Krêposuk : À la Dérive

Folk Rock / France
(2005 - Prod MC)
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Lyrics


01. ZAPPO LOBOTOMIE

Télécommandes aux poings
Allez-y nous sommes parés
Le regard vide et l'esprit loin
L'ablation peut commencer.

On vous fait confiance pour défaire
Tous les noeuds de nos cerveaux
Sûr, que vos programmes terminés
Là-dedans ce n's'ra plus qu'de l'eau.

Eh, à coup d'0 % d'matière grise
Eh, la télé nous martyrise
Eh, à coup d'0 % d'matière grise
Eh, pn fait le plein de gourmandises.

Quelques "blondasses" siliconnées,
Quelques "nazes" écervelés
Entre 4 murs enfermés
Voilà la notoriété.

Stars, en boîtes, ou lyophilisées
Au rayon de débilité
Prêtes à consommer, à jeter
Pour quelques parts de marché.

Et c'est sans conter les misères,
D'un jeune con plein aux as
Avec qui s'envoyer en l'air ?
Sur ce troupeau de "pétasses" ?

Opération zéro neurone
La prochaine est pour bientôt
Seule exigence au casting :
Un Q.I. de bigorneau.



02. JUSTE UN SOURIRE

J'suis l'meilleur copain d'ton bambin,
Grâce à un moi il est "top tendance",
À l'école juste une paire de pompes
Fait toute la différence.

Sur le parquet ou sur les pistes,
Sur le maillot numéro 10,
Je m'offre l'âme des stars du stade
Et j'en fais mes complices.

Derrière mon beau sourire en coin,
Je dissimule ma vraie nature,
A mes chiens d'actionnaires
J'donne ton compte en banque en pâture.

Pour m'aligner sur le marché,
Je n'hésite pas à licencier,
J'suis prêt à délocaliser,
Pourvu qu'je perde pas de blé.

Juste un sourire de son altesse,
Signe extérieur d'impolitesse,
S'il se pointe, serre les fesses !!!

Je n'comprends pas mes détracteurs,
Je fais marcher l'économie,
Les puissants doivent rester puissants,
Et tant pis pour les p'tits.

J'donne aussi dans l'humanitaire,
Même si c'est pas à la Kouchner,
J'fais bosser les p'tits jaunes,
Un bol de riz ça coûte pas cher.

Juste un sourire de son altesse,
Signe extérieur d'impolitesse,
S'il se pointe, serre les fesses !!!

Et l'soir quand j'rentre tout seul chez moi,
Et que j'enlève mes belles baskets,
Ca m'fait mal au coeur de le dire mais… "ça fouette" !



03. CAPT'AIN IGLAUQUE

J'ai rencontré dans un bar de Saint-Malo,
Un drôle d'oiseau qu'on appelait "Bedot"
Il avait un peu la gueule du fils à Corto
Avec son caban et ses yeux en couteaux.

Il m'a dit "petit regard comme je suis costaud
Mate un peu le tatouage sur le biscotto
C'est pas en bullant tous les jours dans un bureau
Que tu deviendras fort comme un vrai matelot".

Il m'a raconté l'eau salée et les marées
Le vent du Nord et les poissons dorés
Il m'a raconté la fatigue de fin de journée
Les potes et le rhum pour se remonter.

Je suis ressorti marchant tout droit vers la mer
Je serai marin et tant pis pour mon père
J'l'ai déjà dit mais c'était sur un autre air
Une p'tite chanson assez populaire.

Arrivé au port un patron m'a embarqué
Dans un chalutier à moitié mazouté
Ça sentait l'essence, ça crachait la fumée
Et la mer autour de nous c'est fou c'qu'elle chlinguait

Je lui ai dit m'sieur : "Est-ce qu'on fait du poisson bio ?"
Il m'a dit : "matelot, nous on fait du poisson chaud,
Pour les hôtels, les restos et les McDo,
Qui nous vident l'Océan à grands coups de cageots".

On a attrapé des poissons déjà panés
Les gars au filet étaient aussi trépanés
J'leur ai fait comprendre que j'venais juste dépanner
Mais si j'avais su, eh ben, j's'rais pas né.

