7 Billion Passengers & Only One Flight

Liste des groupes Post-Rock Ending Satellites 7 Billion Passengers & Only One Flight
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18/20
Nom du groupe Ending Satellites
Nom de l'album 7 Billion Passengers & Only One Flight
Type Album
Date de parution 10 Janvier 2012
Style MusicalPost-Rock
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1. The Long & Quiet Flight of the Pelican 05:11
2. The Next Exit (ft. Laurent "Londres" Orthlieb) 05:15
3. Halifax 04:32
4. Il y a un Corps Qui Tremble (ft. Matthieu "Milka" Miegeville) 03:53
5. Untitled #01 (ft. Francois Creutzer) 04:53
6. I'm a White Horse (ft. Frederic Marquigny) 04:09
7. Interlude IV (ft. Francois Creutzer) 02:03
8. The Last Dance 04:19
9. Nulle Part le Temps (ft. Severine Godissart) 04:25
10. Draw the End Until You Have Crashed 06:04
11. Drive Through This Ghost on the Side of the Road (ft. Laurent "Londres" Orthlieb) 04:12
12. Sætur Drauma Astin Mín 02:09
13. Palos de la Frontera 05:44
14. Parcelles d'Incertitudes Quotidiennes (Kerria Noir Remix) 05:00
Total playing time 1:01:49

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Ending Satellites


Chronique @ Mr4444

01 Avril 2012

Lorsque la vue et l’ouïe se rencontrent

Un satellite est l'une de ces machines gravitant continuellement autour de notre Terre, polluant notre espace, mais nous fournissant un nombre incalculable d'informations. Ending Satellites marquerait donc la fin de cette ère de recherche ? « Seven Billion Passengers & Only One Flight » ... Autant d'énigme dans ce titre que dans le nom du groupe ... Signifierait-il que la musique est bien le seul moyen de transport qu'emprunte continuellement chacun des êtres humains peuplant la planète Bleue ? Mais au fond, ces questions ne devraient pas avoir à chercher de réponse.

Nul ne sait à quoi a pu penser Damien Dufour et Séverine Godissart lorsqu'ils ont créé cette nouvelle entité. Projet musical et photographique, chaque titre de l'album se voit accompagné d'une photographie qui lui est propre et en totale adéquation avec le ressenti musical. Damien s'occupe de l'ensemble de la musique, Séverine s'occupe de l'ensemble de l'imagerie du groupe et nous voilà plongés dans plus d'une heure d'un voyage aussi bien sombre que lumineux, à la croisée d'un Mogwai ou d'un Sigur Rós dans ses œuvres les plus bouleversantes.

Les titres de cet album peuvent être « séparés » en deux catégories : les instrumentaux et les chansons à textes. Damien ne chante pas, c’est pour cela qu’il a fait appel à des amis, ou à toutes autres personnes motivées à faire de son projet une réalité. Fort de cet engagement, c’est cinq artistes qui ont prêté leurs voix. La sixième voix présente n’étant autre que Séverine Godissart elle-même.

Les parties de l'album uniquement instrumental sont purement et simplement planantes. Commençons par la piste d'introduction, « The Long & Quiet Flight of the Pelican », déjà présente sur un EP précédent. Le voyage se fait tout en douceur, entre une guitare doucement touchée déversant des notes aériennes et une basse autant en retrait qu'en avant (paradoxal oui) pour une atmosphère tout en délicatesse avant de sonner le réveil en seconde partie après un interlude délicat au piano. « Halifax » nous livre en toute simplicité un piano mélancolique sur les rythmes d'une batterie synthétique et électronique, ce qui apporte un surcroît de rythmes au calme ambiant. François Creutzer interviendra sur « Untitled #01 » et apportera un son de guitare plus puissant, plus massif, mais sans jamais quitter cette musique si atmosphérique. « Interlude IV » accueillera à nouveau le musicien, le temps de prononcer quelques mots en anglais dans un rendu un peu trop français pour laisser le piano introduire la seconde partie de l'album.

