Vae Victis : Quand les vents tournent

Folk Rock / France
(1997 - Memorial Records)
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Lyrics


01. Héligoland

Cette chanson évoque l'épopée des " peuples de la mer ", ces habitants de la mystérieuse Atlantide, fabuleuse civilisation engloutie par les flots. Prise au sérieux depuis Platon, l'existence réelle de l'Atlantide semble avoir été démontrée par l'archéologue Jurgen Spanuth qui la situe en Mer du Nord sous les roches d'Héligoland, qui signifie " Terre sacrée ".

Les cheveux couleur d'orichalque
Le bleu du grand large dans les yeux
Les atlantes quittent Basiléia
Leur capitale majestueuse

L'incantation des olifants
Accompagne le chant des sirènes
A la mémoire d'Héligoland
Fierté du peuple de la mer

Refrain :

Et sur le pont de leurs navires
Soufflent en rafale les vents du nord

Loin des rives de l'Hyperborée
Les proues à tête de dragon
Pourfendent l'océan déchaîné
Le cap fixé sur l'horizon

Les puissants éclats du soleil
Inondent les colonnes d'Hercule
Au grand émoi des guerriers phères
Partis en route vers l'aventure

Refrain

Les vents de Zeus guident leurs esnèques
Vers les riches cités achéennes
Ces merveilleuses citadelles
De Rhodes et du Péloponnèse

Epées à soie en langue de carpe
Boucliers rond et casques à cornes
Ils partent souper à la table
De leurs dieux farouches du grand nord

Refrain


02. Fils de la mémoire

Couché, comme l'arbre sans racines
Fragile, citadelle sans fondations
Traqué, l'homme moderne a perdu la mémoire

Tu dois savoir d'où tu viens
Sur quoi tu reposes
Hier pour toi tes ancêtres
Ont fait de grandes choses
Impossible de les renier
Tu portes leur marque
Ta peau n'est pas une arnaque

Refrain :

Demain nous appartient
Fils de la mémoire

Que l'on soit pauvre ou puissant
C'est un même sang
Qui irrigue tour à tour
Parents et enfants
Depuis toujours, c'est le même
Instinct qui nous guide
Son oubli est un suicide

Refrain

Maintenant, tu sais d'où tu viens
Sur quoi tu reposes
Mais à présent, c'est ton tour
Il faut que tu oses
Ne pas culpabiliser
Pour ton visage pâle
Partir en quête du Graal

Refrain


03. La joie partout

La joie partout autour de moi
Seul à prêcher dans le désert
Lorsque je vois le désarroi
Les autres voient un fait divers

Le pire de tout c'est d'être incompris
De passer pour un chieur ou un con
De voir dans le regard d'autrui
Comme un soupçon de dérision

Refrain :

Mais ne baissons pas la tête
Ne soyons jamais satisfaits
D'une vie étriquée,
Incomplète
D'un destin morne de prisonnier

Comment rester immobile
Devant la servilité
Car qui veut être un homme libre
Devra un jour se décider

Quand je vois cette escroquerie
Ce monde de la consommation
Réduire à un pousse-caddie
L'être humain et sa condition

Refrain

Suis-je un simple consommateur
Plutôt qu'un humble citoyen ?
Est-ce que je suis un vendeur
Avant même d'être un croyant
Ma vie est remplie d'une passion
Et je laisse à mes détracteurs
Leurs complexes, leurs frustrations
Moi je prends l'authentique bonheur

Refrain

Et à ce monde superficiel
J'oppose la profondeur
A l'hypocrisie en dentelle
La droiture et ses lourdeurs.


05. Excalibur

" Nulle forêt au monde n'est plus sacrée que celle de Brocéliande " Jean Cau

Caressée par la brume qui l'enlace jalousement
La lame plantée dans un rocher impénétrable
Elle attend prisonnière l'heure de sa délivrance
Figée dans sa gangue de granit jusqu'à la garde

Arthur saisit l'épée et d'un geste viril
L'arrache insolemment de sa geôle de pierre
Et dresse Excalibur, dure foudre invincible
Ferment de l'unité du roi et de sa terre

Excalibur

Marchant sur des sentiers qui ne mènent nulle part
Des chevaliers perdus errent dans la forêt
Ils cherchent le chemin qui les mènera au Graal
Eprouvés, fatigués par leur quête éternelle

Détournés de leur route au hasard d'une clairière
Le temps d'un corps à corps, ils terrassent les spectres
Tombant sous le charme de créatures enchanteresses
Envoûtés par leurs innombrables sortilèges

Excalibur

Allongé sur la mousse de la forêt profonde
Un vieil homme sauvage dont le nom est Merlin
A percé les secrets du souffle du dragon
Enchante l'avenir et lit dans le destin

Caché dans la nature aux multiples apparences
L'ombre du vieux démiurge plane sur Brocéliande
Cathédrales de chênes aux étendues immenses
Menacée par les hommes et leurs égarements

Excalibur

Les progrès sans limites du monde matériel
Qui prétendent ignorer la mémoire éternelle
Ne pourront profaner le royaume des légendes
Car l'esprit de Merlin enchante Brocéliande.


06. La Commune

1871
Les Parisiens sont humiliés
Par la défaite et la colère
Se lit dans leurs yeux fatigués

Plein de mépris pour tous ces gens
Les députés ont foutu l'camp
Car pour ces courageux notables
La France est toujours négociable

Mais le peuple de Paris
Aujourd'hui s'est soulevé
Les politiciens ont trahi
Pas question de capituler
Partout dans la capitale
On dresse des barricades
On met en batterie les canons
Partout c'est l'insurrection

Refrain :

Les pauvres gens n'ont plus rien
La Patrie est leur seul bien
Ils crèvent pour te rappeler
L'esprit de communauté

Les Prussiens tiennent le pavé
Il n'y a plus de gouvernement
Mais la Commune est proclamée
C'est le retour du printemps

Pour quelque temps Paris se grise
On oublie le pouvoir central
On rêve de justice sociale
On chante le temps des cerises

Mais pour Thiers et toute sa clique
Fallait faire taire la populace
Saigner ces bonnes femmes hystériques
Fusiller ces gueux dans leur crasse

Refrain

Toujours devant
L'invasion
C'est le peuple qui se dresse
Versaillais… Trahison !
Tu as peur pour tes richesses !

Si tu te balades un beau jour
Près du cimetière du Père Lachaise
N'oublie pas d'aller faire un tour
Au pied du Mur des Fédérés

Ici les gars de la Commune
Ont fredonné leur dernier chant
Et leurs corps noyés dans le sang
Ont jonché les fosses communes

Les bourgeois n'ont plus à trembler
Depuis ce joli moi de mai
La république des bâtards
Est née du sang des communards.


07. La justice

La nuit vient de tomber sur la ville
Les esprits dorment la conscience tranquille
Leur porte blindée est bien fermée
Ils peuvent enfin se reposer

Mais au loin dans la plaine brumeuse
On entend le cri des âmes pleureuses
On entend les pas de son armée
Les pas de l'armée des outragés

Et c'est moi qui suis à leur tête
Car je suis le maître de la fête
Je suis la balance et le glaive
Je suis l'armure pour les faibles

Je suis la justice !

Vous, coupables en liberté
N'espérez pas être protégés
Son souffle viendra vous faire douter
Car elle n'est pas la justice des hommes

Et tous ceux qui auront fauté
Elle les empêchera d'oublier
Et tous ceux qui auront renié
Porteront le fardeau du remords

Justice, pour l'enfant tué par sa mère
Justice, pour le père trahi par son fils
Justice, pour la terre vendue par son maître
Justice, pour le Dieu trompé par son prêtre

Je suis la justice !


08. Ce soir

On m'avait dit que j'étais beau, que j'avais l'âme d'un séducteur
Et pourtant ce soir, je meurs tout seul
On m'avait dit que j'étais courageux, que j'avais l'âme d'un battant
Et pourtant ce soir, je meurs terrassé par une aiguille
On m'avait dit que j'étais intelligent, que j'avais l'âme d'un artiste
Et pourtant ce soir, je meurs la tête vide
Alors peut être qu'on m'a menti, j'ai voulu croire à ces mensonges
J'ai senti mon corps s'enliser et mon esprit s'évaporer
En me débattant dans ce bourbier, sans même une racine pour m'agripper
J'entendais là-haut gazouiller des mots comme tolérance

Refrain :

Mais moi c'qui m'fallait c'était pas d'la tolérance
Mais moi c'qui m'fallait c'était pas des belles phrases
Mais moi c'qui m'fallait c'était pas des pleurs sur mon sort
Ni une belle tape dans le dos avec un " j't'ai compris p'tit gars "
J'avais besoin de choses solides et concrètes
J'voulais qu'on me parle de mes racines
J'voulais qu'on me dise d'où je viens et où aller
Qu'on me nourrisse de valeurs saines et d'idées fortes

