666

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18/20
Nom du groupe Aphrodite's Child
Nom de l'album 666
Type Album
Date de parution 1971
Labels Vertigo
Style MusicalRock Progressif
Membres possèdant cet album20

Tracklist

DISC 1
1. The Dystem 00:23
2. Babylon 02:51
3. Loud, Loud, Loud 02:37
4. The Four Horsemen 05:57
5. The Lamb 04:34
6. The Seventh Seal 01:30
7. Aegian Sea 05:25
8. Seven Bowls 01:25
9. The Wakening Beast 01:07
10. Lament 02:55
11. The Marching Beast 02:00
12. The Battle of the Locusts 00:56
13. Do It 01:45
14. Tribulation 00:32
15. The Beast 02:33
16. Ofis 00:17
DISC 2
1. Seven Trumpets 00:30
2. Altamont 04:45
3. The Wedding of the Lamb 03:35
4. The Capture of the Beast 02:15
5. Infinity 05:16
6. Hic et Nunc 03:00
7. All the Seats Were Occupied 19:27
8. Break 02:55
Total playing time 1:18:28

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Aphrodite's Child


Chronique @ abigael

15 Mai 2010
Dans le monde du rock, on ne peut pas dire que la Grèce soit réellement mise à l'honneur et pourtant, un groupe incontournable a vu le jour dans les années 60 : Aphrodite's Child.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, ce groupe était notamment composé de Vangelis et de Demis Roussos .. oui, imaginer les deux réunis pour ceux qui ne connaissent pas le groupe doit paraître assez dingue mais c'est bien arrivé.
Les deux premiers albums n'ont pas bouleversé le monde du rock, les mélodies étant très légères, peu marquantes et le groupe naviguait davantage dans la pop pour non exigeants. Touchant pour certains, mais véritablement pas ma came.

Qui aurait cru qu'en 1971, Vangelis nous aurait composé l'un des meilleur album conceptuel de Rock Progressif ? Si 666 ne fait pas vraiment parler de lui dans le présent (à tort d'ailleurs), à l'époque il a suffisamment choqué pour avoir été censuré dans de nombreux pays.
En même temps, le nom de ce double album faisant référence au diable ne pouvait pas passer inaperçu. En effet, Vangelis s'est inspiré de l'Apocalypse de Saint Jean pour montrer du doigt, souvent avec humour et ironie, certains passages de la bible. Extrêmement ambitieux pour l'époque et il a été difficile pour lui de faire accepter ce 666 à sa maison de disque.

Cet album est vraiment très riche, diversifié et novateur. Réellement expressif, il ne laisse néanmoins rien transparaitre dans les premiers morceaux.
Des airs pop, entrainants, aux guitares expressives, sont exprimés dans le titre 'Babylon' ou dans le merveilleux 'The Four Horsemen' qui débute de manière très aérienne, limite planante avant de laisser exprimer des guitares qui me font toujours partir très loin dans mon imaginaire. Une jolie rythmique et un chant parfait exécuté par Demis Roussos nous invitent à les suivre intérieurement et/ou par la danse.
Beaucoup d'instruments feront leur apparition au fil des titres : des claviers, des cuivre, des synthé comme sait si bien les utiliser Vangelis. Le tout est exprimé de manière totalement décalée ; des enchainements binaires, ternaires se feront entendre avant de voir tout cela s'enchevêtrer. Cette expression musicale se fait de manière répétitive, innovante, comme si l'effet des drogues prises au début de cet album commençaient à faire leur effet. Tantôt planant, tantôt rythmique, on nous invite dans un monde de folie, transcendantal, comme le très bon 'Aegian Sea', aérien, sombre, bouleversant, si bien exécuté tant par les guitares que par les claviers. Plus on avancera dans l'album, plus la musique deviendra sombre, progressive voire déjantée. De courts passages musicaux viennent annoncer quelque chose de malsain, d'intrigant... A l'écoute de 'The Wakening Beast' et de 'Lament', on se demande obligatoirement ce qui nous attend car nous avons l'impression de nous enfoncer dans la folie et dans la crainte.
Les guitares et les claviers de 'The Marching Beast' nous apportent plus de fraicheur mais l'univers reste toujours aussi inquiétant ; on fait durer le suspens tout au long du morceau, l'inconnu s'ouvre à nous et c'est ce que j'aime dans ce style musical. Tout est calme, linéaire, aérien, puis on enchaine soudainement avec des guitares ou des claviers comme dans le très court mais merveilleux musicalement parlant 'Do It' : plus aucun repos pour nos musiciens qui ne cessent de s'exprimer ; la guitare y est grandiose ! La musique ne nous lâchera plus et les temps morts se feront de plus en plus rares.
Gros pétage de plomb sur cet album qui « part en vrille », si je puis m'exprimer ainsi au fil des titres. Cette descente aux enfers, à l'interdit, au dérangeant est juste phénoménale. La diversité musicale est digne des plus grands génies à mes yeux.
Et que dire du très osé 'Infinity Symbol' interprété par l'actrice Irene Papas qui nous interprète grâce à des râles très expressifs un orgasme mêlé à une possession sans fin. Plus de 5' de plaisir « dérangeant » mis en musique par de simples percussions pour laisser la place à notre interprète fortement convaincante dans son personnage de possédée déglinguée jouissive.

