And So Sing the Black Birds

Liste des groupes Post-Rock Ending Satellites And So Sing the Black Birds
ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
18/20
Nom du groupe Ending Satellites
Nom de l'album And So Sing the Black Birds
Type EP
Date de parution 11 Juin 2013
Style MusicalPost-Rock
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. And So Sing the Black Birds 12:04
2. Hollow & Ghosts (ft. François Creutzer) 02:27
3. We're from Near and Far 04:08
4. A Day in Port-Royal 03:38
5. Interlude 9 01:49
6. A Floating Point 05:15
7. Outro 02:01
Total playing time 31:22

Acheter cet album

 $0.99  €1,29  €1,29  £0.99  buy  buy  €1,29
Spirit of Rock est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Ending Satellites


Chronique @ Mr4444

17 Janvier 2014

Ending Satellites est un état d’esprit, un au-delà cérébral qu’on prend plaisir à fréquenter

Lorsque la musique se mue en film, lorsque le son nous conte des images, lorsque des notes résonnent une histoire, alors seulement nous pouvons dire que le musicien a réussi son œuvre, a fait de son Post-Rock une œuvre à part entière. Lorsque nos sensations nous échappent par simple audition d’un univers à la fois cohérent et profondément torturé dans la plus intense des mélancolies, alors le musicien a réussi son œuvre.

Ending Satellites est l’œuvre unique d’une fourmilière de donateur pour le talent d’un homme, Damien Dufour, qui nous avait déjà fait voguer à l’aube de l’année 2012 avec son premier album, « Seven Billion Passengers & Only One Flight ». Son univers, marié entre une moitié d’album uniquement instrumental et l’autre racontée par un ensemble de voix judicieusement choisi, avait tout pour figurer parmi les nouvelles têtes pensantes du Post-Rock à la française. C’est en juin 2013 que Damien revient avec un nouvel opus, un EP d’une demi-heure, uniquement instrumental, toujours accompagnant chaque titre d’une photographie rêveuse prise par le musicien lui-même et aidé pour deux clichés par Céline Prime. Les photographies accompagnent à la perfection la musique, la berçant d’une nature calme et reposante, mais étrange, comme ce cliché de ce qui semble être des fils de fer emmêlés…

« And So Sing the Black Birds » est un EP qui se vit à 100%, se construisant comme la bande-son d’un film issue de votre imaginaire, racontant l’histoire à votre guise, sans nul autre repère que ce Rock instrumental et toujours régie par une texture des plus aériennes. Ainsi, à la manière de Mogwai et de ses titres de chansons quasiment toujours nommés aléatoirement, Ending Satellites impose une réelle patte imaginaire à sa musique, perpétuant ses notions du Post-Rock, toujours autant destiné aux voyages des sens. L’EP est donc pleinement dans la continuité du style d’Ending Satellites, opposant guitare saturée, lancinante, acoustique, mais également piano, violoncelle, percussions…

L’EP démarre par le titre éponyme, longue pièce orchestrale de douze minutes. Démarrant par de sourdes percussions, donnant une intonation presque théâtrale au tout. Un amas électronique ambiant, des partitions toujours ancrés dans une noirceur confortable. Très loin, mais pourtant si proche, du style de l’album précédent, la musique met tout son temps pour se mettre en route. De guitares lentes et larmoyantes se tendant progressivement vers quelque chose de plus dure et lancinant, accélérant la pression, pour mieux la faire retomber par la suite. Les claviers se succèdent aux guitares, les violoncelles apposent leurs ambiances dramatiques. Tout est créé non pas pour nous mettre mal à l’aise, mais pour nous pousser à l’évasion, juste le temps de quelques notes étirées, pour remettre la batterie en avant, faire ressortir la basse et donner les derniers coups de butoir d’un titre qu’il me serait impossible de décrire entièrement.

On pourrait penser à tort qu’Ending Satellites a tout donné dans cette longue composition et aurait négligé la suite. Mais ce n’est pas le cas. « We’re from Near and Far » pour une longue promenade acoustique relayé à la perfection par une dimension atmosphérique saisissante, « A Day in Port-Royal », entre douceur et fragilité de son piano mélancolique et finement joué, « A Floating Point » renoue quelque peu avec le disque précédent, tout en ne restant évidemment par sur ses acquis. Une apposition d’éléments Rock et électroniques, des touches symphoniques aux claviers, une basse lourde de sens, tout cela avant de laisser échapper des guitares puissantes et une batterie jouant nerveusement avec une double pédale judicieusement placée, imposant un titre d’une puissance rare, entre espoir et résignation, magnifié par ses breaks et ses ajustements de sonorités.

Ending Satellites, c’est aussi de nombreux interludes, à ceci près qu’ils sont tout aussi complets qu’une véritable piste malgré leur faible durée. On trouve un « Hollow & Ghosts » qui marque le retour de François Creutzer à la guitare, lui qui était déjà présent sur l’album précédent. Des pulsations électroniques, une basse groovante et une tornade de guitares atmosphériques et de claviers célestes. « Interlude 9 » propose des sensations plus hypnotisantes de guitares résonnantes et à la pression progressive alors que « Outro » conserve la douceur du piano couplé à une ambiance classique somptueuse pour clôturer dans une sombre beauté ce nouvel EP.

Opérant une montée en puissance toujours pleine de subtilité et de maîtrise, Ending Satellites semble s’imposer de plus en plus comme une alternative incroyable dans l’univers du Post-Rock, loin d’un quelconque mimétisme sur les cadors du style. Envoûtant d’un bout à l’autre, la progression est claire et le musicien prouve avec talent qu’il peut captiver l’attention sans utiliser le moindre chant, juste dans une musique des plus parlantes, en laissant l’imagination de l’auditeur se fondre dans son propre univers. Mais plus qu’une musique, Ending Satellites est un état d’esprit, un au-delà cérébral qu’on prend plaisir à fréquenter pour se souvenir du calme d’un monde étouffant, bercé par un chant mélancolique d’un bel oiseau noir.

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire