Les Garçons Bouchers : Vacarmélite ou la Nonne Bruyante

Indie Rock / France
(1992 - Boucherie Productions)
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Lyrics



1. BOURRE, BOURRE, RATATAM

Devant les horreurs des hommes
T’as la solution en somme
Se mettre un écran liquide devant les yeux
Il n’y a plus de sang qui coule
Tout le monde est vachement cool
Plus de guerres, de maladies, un paradis

Bourré, bourré ratatam
Bourré, bourré
Pour ne pas voir le monde
Bourré, bourré ratatam
Bourré, bourré
Pour se cacher le monde

Ecroulé dans la vinasse
Tu vois pas la mort qui passe
Tu vis bien dans ton cocon, sous protection
L’alcool rend la vie si belle
Même ta copine est fidèle
Te voilà riche et heureux, plus près des dieux

Bourré, bourré ratatam
Bourré, bourré
Pour ne pas voir le monde
Bourré, bourré ratatam
Bourré, bourré
Pour se cacher le monde

Sors un peu de ta bouteille
Des soirées toujours pareilles
Où tu trouves des solutions
À coups d’tir’bouchon
La vie, même si elle est dure
Est une belle aventure
Si on se bat pour qu’elle soit digne de soi

Bourré, bourré ratatam
Bourré, bourré
Pour ne pas voir le monde
Mais dessaoulé, dessaoulé, colegram, et dessaoulé
Pour affronter le monde
Mais dessaoulé, dessaoulé, colegram, et dessaoulé
Pour affronter le monde


2. CEUX QUI SE LEVENT TÔT LE MATIN

Les portes s’ouvrent, tu bondis sans entrain
Tu quittes à regret le cocon u train
Les yeux encore éteints
De ceux qui se lèvent tôt le matin
De ceux qui se lèvent tôt le matin

Ils croisent ceux qui se couchent tard la nuit
Oiseaux nocturnes, qui retrouvent leurs nids
Epaves sur le chemin
De ceux qui se lèvent tôt le matin

De leur sommeil, ils gardent le souvenir
De rêves fous, d’aventures, de désirs

Mais où sont les images de leur enfance
Où l’avenir sentait l’aventure et l’errance
Cette errance palpitante d’un univers nouveau
Qui s’effrite, tous les jours, noyée dans le troupeau

Hier, comme demain, ceux qui se lèvent tôt le matin
Ceux qui se lèvent tôt le matin
Ceux qui se lèvent tôt le matin
Ceux qui se lèvent tôt le matin


3. PROVINCE – PARIS

Quand il débarqua à Paris, il croyait encore à la grand’aventure
Les lumières et les flons-flons, c’était du vrai, pas de la littérature
Une semain’durant sur les boul’vards, il se traîna le soir les yeux grands ouverts
Et quand venait enfin la nuit, il souriait

Sa petite ville perdue dans la campagne lui paraissait si p’tite et lui son cœur si vaste
Pourquoi n’était-il pas venu là plus tôt ?
Le pavé, la Seine, et le périf. Lui apprirent très vite la carence
Tous les jours la vie lui expliquait qu’tout l’monde ici n’a pas la même chance
Il y cryait encore au bout d’un an, bien que le boulevard lui semble plus fade
Et il pensait souvent à elle, restée là-bas
Il sentait, lui le petit provincial qu’il portait sur son dos tout le mépris du monde,
Mais il marchait toujours la tête levée haut

Pour les amis maint’nant, c’était juste des ombres rencontrées dans les bars
Ses amours, c’était des yeux qu’on croisait dans le métro à l’occase d’un couloir
Dans sa chambre à Clichy, y avait des affiches
Des photos et puis un trombone à coulisse
Celui qui devait faire de lui le roi d’Paris


4. ARMEZ-VOUS LES UNS LES AUTRES

Tireur d’élite isolé
T’attends ta proie sans bouger
Toujours tu attends, tu attends, tu attends…
Tireur d’élite isolé
Un président à tuer

Tireur d’élite aux abois
Petit’balle au bon endroit
Toujours tu attends, tu attends, tu attends…
Tireur d’élite aux abois
Démocratie gare à toi !

Tireur d’élite, petit pion, avec ou contr’la révolution
Ton œil de rapace, efface d’un coup toute constitution
Tireur d’élite « Guillaume Tell » payé pour la destruction

Tireur d’élite aveuglé
Peut-être un payé de sauvé
Toujours tu attends, tu attends, tu attends…
Tireur d’élite aveuglé, l’soleil ne veut pas bouger

Tireur d’élite déçu
Juste un ministre au Samu
Toujours tu attends, tu attends, tu attends…
Tireur d’élite déçu
Aurait-il mauvaise vue ?

Armez-vous les uns les autres !
Armez-vous : rasoirs, couteaux, grenade ou tromblon
N’oublie pas les provisions
Prends en au moins pour dix semaines de munitions
Dans chaque foyer, honorable, ce sera le chaos et la destruction

Armez-vous les uns les autres !
Armez-vous les uns les autres !

