Biographie : Le Système Crapoutchik

Système Crapoutchik ! Il y a plus… évident comme nom de groupe. Tout ça parce que Jacques Dutronc n’arrivait pas à prononcer (et à se souvenir !) du nom de son musicien Gérard Kawczynski, qu’il a fini par l'appeler Crapoutchik. Car avant de fonder le groupe, toute la petite bande était au service de l’homme au cigare. D’excellents musiciens qui décident de fonder leur groupe afin de concurrencer les formations pop britanniques de l’époque. Rude tache, mais réel talent pour nos parisiens.
Malheureusement, comme la quasi-totalité des groupes de l’époque, aucune reconnaissance collective n’est venue récompenser leurs efforts.
Leur réseau leur permet néanmoins de publier deux EP et un 45t chez Vogue avant de signer un album sur le jeune label Flamophone créé par Claude Puterflam.
Le même Claude Puterflam devenant par la même occasion le chanteur du groupe. A défaut de succès, l’opus restera à jamais le premier concept-album à paraître en France !
La suite n’est guère brillante malgré l’édition de trois SP. Système Crapoutchik se sépare en 1970. Mais, non sans humour, Flamophone sort un an plus tard un double album appelé « Flop » regroupant inédits et 45t du groupe.
En 1975, Claude Puterflam essaye en vain de relancer la machine.

Que sont-ils devenus ?

Alain Le Govic aka Alain Chamfort continue avec Jacques Dutronc et enregistre avec lui les plus grands succès de ce dernier : « On nous cache tout, on nous dit rien », « La Fille du Père Noël », « Les Play-boys », « J'aime les filles », « Les Cactus »... En 1968, il tente sa chance sous son propre nom, avec 5 SP à la clef jusqu’en 1970. Mais rien ne se passe… Si ce n’est que le dernier 45t ne sort même pas en France ! (En Allemagne uniquement). Il rejoint alors Claude François et travaille (compose, chante, etc) pour les artistes du groupe Flèche. En 1972, il tente à nouveau sa chance sous le nom d’Alain Chamfort. C’est un succès avec « Dans les ruisseaux ». En 1976, il signe chez CBS et il faudra attendre 1979 et le troisième album pour entendre « Manuréva » écrite par Serge Gainsbourg. Un titre qui au départ devait s’appeler « Adieu California » avant que le duo n’entende parler du navigateur Alain Cola et de son bateau. Le début de la reconnaissance qui se termine en 2004 par un abandon total de sa dernière maison de disque, Delabel, faute de ventes. Aujourd’hui avec des labels indépendants ou en autoproduction, Alain Chamfort poursuit l’aventure notamment avec un dernier album hommage au couturier Yves Saint Laurent sorti en 2010.

En 1970, Jean-Pierre Alarcen enregistre avec Jacques Dutronc, le groupe Eden Rosepour leur album « On the way to eden ». Ensuite c’est l’aventure Hair, et une présence au sein des groupes Sandrose et Nova puis de la formation jazz Tartempion en 1973, date à laquelle il devient aussi le guitariste de François Béranger jusqu’en 1978. En 1975, il sort son premier album solo où l’on retrouve Francis Lockwood (Magma, Volkor) et Jean-Paul Asseline (Magma, Rhessus O). Suivront deux autres opus en 1979 et 1998. A voir (et à entendre !) sur un Taratata de 1993 à la guitare solo. On comprend alors mieux pourquoi, dans son autobiographie, François Béranger parle en ces termes de son guitariste : "Jean-Pierre Alarcen est un guitariste génial. J'emploie le terme à dessein. Un vrai musicien, à la technique sûre et variée, qui sait rester à l'écoute de la chanson. Alarcen vint, avec sa guitare, son talent, sa gentillesse et son humour. Il vint aussi avec sa sono et son camion..., apports techniques inestimables que nos moyens financiers à l'époque nous interdisaient. [...] Quand j'ai connu Alarcen, son intention était d'arrêter le métier. Ses expériences passées, déjà nombreuses, l'avaient dégoûté du showbiz. Son projet était... de faire des livraisons avec son camion (reliquat avec la sono, d'un groupe qui n'avait pas marché). C'était un pur et dur - il l'est resté - résolu à ne pas transiger avec l'idée qu'il avait de la musique. Cette intransigeance explique en partie qu'il n'a pas fait la carrière qu'il aurait pu faire.".
Depuis, il poursuit une belle carrière de musicien de studio, notamment avec Renaud. A découvrir absolument son duo avec le joueur de cornemuse Bruno Le Rouzic (album « Voyages » sortie en 2009 sur Coop Breizh) !

En 1971 Gérard Kawczynski rejoint la troupe de la comédie musicale "Hair". Un an plus tard, il joue avec Véronique Sanson (où l’on retrouve également Christian Padovan et André Sitbon). En 1973, il retrouve un autre opéra rock, celui de Claude Michel Schönberg qui signe "La Revolution Française". A partir de 1975, il devient musicien de studio en jouant avec toute la variété française de l’époque. L'année 1981 le voit s'illustrer dans le projet Nostalgics : reprendre les grands groupes qui ont marqué l’histoire du rock. Christian Padovan est également de la partie. A noter que Gérard Kawczynski est un des rares (le seul ?) français à signer un titre pour les Beach Boys ! Il a également écrit la musique du film « La vie est un long fleuve tranquille » d’Etienne Chatillez.

Christian Padovan va accompagner les plus grandes stars des années 70 et 80 en France sans oublier Martin Circus en 1985 avec l’album « Trop sentimental », Roger Hogson de Supertramp et la composition de la BO « Les convoyeurs attendent » de Benoît Poelvoorde.

Miche Pelay fait également une belle carrière comme musicien et de compositeurs pour de nombreux artistes populaires dont Alain Chamfort (évidement !) et Michel Delpech. En 1966 et 1979, il sort 3 SP sous son nom et 2 sous le nom de Michel Perry.

Claude Puterflam continue et sort au total une petite vingtaine de single (dont « Gwendolina » en 1972) sous son nom (et son label !) ou ceux de Peter Flam et Lenis Chorcas.




Source : Rock Made in France : http://rockmadeinfrance.canalblog.com/archives/2010/01/24/16644052.html