Un seul bémol : le long 'All the Seats were Occupied' : Vangelis superpose durant quasiment 20' des extraits des morceaux entendus antérieurement, de manière plutôt réussie ; nous avons l'impression d'être dans un monde de cinglés et c'est certainement ce qu'à voulu exprimer l'artiste mais je ne trouve pas ce montage indispensable. Vingt minutes un peu longues pour ce qu'elles apportent à l'album en fin de compte.

Montage dispensable donc mais ce 666 ne l'est pas pour tous ceux qui aiment le Rock Progressif et les curieux qui voudront découvrir cet album conceptuel. Vangelis nous a signé musicalement un petit bijou qui restera parmi les incontournables du genre.



11 Commentaires

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GLADIATOR - 16 Mai 2010: O.K. Donc , moins poétique et plus déjanté que Genesis avec P. Gabriel , ça me donne une idée..Peut-être à rapprocher de Magma dans ce qu'ils ont fait de plus progressif et déjanté ?
En tout cas , je vais découvrir . Merci mumu Glad.
choahardoc - 25 Mai 2010: Waw, ça fait mal pour l'ignorant que je suis! J'ai toujours pensé que ce groupe était une formation sans intérêt autre que la présence en son sein de Demis Roussos, lequel m'est profondément indifférent. Vangelis? En compagnie d'Irène Papas. Un prog' audacieux, conceptuel et sulfurique à l'aube des 70's. La, j'te dis encore une fois merci pour ta chro qui donne vraiment envie de se plonger dans cet album, chose qui ne devrait plus trop tarder en ce qui me concerne...
choahardoc - 03 Juillet 2011: Ben oui, je confirme que 666 est du pur prog, délicieusement barré, sulfureux et provocateur. Les compos du père Vangelis soutiennent en effet la comparaison avec les vieux Genesis que j'affectionne pour ma part. Une chronique pointue et juste comme tu sais les faire.
thedeath666 - 18 Décembre 2011: J'ai entendu parler de ce disque via le chanteur d'Opeth. Etant un énorme fan des suédois, j'hésite à me le procurer, j'aimerais savoir si ça y ressemble un peu ou alors si je dois passer mon chemin. Merci d'avance.
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Commentaire @ plo54

01 Juin 2010
Apocalyptique.



Aphrodite’s Child ? 666 ? Lisez la Bible, la réponse est dans l’Apocalypse… « Mais il nous a pété un câble le Jean-Claude ! Il va nous faire dans le maléfique maintenant ! C’est ce que vous devez penser de moi, isn’t ? ». Que nenni ! Mon double 666 a sa place (et comment qu’il l’a !) dans le top du rock progressif. Dans le genre concept-album, on ne peut mieux faire, 666 est un must. Pop rock initialement (rappelez-vous des boums dans le garage et de leurs slows babas We Shall Dance, It’s Five ((O))’Clock, Rain and Tears), le groupe grec vire vers la musique prog à la fin des années soixante pour nous pondre, en 1972 (mais enregistré en 1971), un truc complètement dingue, tantôt psychédélique, parfois un peu hard-rock et qui restera à jamais au sommet des annales du rock : l’Apocalypse de Saint Jean (la Grande Bête). Ni plus, ni moins. C’est le projet de Evangelos Odysseas Papathanassiou (Vangelis pour les intimes, qui a fait la bande musicale de Blade Runner, de Christophe Colomb et l’hymne de la coupe du monde 2002, ça vous parle ?), projet dont les paroles sont signées Costas Ferris, c’est l’aboutissement du groupe. C’est son album mythique et un album culte, un sommet de 24 titres, ahurissants pour certains comme The Four Horsemen (un monument), All the Seats Were Occupied (et ses vingt minutes délirantes), courts comme The System, Tribulation (jazzy) ou Ofis, The Battle of the Locusts, Seven Trumpets, comme The Lamb, The Break (pop), Hic and Nunc, Do It (rock). A noter surtout le satanique, orgasmique et intrigant ? (symbole signifiant l’Infini) chanté par Irène Papas (I Am I Was I am to Come I Was). L’Espagne et la Grèce interdiront ce dernier morceau pour son aspect sulfureux. Album polémique (inspiré par la Bible et au diable, les intégristes !) et qui fit jaser (Il est indiqué sur le disque d’origine qu’il a été conçu sous l’influence du Sahlep et on ignorait alors que ce n’était en rien une substance hallucinogène), 666, dont aucun single n’a alimenté les charts, est peu être un peu décontenançant de par son côté bordélique et puzzle, mais inspiré mais d’une grande richesse musicale. C’est du plaisir original à écouter entre cinglés.

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