Ton voisin, ce vieux facho, lui, est armé
Achète donc pour le faire chier, un fusil à canon scié
C’est la seule solution, propre et marrante
À la démographie trop galopante
Comme aux Etats-Unis, crime en vente libre
À chacun sa cible humaine, à chacun son calibre

Armez-vous les uns les autres !
Armez-vous les uns les autres !

Tireur d’élite isolé
T’attends ta proie sans bouger
Toujours tu attends, tu attends, tu attends…
Tireur d’élité isolé, un président à tuer !


5. CAROLINE

Heaaaaaah ! Caroline !
Heaaaaaah ! Caroline !

Et tu semblais sur la terre
Être la fille de Lucifer
Bonne pour tous les pêchés
Pour nous faire succomber
Un être si attachant
Au niveau du ras du gland
Que seules mes pulsions primaires
Semblaient réagir, ma mère !

Caroline ! Caroline !

T’iras pas au paradis
Mais l’enfer, ça me suffit
Du moment que t’es là
Que je me colle à tes bas
Et que tu me laisses croire
Que je puisse un jour t’avoir
Que les autres petits diables
Eux, ne sont que des minables

Caroline ! Caroline !

Heaaaaaah ! Caroline !
Heaaaaaah ! Caroline !

Mais bien avant l’au-delà
J’espère que tu m’écouteras
Faire souffrir un pauvre homme
C’est assez facile en somme
Ma patience a des limites
Bien plus courtes que ma bite
Et c’est peut-être bien moi
Qui vais t’envoyer là-bas

Caroline ! Caroline !

Heaaaaaah ! Caroline !
Heaaaaaah ! Caroline !
Heaaaaaah ! Caroliiiiiine !


6. HOMMAGE AU DOUX NECTAR

Il existe une sensation à portée de tire-bouchon
Elle ravit les yeux, le nez, et pis surtout le gosier
Faut pas hésiter
Une espèce de résumé de ce que la terre peut nous donner
À apprécier !
Toute la saveur de la pierre, du soleil et des rivières
Là dans le verre !

Hommage au doux nectar
Au vin, pas au pinard
Il faut savoir goûter
Tous les sens éveillés
Hommage au doux nectar
Au vin, pas au pinard
On va pas laisser ça
Aux beaufs qu’apprécient pas

Faire de quelques grains de raisin
Un moment de plaisir divin
Comment un viticulteur
En y mettant tout son cœur
Nous crée le bonheur

Quand pète enfin le bouchon
Le vin parle de sa région
Avec passion !
Quand ce qu’on a sous le nez
Sent la violette et les prés
Sans déconner !
Quand dans la bouche le miel
A rencontré la cannelle
Sensationnel !
Et quand le verre qui brille
Ressemble à la bouche des filles
La bouche des filles !

Hommage au doux nectar
Au vin, pas au pinard
Il faut savoir goûter
Les papilles écartées
Hommage au doux nectar
Au vin, pas au pinard
Si t’as pas les moyens
Vas boire chez les voisins

Hommage au doux nectar,
Au vin, pas au pinard
Au vin, pas au pinard

L’occasion de voyager
Au grand air sans se déplacer
Derrière une bouteille de vin
Y a des hommes et du raisin
Et pis un patelin
De la Bourgogne à Bordeaux
Du Cabernet, jusqu’au Pinot
Plus jamais d’eau !
Se contenter de ce qui a de mieux
De Bandol à Condrieu
Au nom de Dieu !
Remonter toute la Loire
Simplement le long d’un bar
Ou au plumard !
Un coup de Corton Charlemagne
Que l’on goutte avec une femme
Ah ! Je me pâme !

Hommage au doux nectar
Au vin, pas au pinard
Pas besoin de pognon
Pour faire la collection
Hommage au doux nectar
Au vin, pas au pinard
Une grande bouteille de vin
Vaut bien un petit larcin


7. QUELQUEFOIS

Et quand tu penses à ta gueule, que t’es vraiment tout seul
Tu t’dis que tu n’as pas de chance
Pas de chance, pas de chance, pas de chance
Mais bon dieu ! Comment font les autres ?
Ah ! Quelquefois, certains jours ça change
Ah ! Quelquefois, mais ça ne dure pas

Arrêtes donc de geindre, arrêtes de te plaindre
Ca ne changera pas grand-chose
Pas grand-chose, pas grand-chose, pas grand-chose
Ca ne changera même rien
Ah ! Quelquefois, certains jours ça change
Ah ! Quelquefois, mais ça ne dure pas

Ah ! Quelquefois, certains jours ça change
Ah ! Quelquefois, mais ça ne dure pas
Ah ! Quelquefois, certains jours ça change
Ah ! Quelquefois, mais ça ne dure pas


8. SUPER, CE MATIN J’AI RENCONTRE DIEU

Super, ce matin j’ai rencontré Dieu
Il avait l’air en forme, souriant, radieux
Je lui ai dit « J’attends ça depuis longtemps »
Parlons donc de la pluie et du beau temps

Dieu, pourquoi que tu nous as fait ça ?
Que t’as mis la Terre dans cet état
Dieu, gare à toi !

