que le groupe nous avaient habitués à des formats courts entre 2 et 4 min, calibrés pour les passages en radio. Le premier morceau "Tryouts for the Human Race" commence par des pulsations électroniques synthétiques. Russell se met à la place d'un spermatozoïde et raconte sa courte vie. "Academy Award Performance" démarre sur les chapeaux de roues dans le style d’une cavalcade effrénée, la voix de Russell monte dans les aigus tout au long du morceau et les effets programmés par les séquenceurs viennent apporter une touche aérienne comme si nous nous trouvions dans un vaisseau spatial filant à la vitesse de la lumière dans l’espace. Le titre suivant "La Dolce Vita" ouvre avec les chœurs synthétisés qui montent et descendent comme le ressac sur la plage tout au long du morceau et devient vite hypnotisant.

Russell chante les paroles passionnément contre un arrière fond synthétisé. La structure musicale de "Beat The Clock" est principalement construite sur la batterie qui marque la cadence du titre, les effets créés par les séquenceurs et les claviers viennent renforcer ce battement. "My Other Voice" démarre avec un chorus de cymbales synthétisées tout au long du morceau, qui en deviendra le leitmotiv, la voix de Russell trafiquée pour les chœurs à contrario de la voix principale qui reste claire et limpide donne une touche très surréaliste. L’album se termine par le meilleur titre, "The Number One Song In Heaven", construit en deux parties bien distinctes séparées par un solo de batterie. La première partie est sur un tempo lent, aérien voire angélique. La seconde moitié du morceau est plus rock, hypnotisante mais aussi plus rapide et le chant de Russell qui vient rayonner sur un mur de synthétiseurs pulsant leurs notes.

Comme dit plus haut, suite aux deux échecs les deux frères se disent "qu’allons-nous faire maintenant ?". Un autre groupe aurait baissé les bras. Ils décident donc de prendre un virage à 180 degrés. Ils tirent un trait sur le format groupe de rock avec instruments classiques et prennent la décision de s’orienter vers une musique plus électronique. Leur décision fut la bonne car malgré ce changement musical l’album se classera honorablement dans les charts anglais et trois singles "The Number One Song In Heaven" à la 14ième place, "Beat The Clock" à la 10ième et le troisième à la 45ième place. Un album qui marque le retour en force des frères Mael sur la scène musicale. Des groupes comme Depeche Mode, New Order et Pet Shop Boys citeront cet album comme une influence majeure au niveau de la musique électronique.


MrDamage57