« The Last Dance », sur fond de sample d'un discours historique que je vous laisse découvrir et de claviers planants et aériens introduira peu à peu un rythme plus rapide, plus progressif et d'une certaine manière légèrement plus agressive, tout simplement remuant et secouant d'émotion. « Draw the End Until You Have Crashed », plus long morceau de l'album, se complaît fort bien dans une atmosphère Post-Rock, entre mur de guitare émotionnelle, batterie assourdissante mais également une légèreté ambiante qui n'est plus à prouver. Un morceau noir, tout simplement. « Saetur Drauma Astin Min » (de l'Islandais, il me semble, qui signifie « Doux Rêves d'Amour », plus ou moins) est sans doute le titre le plus original, ressemblant étrangement à un mélange entre des sons relaxants et à quelque chose de plus poignant et délicat que ça, tristesse et mélancolie pure, sans superflu, mais avec un certain côté trop simpliste. Enfin, « Palos de la Frontera » et son rythme de guitare acoustique dansant et son atmosphère chaude et hispanique ne peut qu'être une nouvelle invitation à la danse et au voyage, entre calme et énergie...

Et puis il y a les chansons à textes. Et aucune n'est à dénigrer, car si les instrumentales savent se démarquer des contraintes habituelles que demande un chanteur, Damien et Séverine savent y faire et Laurent « Londres » Orthlieb bénéficiera de deux titres rien que pour lui. Le vocaliste du groupe de Rock Marseillais RedLight possède un timbre entre grave et sombre mais également un côté mélancolique qui se mêle totalement adéquatement aux diverses montées et descentes du morceau, sur les passages plus ambiants ou plus durs, ou son timbre touchera de légers relents hip-hop qui seront tellement en adéquation avec la tristesse de « The Last Exit » que cela en surprendra plus d'un. Laurent reviendra également en fin d'album avec « Drive Through This Ghost on the Side of the Road », totalement différente de la première. Piano prédominant, voix grave constante, tristesse et peur absolu jusqu'à l'explosion émotionnelle finale, véritable bouffé de peine et en même temps tellement libératrice... Matthieu « Milka » Miégeville (Agora Fidelio, My Own Private Alaska, ex-Psykup) sera également présent, apportant son chant reposant et grave sur « Il y a un Corps qui Tremble », où son chant sera bien mis en avant, surtout accompagné d'une guitare aux cordes larmoyantes. Le chanteur apportera son écriture si particulière et véritablement déroutante au premier abord. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai une immense admiration pour le chanteur, mais c'est peut-être le morceau qui m'a le moins touché... Bien que ce titre soit véritablement beau, être un fan inconditionnel du bouleversant Agora Fidelio fait que j'en deviens exigeant... Peut-être... L'ensemble est lourd, pesant, tranchant dans son calme mais il manque quelque chose, une chose qui ne peut se révéler étant donner la trop courte durée du morceau.

Frédéric Marquigny (Moka) apportera un chant un peu plus franglais mais étrangement remuant sur « I'm a White Horse ». Totalement progressive également, la musique se fera de plus en plus intense, le chant de Fred' basculant du parler au chanter, jusqu'à atteindre une hauteur émotionnelle incroyable et de se finir sur un hurlement peut être un peu trop sec... La photographe de l'aventure, Sèverine Godissart, apportera sa voix sur « Nulle Part le Temps » aux paroles si bouleversante, emmené de main de maître(sse) par sa voix chaleureuse, mais en même temps si empreint d'un sentiment ... Blasé, en quelque sorte, dépité de l'état du monde, de la pensée étroite et pathétique des gens... Le tout accompagné d'un piano véritablement magnifique et d'une batterie si pesante... J'en ai encore des frissons. Le groupe de rock indépendant Kerria Noir apportera une touche particulière sur « Parcelles d'Incertitudes Quotidienne », essentiellement électronique mais sans véritablement perdre son côté ambiant. Un électro plus mis en avant qui aide particulièrement le chant quasi-monocorde qui accompagne ce titre final.

Il existe encore aujourd'hui des entités indépendantes, des musiciens, des artistes qui n'ont pas le droit à la lumière. Ending Satellites grandis peu à peu dans une atmosphère profondément aérienne et calme, à l'abri des remous et des tremblements qui secouent notre Terre en perdition. La démarche du Bayonnais et honorable et respectable, il ouvre les voies d'une expérimentation sonore totalement maîtrisée, très propre, à qui nous ne pouvons que pardonner les très rares incohérences qui jonchent une écoute que rien ne peut venir déranger.

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