Tout ça pour vous dire, qu'il faut pas s'laisser berner
Par tous ces jeunes premiers au cul serré
La vie mon gars, c'est pas comme à la télé
Si tu mets l'doigt dedans, le lèche pas après.



04. ANDROMADÈRE

Un jour que j'étais en voyage, en voyage d'affaires (bis)
Mon avion plongea tout droit vers le désert
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
Mon avion plongea droit vers le désert
Mais c'est qu'il a un pied en trop, ce foutu an dro.

Je demandais ce qui s'passait à l'hôtesse de l'air (bis)
Et elle disparut soudain vers les "waters"
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
C'est qu'elle disparut soudain vers les "waters"
Mais c'est qu'il a un pied en trop, ce fichu an dro.

De là sorti un moustachu avec un peignoir vert (bis)
Et sa position fut celle du missionnaire
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
Et sa position fut celle du missionnaire
Mais c'est qu'il a un pied en trop, ce foutu an dro.

Aux commandes de l'avion se trouvait un intérimaire (bis)
Comme il avait soit il sortit sa glaciaire
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
Il siffla au moins une bonne douzaine de bières
Mais c'est qu'il a un pied en trop, ce fichu an dro.

Le pilote se plaignit soudain de troubles occulaires (bis)
Sur un des deux yeux "n'en n'avait" plus qu'un tiers
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
Il crut voir au loin une armée d'légionnaires
Pris de panique il enclencha alors la marche arrière.

Je repris mes esprits sur l'dos sur l'dos d'un dromadaire (bis)
Et je fus surpris que l'animal blatère
Mais, c'est qu'il a une bosse en trop cet andromadère
Oui, je fus surpris que l'animal blatère
Mais c'est qu'il a une bosse en trop ce fumier d'chameau.

Je ramenai enfin la bête à son propriétaire (bis)
Il me ravagea, ravagea à la "moukère"
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
Il me ravagea, ravagea à la "moukère"
Mais c'est qu'il a un pied en trop, ce foutu an dro.

Honteux et confus que je rentrais, à mon ministère (bis)
J'essayais d'passer l'barrage des secrétaires
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
J'essayais d'passer l'barrage des secrétaires
Mais c'est qu'il a un pied en trop, ce foutu an dro.

Mon directeur me déclara sur un ton amer (bis)
J'en réfèrerai au baron serpillière
Mais, c'est qu'il a un pied en trop, cet andromadère
Oui j'en réfèrerai au baron serpillière
Mais c'est qu'il a un pied en trop, ce foutu an dro.



05. LA VIE SANS TOI

C'est en entrant dans la cuisine,
Y'avait même plus l'écuelle du chien.
A part un reste de lentilles,
Dans l'frigidaire y'avait plus rien.

L'appartement est plein de vide,
Sur le mur reste plus qu'le crochet,
Du beau canevas de tête de cerf,
Que ta mère nous avait brodé.

Tu m'disait tout bas à l'oreille,
La vie sans toi, je pourrais pas
Maintenant qu't'as pris tout mon oseille
J'vois mieux c'que t'entendais par là !

Et les dimanches très amusants
Où on mangeait chez tes parents
Et bien sûr tous les ans, tu penses,
On s'tapait l'élection Miss France.

Et je te parle pas des vacances
Que d'activités : le bronzage
Petit problème de surdosage
A fallu t'emmener aux urgences !

Et je t'entends encore me dire
"On tombera pas dans la routine"
On s'permettra tous les délires
Des expériences des plus coquines
Histoire de pimenter nos nuits
Je t'ai offert de la lingerie
Mais tu n'l'as jamais portée
Sous prétext' qu'au lit tu t'les gelais !

La vie sans toi je pourrais pas
Moi aussi, je me disais ça,
Mais depuis que tu n'es plus là
Étrangement nos amis j'les revois !

Je t'en supplie, je t'en conjure,
J'irai jusqu'à m'mettre à genoux
J'dis ça pour toi, je te le jure,
Ne revient pas à j'n'en vaux pas l'coût !



