Hubert-Félix Thiéfaine : Suppléments de Mensonge

Rock / France
(2011 - Sony Music)
Saber más

Las palabras

1. LA RUELLE DES MORTS

Avec nos bidons en fer blanc
On descendait chercher le lait
A la ferme au soleil couchant
Dans l'odeur des soirs de juillet
On avait l'âge des confitures,
Des billes et des îles au trésor
Et on allait cueillir les mûres
En bas, dans la ruelle des morts

On nous disait que Barbe Rousse
Avait ici sa garnison
Et que dans ce coin de cambrousse
Il avait vaincu des dragons
On avait l'âge de nos fêlures
Et on était conquistadors
On déterrait casques et fémurs
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts

On arrosait toutes nos victoires
A grands coups de verres de kéfir
Ivres de joie et sans le savoir
On reprenait Mers el-Kebir
Puis c'étaient nos chars en Dinky
Contre les tigres et doryphores
Qui libéraient la French County
En bas, dans la ruelle des morts

Que ne demeurent les printemps
A l'heure des sorties de l'école
Quand les filles nous jouent leurs seize ans

Pour une "bouive" de Royale Menthol
Je ne sais plus si c'était Françoise, Martine, Claudine ou Marie-Laure
Qui nous faisaient goûter leurs framboises
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts

Que ne demeurent les automnes
Quand sonne l'heure de nos folies
J'ai comme un bourdon qui résonne
Au clocher de ma nostalgie
Les enfants cueillent des immortelles
Des chrysanthèmes, des boutons d'or
Les deuils se ramassent à la pelle
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts


2. FIEVRE RESURRECTIONNELLE

Sous un brouillard d'acier
Dans les banlieues d'Izmir, de Suse ou Sant-fé
Six milliards de pantins au bout de la lumière
Qui se mettent à rêver d'un nouvel univers
Mais toi tu restes ailleurs dans un buzz immortel
A fabriquer des leurres en fleurs artificielles
Pour les mendiants qui prient les dieux & les chimères
Les trafiquants d'espoir aux sorties des vestiaires
Je t'aime & je t'attends à l'ombre de mes rêves
Je t'aime & je t'attends & le soleil se lève
Et le soleil

Dans un rideau de feu
Dans les banlieues d'Auckland, de Cuzco ou Montreux
Six milliards de fantômes qui cherchent la sortie
Avec des sonotones & des cannes assorties
Mais toi tu viens d'ailleurs, d'une étrange spirale
D'un maelström unique dans la brèche spatiale
Avec autour du cou des cordes de piano
Et au poignet des clous pour taper le mambo
Je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
Je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
Et le soleil

Dans son plasma féerique
Dans les banlieues d'Hanoï, de Sfax ou de Munich
Six milliards de lépreux qui cherchent leur pitance
Dans les rues de l'amour en suivant la cadence
Mais toi tu cherches ailleurs les spasmes élémentaires
Qui traduisent nos pensées comme on traduit Homère
Et tu m'apprends les vers d'Anna Akhmatova
Pendant que je te joue Cage à l'harmonica
Je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
Je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
Et le soleil

Ivre de ses vieux ors
Dans les banlieues d'Angkor, d'Oz ou d'Oulan Bator
Six milliards de paumés levant la tête au ciel
Pour y chercher l'erreur dans un vol d'hirondelles
Mais toi tu planes ailleurs sur des nuages flous
Dans de faux arcs-en-ciel vibrant de sables mous
Tu chantes des arias d'espoir universel
Pour faire que le soleil se lève sur nos e-mails
Je t'aime et je t'attends à l'ombre de mes rêves
Je t'aime et je t'attends et le soleil se lève
Et le soleil

là-bas sur l'horizon
Venant d'Héliopolis en jouant Hypérion
Six milliards de groupies qui l'attendent hystériques
Dans le stade au jour j en brouillant la musique
Mais toi tu squattes ailleurs dans un désert de pluie
En attendant les heures plus fraîches de la nuit
Et tu me fais danser là-haut sur ta colline
Dans ton souffle éthéré de douceurs féminines
Je t'aime et je te veux à l'ombre de mes rêves
Je t'aime et je te veux et le soleil se lève.


