Eric Panic : Le Combat Est Au Jardin

Punk-Rock / Canada
(2006 - Union Label Group)
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Las palabras


1. JE PISSE DANS L'ETANG

C'est si violent
Les images défilent tranquillement
C'est si violent
Mais tout le monde respire normalement... et on prend ça en riant!

C'est interpellant
L'enfant qui pleure dans mon écran
Mais j'ai pas l'temps
D'changer les destins c'est pesant... pis ça me concerne-tu vraiment?

J'habite Jupiter
À des millions d'années de la terre
Mon lien cellulaire
Me suffit pour me satisfaire
J'habite Jupiter
En orbite seul dans ma sphère
J'ai de belles oeillères
Et rien ne pourra me distraire

Je n'ai pas l'instant
À perdre en remords accablants
Je pisse dans l'étang
Là même où j'abreuve... ceux de mon sang!

J'suis un rêveur inconséquent
J'suis inconscient
J'ai les réflexes dans le ciment... c'est si moelleux un divan


2. JE RETOURNE À LA TERRE

J'habite un jardin
Un grand potager
Un champ immobilier

Une plantation d'hommes
Très bien alignés
Aux racines enterrées

Mes mains sont tachées
Du sang de mes ancêtres
Des grands ormes et des hêtres

Au cœur de mon tronc
Que quelques de sève
Signe d'une ère qui achève

Je me confonds avec le sol
Ce paysage qui me désole
Où des vers déversent leur venin
En se nourrissant des copieux déchets humains

Je touche la cime
Et je m'abîme
Mon corps est une poussière

Je décompose
Que l'on m'arrose
Je retourne à la terre

Le vent a parlé
Mais toutes ses voix
Se sont perdues au bois

On a continué
À troquer les espèces
Pour des marques de commerce

On a de biodégradable
Que notre parole et nos semblables
On a profité de l'humus
Mais il nous en fallait toujours plus

Dans le sable sous mes pieds
J'avais dessiné
Ce pays dont j'ai tant rêvé
Le temps s'est écoulé
Et je l'ai oublié
Sous mon poids il s'est enfoncé

Dans le sable sous mes pieds
J'avais dessiné
Ce pays dont j'ai tant rêvé
Il s'est atrophié
Ses couleurs délavées
Si seulement c'était la pluie qui l'avait effacé…


3. ET SI...

Je suis une imperfection
Une erreur de la nature
Je suis niché dans ta poche, au creux du désespoir
Tu me portes comme une roche sans même le savoir

Je suis pogné dans une craque du trottoir de ta rue
Y'a ben juste les enfants qui ne me marchent pas dessus

Tu m'as si bien façonné à grands coups d'ignorance
Que je glisse sous tes pieds, sans aucune résistance

Et si on était tous liés ?
Et si ma faim était la tienne ?
Est-ce que tu te laisserais crever ?
Ou tu partagerais ta peine ?

Je ne suis qu'une crotte au cœur, une toute petite larme
Je m'efface avec les heures sans faire de vacarme

Je ne suis qu'un grain de sable. Je reçois en pleine face
Toutes les vagues que tu fais pour mieux laisser ta trace

Et si on était tous liés ?
Et si ma faim était la tienne ?
Est-ce que tu te laisserais crever ?
Ou tu partagerais ta peine ?

Le jour où je vais devenir un parfait salaud
J'existerai à tes yeux
Alors tu me condamneras à l'échafaud
Et enfin nous serons deux

Et si on était tous liés ?
Et si ta fin était la mienne ?
Est-ce que je te laisserais crever ?
Ou je partagerais ta peine ?


4. DECLARATION (À LA DERISION)
Gaston Miron

Je suis seul comme le vert des collines au loin
je suis crotté et dégoûtant devant les portes
les yeux crevés comme des oeufs pas beaux à voir
et le corps écumant et fétide de souffrance

je n'ai pas eu de chance dans la baraque de vie
je n'ai connu que de faux aveux de biais le pire
je veux abdiquer jusqu'à la corde usée de l'âme
je veux perdre la mémoire à fond d'écrou

Ma condition d'homme
Je m'étends par terre
Dans ce monde où il semble meilleur être chien qu'être homme

L'automne est venu je me souviens presque encore
on a préparé les niches pour les chiens pas vrai
mais à moi, à mon amour, à mon mal gênant
on ouvrit toutes grandes les portes pour dehors

or dans ce monde d'où je ne sortirai bondieu
que pour payer mon dû, et où je suis gigué déjà
fait comme un rat par toutes les raisons de vivre
hommes, chers hommes, je vous remets volontiers

Ma condition d'homme
Je m'étends par terre
Dans ce monde où il semble meilleur être chien qu'être homme

Hommes, chers hommes, je vous remets volontiers
Hommes, chers hommes, je vous remets volontiers
Hommes, chers hommes, je vous remets volontiers
Hommes, chers hommes, je vous remets volontiers