06. D'OÙ TU VIENS

Un jour d'printemps t'es arrivé,
T'étais l'troisième d'une longue lignée,
Un SMIC pour seule rentrée de blé,
Pour toi la vie, c'est pas gagné !

Ton parcours s'est fait sans accrocs,
Ou quelques-uns, mais pas des gros,
Maintenant sorti de Sciences-Po,
Tu fais partie d'la France d'en haut.

Bien calé derrière ton bureau,
Tu vois le monde bien p'tit d'en haut.
Soirées branchées, pas pour prolos,
signe des contrats et fais le beau.

Pas besoin d'sortir de Saint-Cyr,
Pour voir c'que t'as en ligne de mire,
Ceux qui t'ont fait y parvenir,
Il faudrait p't'être juste, t'en souvenir.

N'oublie jamais qui sont les tiens,
T'ont soutenu sur le chemin,
Appris à marcher, tenu la main,
N'oublie jamais d'où tu viens.

Autre destin, autre chemin,
Celui d'un rêve de gamin.
Chanter l'samedi soir sur la un,
Et faire la une d'journaux crétins.

Sous les blanches lumières d'un plateau,
Sous tes paillettes et ton satin,
Sur front de mer en "cabrio",
Tu brilles à être des plus communs.

Dans ta villa d'Monte-Carlo,
Coule le champagne, dansent les bimbos.
Snif bien tes rails de "coco",
Avec ta jet-set de barjots.

Pas besoin d'sortir de Saint-Cyr,
Pour voir ce que tu vas devenir.
Ceux qui n'ont cessé de t'prévenir,
Il faudrait p't'être juste, t'en souvenir.



07. FARFADESQUE

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08. MOUTONS GLOUTONS

Un troupeau égaré, dans un pré clôturé,
C'est surprenant, pas très marrant, mais c'est la triste vérité.
Depuis que le berger, y'a foutu sa télé,
Ca glande à fond, chez les moutons, on peut plus rien en tirer.

Faut les voir quand ils broutent… devant leur match de foot…
Bien affalés… les yeux fanés… ils nous font flipper ces tarés !

On ne devient pas con, ni mouton par passion,
Faut consommer, s'laisser aller, et ton tour est vite arrivé.
Puis tu laisses TF1, cultiver ton jardin,
Et faire de toi, un p'tit soldat qui la boucle et qui pense pas.

Et question politique,
Le mouton est une bique,
Lui c'qu'il préfère, c'est brasser l'air,
Et sauter ses congénères.
Les jours de grands scrutins,
On l'trouve à la foire "OVIN",
Il trouve que vo-ter par TEXTO,
C'est vachement plus rigolo !



09. LA BRIGADE

Bien installé dans l'Acadyane,
Le coude à l'air à la portière
Je ramenais la mère Josiane
Usée, elle cuvait à l'arrière.

On revenait de chez l'beau-frère
On v'nait d'régler une sale affaire.
Un gros coup, une livraison,
50 kilos, ça f'sait un beau magot !

La brigade est là
J'les avais pas vu ceux là
On fera respecter la loi
Josiane derrière accroche-toi !
La brigade est là
Sûr, il me rattrap'ront pas
Les p'tites canailles on les aura
Mais pas ceux qui dictent leur loi !

La roue de secours comme oreiller,
Josiane finit par s'réveiller
Pour éviter de traverser le bourg :
"J'connais un raccourci plus court".

L'estafette bleue et le "giro"
A 80 à fond d'troisième
Je les avais dans le rétro
Il me fallait trouver un stratagème.

Z'ont mis la herse sur la chaussée,
Bien obligé de s'arrêter
Par leurs pipettes pour alcoolos
On s'est fait confisquer l'auto.

Et cette histoire tourne au vinaigre
Y manqu'rait pu qu'on s'fasse "pécho"
Ils vont mettre la main sur la pègre
Et notre plantation de poireaux.



10. ET DEMAIN ?

Sur l'asphalte de notre enfance,
Se dressaient quelques pissenlits.
Témoin d'un parfum d'insouciance,
Qu'hélas il n'y a plus aujourd'hui.

Dans les rues de notre enfance,
Aux murs chaque jour un peu plus gris,
On faisait pas gaffe à la dépense,
On consommait sans interdit.