J'ai baigné dans un univers
Qui toute la journée, me présentait des ratés sous les traits de héros
L'homme viril était haïssable, le jeune blanc couvert de tares
On m'a éduqué dans la phobie du macho et du raciste
On m'a enseigné sans relâche
Ce que je ne devais pas penser
Mais on a oublié de me dire qui j'étais
Alors j'ai cru ce qu'on m'a dit, j'ai obéi comme un mouton
Mais je me suis trouvé dans l'impasse d'une vie sans passion
Pour échapper à cette voie sans issue, j'avais le choix entre la corde ou la poudre
J'ai choisi la mort la plus douce, je me suis achevé à coup de seringue

Refrain

Moi j'aurais préféré mourir la tête haute dans le combat
Mais ce soir je meurs plein de honte répandu sur le trottoir
Et dire que ces belles consciences et tout l'univers de ma jeunesse
M'ont offert comme destin la mort sur le bitume
Et ce soir la gueule contre le trottoir
Je les imagine au Fouquets
Entrain de boire et de manger, c'est moi qui paye l'addition
Alors souriez derrière vos caméras, paradez tels des pitres
Mais vos beaux esprits n'y feront rien, ce soir je meurs
Allez-y, bavez dans vos micros, accompagnez de vos chants de sirènes
L'accouchement sanglant d'une société de mort.


09. Sébastien


Tu t'appelais Sébastien
Et tu vivais en banlieue
Dans ces endroits que l'on dit tristes
Là-bas, loin des ministères

Pourtant tu étais joyeux
Et tu aimais la vie
Ton boulot, ta famille
Rire avec tes amis

Refrain :

Jeune français sans histoires
Une poussière pour le pouvoir
Pour les médias, pour les médiocres
Jeune français sans histoires

Jeunesse, jeunesse au cœur de feu
Jeunesse au cœur de feu qui porte
La flamme de la révolte

Tu t'appelais Sébastien
Tu n'étais pas un casseur
Mais il fallait payer
Juste pour tes idées

Des idées bien trop belles
Pour ce peuple soumis
Des idées pour lesquelles
Tu es mort aujourd'hui

Refrain

Tu t'appelais Sébastien
Ton prénom n'évoque rien
Pour le gratin médiatique
Il faut s'appeler Malik

Alors ils t'ont coursé
Jusqu'au bout les chacals
Toi qui osais défier
Le nouvel ordre mondial

Refrain


10. Montmartre

Lutèce, où coule ca Seine
Quelques huttes sur un petit domaine
Perdu au milieu des forêts
Un chemin nous entraîne
Au nord, une colline s'élance
Les druides y enseignent leur croyance
Face aux légions romaines
Ils s'inclinent
Voici venu le temps des idoles latines

Refrain :

Montmartre, mont des martyrs
Par Mercure et par Saint-Denis
Montmartre, colline où souffle l'esprit
Tu es l'âme de Paris

Un jeune ascète nommé Denis
Qui prêche au péril de sa vie
Dans les catacombes est capturé
Sa tête est tranchée
Aux yeux de ses bourreaux ébahis
Ramassant sa tête Saint Denis
S'en va debout suivi par la foule
Descend la colline vers le nord et puis s'écroule

Refrain

Mais aujourd'hui au nord de Paris
De Montmartre jusqu'à Saint-Denis
Les rares fils des Celtes et des Latins
Ne croient plus en rien
Les peuples qui se sont installés
Au pied de la montagne sacrée
Sont fidèles aux versets du Coran
La lune sur le Sacré-Cœur forme un croissant

Refrain


11. Le vin Gaulois

Vive le vieux vin de vigne
Le vieux vin gaulois

Mieux que bière ou vin de pomme
Mieux vaut vin gaulois !

Tan, tan, terre et ciel
Chêne, feu, rouge soleil
Tan, tan, glaive clair
Flots de sang vermeil

C'est le sang gaulois qui coule
C'est le sang gaulois !

Tan, tan, terre et ciel
Chêne, feu, rouge soleil
Tan, tan, glaive clair
Flots de sang vermeil

Sang et vin mêlés ruissellent
Sang et vin gaulois !

Tan, tan, terre et ciel
Chêne, feu, rouge soleil
Tan, tan, glaive clair
Flots de sang vermeil

Glaive, maître des batailles
Glaive, honneur à toi !

Tan, tan, terre et ciel
Chêne, feu, rouge soleil
Tan, tan, glaive clair
Flots de sang vermeil

C'est le glaive bleu qui frappe
C'est le glaive roi !

Tan, tan, terre et ciel
Chêne, feu, rouge soleil
Tan, tan, glaive clair
Flots de sang vermeil

Qu'au soleil le fer flamboie
Comme l'arc en ciel !

Tan, tan, terre et ciel
Chêne, feu, rouge soleil
Tan, tan, glaive clair
Flots de sang vermeil


12. Quand les vents tournent

(Instrumental)

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