Ma condition d'homme
Je m'étends par terre
Dans ce monde où il semble meilleur être chien qu'être homme


5. LES FLEURS POUSSENT EN PALESTINE

Ce matin le facteur n'est pas passé
Le soleil ne s'est jamais levé
Y'a pas eu de petit déjeuner
Au loin, les combats ont cessé

Pourquoi t'as pas pensé à moi?
J'avais mis la table que pour toi

La pluie s'étend sur mon journal
Je n'y vois plus qu'une marée sale
Ça pu le vide autour de moi
J'ai mal au cœur, j'ai mal de toi

Ton corps pendu à ma fenêtre
Un oiseau s'est cogné la tête
Le pauvre, il aurait pu faire mieux
Y'a pas de mal à s'ouvrir les yeux

T'auras jamais vu la mer
Trop occupée à te noyer dans la tienne
T'auras jamais vu la mer
Elle t'attendait pendant que tu t'ouvrais les veines

Ton rêve se dissipe lentement
Moi qui me concentre furieusement
Pour conserver tous les morceaux
Toutes les pièces de notre tableau

Ensemble on rêvait de chaleur
D'une planète bleue, d'une ville sans peur
Aujourd'hui, c'est la mer qui pleure
Elle porte le corps d'un monde meilleur

Quand le bonheur est passé près de moi
J'ai pas su le regarder
J'ai pris le poids du monde sur mes épaules
Quand il s'est effondré, moi aussi j'ai trébuché

Tu t'accroches comme tu peux
Y'a la lune dans tes yeux
T'as planté ton nom sur le mot «espoir»
Levé le drapeau noir, pour qu'on puisse y croire

Les fleurs poussent en Palestine
Y'a du soleil rue Sainte-Catherine
Ton fils est né hier et toi qui n'est plus là
Crois-moi j'donnerais ma vie pour que tu vois ça


6. ADELARD ATTEND

Oublié dans son appartement
Comme une vielle chaussette, Adélard attend

Il se berce doucement
Pour tromper le vide de ses cent ans
Seul comme un chien, Adélard attend

Son Anémone l'a quitté
Comme une fleur fanée
Elle qui avait oublié
Comment l'aimer

La mine lui a rongé les poumons
Il a craché toutes les lettres de son nom

Adélard a les doigts gelés
Depuis des jours, il n'a rien mangé
Le chèque d'la misère? Pas encore arrivé

C'est l'histoire d'un homme qui s'est tué à l'ouvrage
Qui s'est battu pour laisser un maigre héritage
De larges tranchées occupent maintenant son visage
C'est l'oubli, la solitude qui fait des ravages

Papi on t'a enterré bien avant ta mort
C'est bien plus pratique d'imaginer que tu dors
Le CLSC s'occupe de laver ton corps
On s'donne bonne conscience, au diable le réconfort!

Papi, papi, si seulement on t'l'avait dit
Que c'est comme ça que tu finirais ta vie
Cloué devant la télé dans ton taudit
Avec les puces et les rats comme seuls amis

C'est l'histoire d'un homme qui s'est tué à l'ouvrage
Qui s'est battu pour laisser un maigre héritage
De larges tranchées occupent maintenant son visage
C'est l'oubli, la solitude qui fait des ravages

C'est l'histoire d'un homme qui est peut-être ton voisin
Probablement ton grand-père, ton père ou le mien
Qui se nourrit d'un sourire comme des miettes de pain
Qu'il dévore une à une en attendant la fin…


7. WELCOME TO GUANTANAMO

Bienvenue à Guantanamo Bay
Hope you enjoy your holiday !
Tel qu'indiqué sur nos brochures
Nec plus ultra de la torture… sans bavure !

Nous offrons de très bons programmes
Faits sur mesure, qui libèrent l'âme
Des thérapies supervisées
D'incitations à confesser

Guantanamo Holiday
On garantit que vous parlerez… vous parlerez !

On coupe toute communication
On stimule votre relaxation
Ici on a redéfini
C'que signifie bain de minuit… on vous garde en appétit !

Aucune loi, aucune interférence
La liberté jusqu'à outrance
Aucun droit de l'homme dans la balance
Pas de contrepoids à la souffrance
L'opulence !

Pour l'inscription vous demandez ?
Rien ne saurait être moins compliqué !
En fait, c'est nous qui allons appeler
Si on a raison d'douter
De vos intentions, de vos valeurs
Car on peut lire votre intérieur
En général y'a pas d'erreurs

On est équipé
Pour juger
La pensée


8. CULTIVER LA TRANSPARENCE

Quand vient le temps de mettre les balles
Dans la caisse électorale
J'pense aux copains haut placés
Aux présidents, aux banquiers

Faut que j'sorte mes atouts
Sinon j'aurai pu un sou
La manière illégale
De toute façon, c'pas moi qui aura mal

Des traces de monarchie
Sous l'emprise des vieux partis
C'est ça qu'on appelle «démocratie»?

Quand la seule voix citoyenne
C'est celle qui rapporte les cennes
C'que vous entendez, c'est sûrement pas la mienne!

