Ange : Le Cimetière des Arlequins

Progressif Symphonique / France
(1973 - Philips / Phonogram Records)
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Les paroles

1. CES GENS LA

D'abord ; d'abord
Y'a l'aîné, lui qu'est comme un melon
Lui qu'a un gros nez
Vu qui sais plus son nom, Monsieur
Tellement qui boit
Tellement qu'il a bu

Qui fait rien de ses dix doigts
Mais lui qui n'en peut plus
Lui qu'est complètement cuit
Et qui se prend pour le roi
Qui se saoûle toutes les nuits
Avec du mauvais vin

Mais qu'on retrouve matin
Dans l'Église qui roupille
Raide comme une saillie
Blanc comme un cierge de Pâques
Et puis qui balbutie

Et qu'a l'oeil qui divague
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne pense pas, Monsieur
On ne pense pas
On prie

Et puis y a l'autre
Des carottes dans les cheveux
Qu'a jamais vu un peigne
Qu'est méchant comme une teigne
Même qu'il donnerait sa chemise
A des pauvres gens heureux
Qu'a marié la Denise
Une fille de la ville
Enfin d'une autre ville
Et que c'est pas fini

Qui fait ses petites affaires
Avec son p'tit chapeau
Avec son p'tit manteau
Avec sa p'tite auto

Qu'aimerait bien avoir l'air
Mais qu'a pas l'air du tout
Faut pas jouer les riches
Quand on a pas le sou
Faut vous dire Monsieur
Que chez ces gens~là
On ne vit pas, Monsieur
On ne vit pas
On triche!

Et puis y'a les autres
La mère qui n'dit rien
Ou bien n'importe quoi
Et du soir au matin
Sous sa belle gueule d'apôtre
Et dans son cadre en bois
Y'a la moustache du père
Qu'est mort d'une glissade
Et qui regarde son troupeau
Bouffer la soupe froide

Et ça fait des grands (guff)
Et ça fait des grands (guff)
Et puis y'a la tout'vieille
Qu'en finit pas de vibrer
Et qu'on attend qu'elle crève
Vu qu' c'est elle qu'a l'oseille
Et qu'on écoute même pas

C' que ses pauvres mains racontent
Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On ne cause pas, Monsieur
On ne cause pas
On compte
Mais il est tard, Monsieur
Y faut que j'rentre chez moi


2.AUJOURD'HUI C'EST LA FETE CHEZ L'APPRENTI-SORCIER

Il sont arrivés par le sentier qui mene au lac
Charges de gros futs d'ammoniaque
En ricanant!
Merlin l'enchanteur les devanait le teint blafard
Les yeux-lanternes, la langue-buvard
Se pourlachant.

L'etrange procession se refugia dans la caverne
Aux murailles squelettiques et ternes
En se signant
Soudain Aladin alluma ses feux de Bengale
Les chauves-souris enduiront la salle
De leur vivant. .

Tu viens, aujourd'hui c'est la fate chez l'apprenti sorcier
Devine ce qu'il a préparé
A ses enfants? .
Il a fait jaillir son élixir acidule
Des éprouvettes ensorcelaes
De ses parents

Aujourd'hui c'est la fete chez l'apprenti sorcier
Aujourd'hui c'est la fete chez l'apprenti sorcier


3. BIVOUAC (1ere Partie)

(Les Damnés)
Bivouac !
Ô bivouac !
Ô bivouac bon diou !

(L'alchimiste)
C'était en hiver
J'avais longtemps marché !

(Les Damnés)
Ô bivouac !
Ô bivouac !
Ô bivouac bon diou !

(L'alchimiste)
Vois-tu cette pierre ?
Je me suis reposé !

(Les Damnés)
Bivouac !
Ô bivouac !
Ô bivouac bon diou !

(La Mort)
Pourquoi t'es-tu arrêté
Devant le Pieux Ravin ?
Tu t'approchais de mon royaume
Qui sent si bon le chien
Et du fond de mes ténèbres
Alchimiste de cabale
Je chante l'oraison funèbre
De ta pierre philosophale !

(Le singe)
Taisez-vous, je suis nu
Et mon ombre prend la forme de la rue
Tais-toi, je suis blessé
L'estaminet est fermé, je suis jeté !
Je veux voler, je veux voler !
Crever l'atmosphère
Et le ciel des damnés

Je veux voler, je veux voler
Afin que la terre ne soit plus mon oreiller !
Je veux crier, je veux crier !
De la gueule du Saint-Père
Jusqu'aux tripes des putains
Que l'orphéon du Grand Magistère
N'est pas pour demain !