Super ce matin j’ai rencontré Dieu
Il m’a toisé, n’a pas baissé les yeux
Devant le récit des guerres et des charniers
Il n’a même pas cherché à se défiler

Dieu, on a dit aux gens que c’était toi
Qui dirigeait de l’au-delà
Dieu, gare à toi !

Super ce matin j’ai rencontré Dieu
J’ai vu l’enfer qui brillait dans ses yeux
Que du mépris et surtout pas d’amour
Pour tous les mômes qui crèvent chaque jour

Dieu, j’ai trop la haine de ce monde là
De tout ce que t’as fait ici bas
Dieu, tiens prends ça !

Super ce matin j’ai rencontré Dieu
Encaissant le coup il m’a dit « Mon pauvre vieux
Je suis un dieu que dans la tête des gens
C’est eux qui ont construit ce monde puant »

Dieu, t’aurais pas pu le dire plus tôt
On va tout reprendre à zéro
Dieu, quel boulot

Dieu, t’aurais pas pu le dire plus tôt
On va tout reprendre à zéro
Dieu, quel boulot


9. TOUT SE DEGRADE !

Sur le mur, derrière, au fond de la maison
Traînent encore quelques tags et pis quelques keupons
Ca fait causer les flics et disserter les cons
Sur l’avenir du monde et sa proche destruction

Tout se dégrade ! Tout se dégrade !
Tout se dégrade ! Tout se dégrade !

Ca sent si bon la merde dans ce petit coin de France
Qui respire la misère et inspire la violence
Le fascisme y prospère, on y parle, on y pense
On y rêve même le soir de mômes tous en cadence

Tout se dégrade ! Tout se dégrade !
Tout se dégrade ! Tout se dégrade !

Hé ho ! Sens-tu donc la nuit ?
Hé ho ! L’odeur de moisi…
L’odeur de ces hommes-là
Qui veulent que l’on marche au pas

Quelquefois dans son lit, on regrette le soir
D’habiter un pays ou ça dérive dare dare
Vers des routes dangereuses ou défilent des chemises noires
Racistes et tortionnaires, champions de la baignoire
Méfies-toi ma fille, méfies-toi mon garçon
Ils essayent de rentrer dans tes oreilles naïves
Des messages de sang, de haine et d’exclusion
Ils utilisent le pire pour t’amener sur leurs rives

Tout se dégrade ! Tout se dégrade !
Tout se dégrade ! Tout se dégrade !

Alors lève la tête au dessus de la mêlée
Fais marcher ton cœur et pis ta tête
Crache-leur à la gueule à tous ces enculés
Et même s’il le faut, on leur fera leur fête

Tout se dégrade ! Tout se dégrade !
Tout se dégrade ! Tout se dégrade !

Hé ho ! Sens-tu donc la nuit ?
Hé ho ! L’odeur de moisi…
L’odeur de ces hommes-là
Qui veulent que l’on marche au pas


10. FERMES TA GUEULE ET FAIS-LE !

Fermes-la ta gueule, fermes
Fermes-la ta gueule, fermes
Fermes-la ta gueule et fais-le !
Puisqu’elle est si bien que ça
Puisqu’il faut que tu la…

Fermes-la ta gueule, fermes
Fermes-la ta gueule, fermes
Fermes-la ta gueule et fais-le !
Mais sera t’elle digne de toi
Toi qui es fier de ta…

Y’en a-t-il une d’ailleurs
Qui soit suffisamment
Et si c’était du blabla
Qu’en fait tu n’arrives pas à…

Qu’elle préfère passer ses nuits
Avec un qui parle moins d’…

Fermes-la ta gueule, fermes
Fermes-la ta gueule, fermes
Fermes-la ta gueule et fais-le !
Et fais-le !


11. LE SKA DU BROUILLARD

Un soir d’hiver, au volant de sa Jaguar
Un gros nabab, avec un grand cigare
Mâtait, bien peinard
Les trav’los du boulevard

Il s’arrêta devant un grand gaillard
Sapé à peine, d’un vieux string léopard
« Je paye… En dollars
J’suis pas … Trop vicelard ! »

Rencontre fort bizarre
Un soir de brouillard

L’trav’lo lui dit « OK mon gros canard ! »
Voilà le nabab qui se retrouve en slibard
L’trav’lo, devient hilare
Retrouve la mémoire…

Ouais c’est son frangin Edgar
Il l’a reconnu, ce salopard
Celui a piqué tout l’héritage un soir
« Alors tu vois le monde, eh, petit connard
Où sont, les dollars ?
Mouais j’y ai droit, sacré bâtard ! »

Alors l’trav’lo, avec beaucoup d’art
L’égorge doucement, avec un grand rasoir
Fin de l’histoire
Morale « exemploire »

Rencontre fort bizarre
Un soir de brouillard


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