Maintenant que les coffres sont remplis
Je remercie mes amis
En leur donnant des contrats
On va tout piger dans l'tas

En plus des subventions
Des centaines, des millions
Si jamais y'en a trop
On dira qu'ils ont gagné le gros lot!

Des traces de monarchie
Sous l'emprise des vieux partis
C'est ça qu'on appelle «démocratie»?

Quand la seule voix citoyenne
C'est celle qui rapporte les cennes
C'que vous entendez, c'est sûrement pas la mienne!

Les fermiers au parlement!
Les politiciens au champ!
Ça a l'air qui savent comment faire pousser l'argent…


9. L'ANIMAL OPTIMAL

Si chaque chose a sa raison
Si tout ce qui est tient une fonction
Que dire ou écrire? Définition
D'un être dévoué à la destruction

Évolution logarithmique
Dépendant de sa propre logique
S'il lui poussait des nageoires demain
Que d'affreux lendemain aux pauvres requins

L'animal optimal
Autoproclamé autorité mondiale
Son ego n'a d'égal
Que sa volonté de toucher aux étoiles

Aveuglement symptomatique
D'une vision anthropocentrique
Il nie les conséquences de ses actions
En conscience, il provoque son extinction


10. L'ACTE DE FOI

C'est l'évidence qui s'enfonce comme une aiguille dans nos yeux
L'état d'urgence qui s'annonce, toutes les forêts sont en feu

La convergence qui s'expose, prétendant naître de nos vœux
L'intransigeance qui s'impose, aux cieux c'est la guerre des Dieux

Qui se lèvera ?
Qui osera hausser la voix ?
Qui manifestera ?
Qui fera l'acte de foi ?


11. I DON'T NEED SOCIETY (D.R.I.)

(No lyrics available)


12. LE JOUR OÙ ILS VIENDRONT CRACHER SUR NOS TOMBES

C'est un murmure
Un sifflement
Un doux vent

Une vérité
Qui se dessine
Lentement

C'est la plus belle des mélodies
Le chant d'un Iroquois
C'est la conscience d'un peuple oublié
Qui s'agite en toi

C'est l'histoire d'une profonde distorsion
Dans la ligne du temps
Le long récit d'une destruction
La couleur du sang

Peux-tu sentir le soleil mordant qui déchire ta peau ?
Imaginer tes yeux qui éclatent comme des bombes ?
Peux-tu entendre la douleur, le cri de tes descendants ?
Le jour approche où ils viendront cracher sur nos tombes…

Un bon matin
Le chant du cygne
Dévasté

Un grand sage pleure
Le dernier enfant
Qui est né

Des orphelins défilent aux tombeaux
Des sœurs et des frères
Portant le deuil d'une immense blessure
Au cœur de ta mère

Nous savons ceci : la terre n'appartient pas à l'homme ; c'est l'homme qui appartient à la terre.
Tout ce qui existe nous unit les uns aux autres comme le sang qui coule dans nos veines.
L'homme n'a pas confectionné le tissu de l'existence, il en est simplement l'un des fils. Ce qu'il fait au tissu, il le fait à lui-même.


13. SOLDATS DE PLOMB OU D'ARGENT ?

Ils t'ont attrapé
À la sortie de l'école
Et ils t'ont enfermé
T'ont fait dormir à même le sol

Ils t'ont initié
Obligé à prendre de l'opium
Ils t'ont enrôlé
T'ont forcé à devenir un homme

La gang de salauds
Ils vous avaient mis à l'avant
Pour sauver leur peau
Vous ont placé comme guet-apens

Vous étiez quarante
C'était le jour de tes dix ans
Une pluie dégoûtante
Plus que trois au soleil levant

T'es resté là
Cloué à ta cachette
Dans les deux bras
Ton AK-47

Quand elle t'as vu
Tu pouvais pas reculer
Et tu t'es lancé

Petit soldat de plomb
Sous tes cheveux en bataille
Des yeux de faucon
Une mitraille

Tu tires à bout portant
Petite machine de guerre
Et tu avances avant
Qu'on t'enterre

Le regard absent
Joli Birman aux yeux d'ébène
Tu vois que du sang
Et tu ne connais plus la peine

Le bien ou le mal?
C'est aujourd'hui, demain ou hier?
Pour toi c'est normal
On t'a privé de tes repères

T'as vu des viols
Des filles plus petites que toi
T'as fait des vols
T'as tué de sang froid

Tu te maintiens
Dans la loi du plus fort
T'es plus qu'un corps

Prends ton épée et ton bouclier
Mets ton p'tit casque et pars à la chasse
C'est pas un jeu, t'es dans la cour des grands
Tu dois être fort, tu dois rester vivant

Faut pas qu'ils me trouvent, j'ai besoin que tu me couvres
Place toi devant, prend ton air combattant
J'te nourrirai, tu seras mon messager
Je t'enseignerai, comment ne pas aimer

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