4. L'ESPIONNE LESBIENNE

De ses yeux de fauve
Elle chavirait de faune en faune
En fausse femme
De ses ailes chauves
Souris allait de zone en zone
En jeu de dames
À pleines dents
À pleine face
Incidemment
Elle te fait face

Elle est la machine
Qui a fabriqué la Joconde
Suce les poitrines
Des plus belles dames du monde

Elle déploie ses griffes
Et se dégrafe montrant ses griffes
De fausse femme
Ange aux doigts de suif
Au corps trop plat au coeur en nef
De " cathédrame "

Assise devant
La vierge pâle
Assurément
Son vagin râle
Elle est ballerine
Dans un théâtre de candeur
Elle est Agrippine
Sous une rampe de sueur

Elle est lesbienne
Elle est chienne
Elle est hyène, elle est ( ah ! )

Elle est Cayenne
Elle est Caspienne
Elle est Vienne. Elle est ( ah !.. )

Elle est suave
Elle est flave
Elle est Slave, elle est ( ah !.. )

Elle est lesbienne
Elle est chienne
Elle est hyène. Elle est ( ah ! . . )

Déesse aux yeux de biche
Qui défriche et qui triche
Et qui brame
Où es-tu belle tarentule ?
Dans ta toile de globules
Que tu traînes

Plus qu'un venin
Plus qu'un serpent
Tu te déteins
Sur mon présent

Tu es la cyprine
Qui lubrifie les catacombes
La mèche d'hémoglobine
Qui fera palpiter la bombe !


5. BIVOUAC (FINAL)(No Lyrics Available)


6. DE TEMPS EN TEMPS

De temps en temps
D'où vient le sentiment
De crever d'infortune
De temps en temps
D'où vient le filament
Qui lie chaque lacune
A chacun sa place
La vie nous lasse
De sa vie.

De temps en temps
D'où vient le déclinement
D'un passé de grisaille
De temps en temps
Que fait le châtiment
De celui qui tenaille
A chacun sa place
La vie nous encrasse
De sa lie,

Mouchoirs garnis
Bouquins flétris
De rêves insensés
Bilans dorés
Croix chamarrées
De rêves fous
Essuie tes pieds
Sur la paillasse usée
Du pardon

Essuie ton nez
Dans le mouchoir troué
Des cochons
De temps en temps
D'où vient ce ronflement
De moteurs mal graissés
De temps en temps
D'où vient ce sifflement
De flibustiers rouillés
A chacun sa place
La vie nous encrasse
De sa lie,


7. LA ROUTE AUX CYPRES

Nuages de faïence relevés de nacre
Mon pinceau courbe l'échine comme un cheval de fiacre
J'ai esquissé la lune sur une toile de nuit
En laissant ma fortune aux clés du paradis.

Vent d'aquarelle
Buissons huilés :
Palette charnelle
Je ne suis plus un arc-en-ciel

Je sens que les amis sont au bout du chemin
Ils me disent que je tiens le ciel entre leurs mains
Mais mes doigts de malade craquent aux confins du vieux
J'ai senti la barrière d'où l'on voit de ses yeux !

Le coeur enduit de vin, je vexe ma cirrhose
Et d'un coup de fusain, j'éjacule une dose
Dose de narcotique que m'ont servi les dieux
Dans l'antre de ma honte retentit le coup de feu ?


8. LE CIMETIERE DES ARLEQUINS

Il est déjà tard, Pèlerins, il est grand temps de partir
Rangez vos nénuphars, vous n'avez plus le temps de lire
Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire
Arlequins!

Agenouillez vous bonnes gens, le grand Prêtre va passer
Branlez vos chapelets excrémenteux et dilapidés
Comme l'aigle impérial, son goupillon va vous déchirer
Arlequins!

Levez-vous beau monde, cette nuit la lune a quartier libre
Pincez votre peau afin que nulle cellule ne vibre
Retenez votre souffle, comprimez vos poumons de fibres
Arlequins!

Nous traverserons l'ondée de vase de la fortune
Nous découvrirons les eaux magiques de la lagune
Un lézard parleur nous contera l'histoire de la dune
Arlequins!

Brûlés par un volcan de thym
Burinés par le chant des lutins
La mer des hydres a pleuré ses requins
Engloutissant le sang des Arlequins
Le sang des Arlequins,
Le sang des... RIENS !!!

Nous voilà très loin enfoncés dans la zone aquatiques
Les jambes en vilebrequin, l'épiderme teinté chimique'
Réfléchissons nos visages dans le miroir excentrique
Arlequins!

Au carrefour des trois flaques d'or nous rencontrons le roi mage
Il nous dit: " Restez-là je visite vos organes fromages
La folle sangsue ne fait plus partie de mon voyage "
Arlequins!

Rendez-vous au champ où les salsifis sont sucrés d'orge
Où Lucifer met en quarantaine ses soufflets de forge
Allaitons-nous au pis de Vénus qui pend à sa gorge
Arlequins!

Il est trop tard passez donc le temple du souvenir
Rangez vos catafalques, vous n'aurez plus le temps de vivre
Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire
Arlequins!

Entrez, entrez, beau monde!
Choisissez votre tombe!
Dans le cimetière des Arlequins!
Entrez, entrez, braves gens!
Recherchez le tourment
Dans le cimetière des Arlequins













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