À trop pomper la sève,
La plante verte s'incline et crève.

Sur les ruines de notre enfance,
Terrains fertiles pour pylônes gris,
Règne un parfum d'accoutumance,
A voir chaque jour moins de vie.

Et nos sincères condoléances,
A toi celle qui nous a nourri,
Paradoxe de l'intelligence,
Nous sommes aujourd'hui en sursis.

Et si c'est pas ta faute,
T'en paies le prix pour les autres.

Et dédions nous ces quelques mots,
Pauvres artisans du chaos,
Car le jour où sonnera le glas,
Un pissenlit refleurira.

À moins que vous ne préfériez,
Prendre le temps de vous poser,
Ralentir un peu la machine,
Pour respirer sans ventoline.

On est quelques milliards,
A croire qu'il n'est pas trop tard.



11. PRESTIGIEUSE ERIKA

Papa explique-moi pourquoi
Sur la plage tout ce nutella.
On dirait que ça vient de là,
Du gros bateau cassé là-bas.

Eh papa moi je savais pas
Les oiseaux aiment pas l'chocolat,
Pour que ça les tue tous comme ça,
C'est une satanée crise de foie !

Papa les p'tits bateaux
Pleins de pétrole ont-ils une âme ?
Pour répandre sur nos côtes
Leur merde infâme.
Papa mais dis-moi donc
Où c'est qu'il est
Le vrai coupable,
Celui qu'a tout renversé
Sur le sable ?

Papa explique-moi donc pourquoi
Sur la plage tout ce nutella.
Qui c'est le chef, le grand pacha ?
Qui s'en fout que nous on est là ?

Eh papa si ça dure comme ça,
Tous ces bateaux
Qui nous aiment pas,
Eh papa mais avec tout ça,
P'tite sirène
Aura les ch'veux gras.

Papa les p'tits bateaux
Pleins de pétrole ont-ils une âme ?
Pour répandre sur nos côtes
Leur merde infâme.
Papa mais dis-moi donc
Où c'est qu'il est
Le vrai coupable,
Celui qu'a tout renversé
Sur le sable ?

Que ce soit ESSO ou FINA
Et ça, ils ne sont pas finauds.
Les coquillages
N'aiment pas SHELL
Et TOTAL leurs jambes
en sont belles.
Du canyon à Llevoli Sun
Vingt ans sans évolution,
Depuis le temps
Que l'alarme sonne,
Statu quo sur les décisions !

Papa les p'tits bateaux
Pleins de pétrole ont-ils une âme ?
Pour répandre sur nos côtes
Leur merde infâme.
Papa mais dis-moi donc
Où c'est qu'il est
Le vrai coupable,
Celui qu'a tout renversé
Sur le sable ?



12. GÉNÉRATION DOUBLE CLICK

200 Mo, 500 Giga,
Ces mots là font partie de moi,
Avant de dire maman, papa,
J'avais déjà mon écran plat.

Patience, ennui, je connais pas
D'un clic j'te quitte, je suis le roi.
La vie, les gens, je connais ça,
A l'écran quand j'veux, j'les vois.

Et j'ai grandi dans ce monde,
Une souris greffée sous les doigts.
Sortir, parler aux gens comme ça ?
Quelle drôle d'idée vous avez là !

Moi, des amis je n'ai que ça,
Pas besoin d'sortir,
Pour qu'on s'voit
Le samedi soir : multimédia
Dès qu'ils me gavent,
Je clique sur la croix.

Il y a quand même quelque chose
Qui doit être bien je suppose :
Une tête sur mon épaule posée comme ça.
Il y a quand même quelque chose
Qui doit être bien je suppose :
Sentir un souffle chaud tout près de soi.

Mon firewall ne suffit pas
Un virus est entré en moi.
Des yeux comme on n'imagine pas,
Un visage d'ange je ne vous dis qu'ça.

Je ne sais plus, je sais pas
Dites-moi c'que je dois faire
Dans ces moments-là ?
Dans la vie, les gens connaissent ça ?
Crever l'écran ! Faudrait qu'on s'voit !

lyrics added by Keith_Michards - Modify this lyrics