Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust

Liste des groupes Post-Rock Sigur Rós Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust
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17/20
Nom du groupe Sigur Rós
Nom de l'album Með Suð í Eyrum Við Spilum Endalaust
Type Album
Date de parution 23 Juin 2008
Produit par Ellis Mark "Flood"
Style MusicalPost-Rock
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1. Gobbledigook 03:08
2. Inní Mér Syngur Vitleysingur 04:05
3. Góðan Daginn 05:15
4. Við Spilum Endalaust 03:33
5. Festival 09:24
6. Suð í Eyrum 04:56
7. Ara Bátur 08:57
8. Illgresi 04:13
9. Fljótavík 03:49
10. Straumnes 02:01
11. All Alright 06:21
Japanese Editon Bonustrack
12. Heima 03:59
iTunes Bonustrack
12. Heima 03:59
Total playing time 55:42

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Sigur Rós


Chronique @ Vinterdrom

24 Août 2008

Mais qu'a-t-il bien pu passer par la tête du quatuor islandais de la Rose Victoire (traduction approximative de Sigur Ros) ? … C'est la première chose que l'on se demande à la vue de cette pochette pour le moins osée. Bien avant sa sortie, ce nouvel album au titre à rallonge "Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust" (avec un bourdonnement dans l'oreille nous jouons éternellement) avait été annoncé comme surprenant. Mais par surprenant, j'entendais … musicalement parlant ! Bien qu'il le soit (j'y reviendrai par la suite), je ne m'attendais pas à ce que cette tendance s'applique jusqu'à sa pochette frontale qui semble bien partie pour décrocher le pompon de la plus controversée de l'année.
Sigur Ros a toujours été un adepte des illustrations sobres, voire dépouillées… Mais alors, sur ce coup-là, pour la sobriété on repassera, et il est clair et net que l'heure du changement a sonné !
Faut vraiment voir la chose : quatre individus courant à travers champs dans le plus simple appareil, celui ou celle en arrière-plan semblant être une femme (difficile d'être certain). Franchement, on se croirait face à une affiche d'un film porno vintage, ou peut-être est-ce la nouvelle bannière promo de Nature & Tradition ? … Ah non, c'est le nouvel album de Sigur Ros … Ben merde alors, j'aurais jamais cru ! Heureusement que je connaissais le groupe auparavant … En tous cas, j'imagine bien la mine dubitative de ceux ne le connaissant pas et tombant devant cette cover … tiraillés entre curiosité et recul.
Enfin, inutile de s'y appesantir plus que ça. Le groupe a choisi cette photo et la maison de disques n'y a rien trouvé à redire, elle est comme elle est, et on n'a pas d'autre choix que de faire avec … Surtout qu'à l'écoute de la musique (ce qui nous intéresse le plus au final), son choix apparaît très judicieux.

L'album s'ouvre sur deux titres ("Gobbledigook" et "Inní Mér Syngur Vitleysingur") festifs, enjoués, entraînants, sautillants et donnant effectivement une envie irrépressible de tout plaquer et d'aller courir comme un dératé à travers champs, monts et montagnes. Une drôle de surprise, que dis-je… un choc, étant habitué aux rythmes lents, hypnotiques, et à la profonde tristesse, jusqu'au spleen, caractérisant tout le reste de la discographie des islandais. Auraient-ils absorbé quelque substance euphorisante ? … Le batteur est-il enfin sorti de sa période d'hibernation ? … Tant d'interrogations … pour une chose certaine : Sigur Ros a bel et bien décidé de faire voler en éclats le carcan artistique dans lequel il s'était lui-même enfermé depuis sa formation.
Mais malgré cette volonté de changement évidente, la mue n'est pas encore complète. Le groupe n'a pas totalement abandonné ses vieilles habitudes, au vu du reste de l'album qui est essentiellement basé sur des compositions atmosphériques lentes ou mid-tempo, à des années-lumière cependant de la beauté profondément triste et poignante de "Von", "Agaetis Byrjun" et surtout "()". Les sensations dégagées par "Med Sud …" sont plus à fleur de peau, plus superficielles dirais-je, même si je n'apprécie pas spécialement la connotation péjorative de ce terme.
Les morceaux sont davantage à rapprocher de ceux du prédécesseur "Takk", de par leur simplicité, allant même jusqu'au dépouillement, notamment dans la dernière partie de l'album (de "Illgresi" à "All Allright" caractérisés par des accompagnements musicaux uniquement assurés tour à tour par un piano solo ou une guitare sèche tout simple).
Sigur Ros n'en a pas non plus pour autant abandonné ses longues compositions progressives, en témoigne les très réussis "Festival" et "Ara Batur", le second cité suivant une longue montée en puissance, débutant avec un simple duo piano/voix se parant graduellement d'ornements orchestraux et de chœurs d'enfants pour terminer sur un final majestueux.
"Festival", quant à lui, est tout à fait à l'image du présent album et de l'état d'esprit actuel de Sigur Ros : un album charnière révélant sa volonté de prendre un nouveau départ sans pour autant couper totalement le cordon ombilical le reliant encore à son passé. La première moitié du morceau, avec ses mélopées chantées en Vonlenska (langage imaginé par le chanteur/guitariste Jon Por Birgisson et jouant davantage le rôle d'un instrument que d'un chant à proprement parler) soutenues par des nappes de synthés fugitives, ramène directement au mythique "()", tandis que la seconde moitié, démarrant au détour d'un break soudain, s'emballe et (d)étonne de par sa débauche instrumentale et l'usage de la polyrythmie, deux choses tout à fait inhabituelles chez Sigur Ros … mais au combien jubilatoires.
Inhabituel comme l'emploi de l'anglais pour les paroles du titre "All Allright" : une grande première dans l'histoire du groupe ! … Quant à savoir si cette performance sera rééditée, seul l'avenir nous le dira, même si le placement particulier de ce morceau, en clôture de l'album, ne semble pas anodin et laisse (peut-être) présager de la réponse.

Bien sûr, on pourra toujours marteler et seriner le sempiternel adage comme quoi "c'était mieux avant", mais il faut bien être conscient que l'entité Sigur Ros est avant tout constituée d'artistes au sens noble du terme et qui, en tant que tels, se doivent de faire évoluer leur art sous peine de le voir se scléroser. Et cette volonté d'aller de l'avant, alliée à une prise de risque maximale qui étonnera très certainement et décevra peut-être (car oui, les grands changements ne se font jamais sans heurt) est à saluer, d'autant que le virage artistique est plutôt bien négocié : aucun plantage n'est à déplorer, l'album est agréable à écouter et deux morceaux en particulier sont de franches réussites.
Il n'y a donc objectivement aucune raison de bouder cette galette fort sympathique. Le Sigur Ros nouveau est arrivé et il est, comme le suggère la pochette, prêt à nous amener tambours battants vers une destination pour l'heure inconnue, promesse de découvertes insoupçonnées. Chacun sera libre de décider de les suivre ou non … Pour ma part, j'attends la suite avec grande impatience…

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Mr4444 - 21 Avril 2012: Le grand fan de musique Ambiante que je suis ne peut que te remercier pour cette belle chronique de l'un des meilleurs groupes du genre :)
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