3. TROIS POEMES POUR ANNABEL LEE

La lune s'attarde au dessus des collines
Et je sens les lueurs des étoiles sous ta peau
Fleurs de jacaranda et parfum d'aubépine
Dans cet or de la nuit tes cheveux coulent à flots
Les groseilles boréales et les airelles fauves
Au velours de tes lèvres humides et licencieuses
Me laissent dans la bouche un goût de folie mauve
Un arôme estival aux couleurs silencieuses

Annabel Lee
Pas un seul cheveux blanc
N'a poussé sur mes rêves
Annabel Lee
Au roman des amants
Je feuillette tes lèvres

Vapeurs de canneberge oubliées dans la bruine
Et sur les pétroglyphes de tes bleus sanctuaires
L'esprit de la mangrove suit l'ombre de tes djinns
Et dézeste les grumes aux subtils estuaires
Ne laisse pas la peur entrouvrir le passage
Obscur & vénéneux dans l'argent de tes yeux
Mais donne à la lumière tes pensées les plus sages
Pour un instant de calme, de plaisir délicieux

Annabel Lee
Pas un seul cheveux blanc
N'a poussé sur mes rêves
Annabel Lee
Au roman des amants
Je feuillette tes lèvres
Annabel Lee
J'ai dans mes récepteurs
Le parfum de ta voix
Annabel Lee
Je te connais par coeur
Sur le bout de mes doigts

Au loin dans la vallée la brume se mélange
Aux pastels de safran de violette et d'orange
Et j'en vois les reflets dans ton regard voilé
Par des réminiscences d'antiques cruautés
Ne laisse pas les mères de vinaigre envahir
Tes pensées ta mémoire tes rêves et ton sourire
Chasse au loin ta détresse laisse entrer le printemps
Le temps de la tendresse & de l'apaisement

Annabel Lee
Pas un seul cheveux blanc
N'a poussé sur mes rêves
Annabel Lee
Au roman des amants
Je feuillette tes lèvres
Annabel Lee
J'ai dans mes récepteurs
le parfum de ta voix
Annabel lee
Je te connais par coeur
Sur le bout de mes doigts


4. GARBO XW MACHINE

J'ai longtemps kiffé dans la boue
Sur de longs chemins chaotiques
En transmutant le je en nous
Dans une alchimie romantique
Mes actions d'amour d'évaluées
M'on laissé des larmes a crédit
Et maitenant je viens m'annuler
Devant ton lapis lazuli

Prends mon pion dans ton circuit
Garbo xw machine
Prends mon pion dans ton circuit
J'aime tant ta froideur feminine
Prend mon pin dans ton circuit
Garbo xw machine
Machine machine machine

Ne me dis pas que tu les anglais
Ont attaqué ta forteresse
Que je dois déclarer forfait
Avec mon doberman en laisse
Je boirai le sang de ta plaie
Et deviendrai le vampire nu
Dans le coffre de tes jouets

Prends mon pion dans ton circuit
Garbo xw machine
Prends mon pion dans ton circuit
J'aime tant ta froideur feminine
Prend mon pin dans ton circuit
Garbo xw machine
Machine machine machine

Je te laisserais me déchirer
M'arracher la chair & les os
Me greffer d'infernales idées
Dans le gouffre de mon cerveau
Tandis que mes doigts sous ta soie
Chercheront la corde sensible
Celle qui remonte jusqu'a ta voix
En hurlant au coeur de ma cible

Prends mon pion dans ton circuit
Garbo xw machine
Prends mon pion dans ton circuit
J'aime tant ta froideur feminine
Prend mon pin dans ton circuit
Garbo xw machine
Machine machine machine


5. PETIT MATIN 4.10 HEURE D’ÉTÉ

Le temps passe si lentement
Et je me sens si fatigué
Le silence des morts est violent
Quand il m'arrache à mes pensées
Je rêve de ses ténèbres froides
Electriques & majestueuses
Où les dandys se tiennent roides
Loin de leurs pulsions périlleuses
Je rêve tellement d'avoir été
Que je vais finir par tomber

Dans cette foire aux âmes brisées
Où le vieux drame humain se joue
La folie m'a toujours sauvé
Et m'a empêché d'être fou
Je me regarde au fond des yeux
Dans le miroir des souvenirs
Si partir c'est mourir un peu
J'ai passé ma vie à partir
Je rêve tellement d'avoir été
Que je vais finir par tomber

Mes yeux gris reflètent un hiver
Qui paralyse les coeurs meurtris
Mon regard vient de l'ère glaciaire
Mon esprit est une fleur flétrie
Je n'ai plus rien à exposer
Dans la galerie des sentiments
Je laisse ma place aux nouveaux nés
Sur le marché des morts-vivants
Je rêve tellement d'avoir été
Que je vais finir par tomber

Je fixe un océan pervers
Peuplé de pieuvres etde murènes
Tandis que mon vaisseau se perd
Dans les brouillards d'un happy end
Inutile de graver mon nom
Sur la liste des disparus
J'ai broyé mon propre horizon
Et retourne à mon inconnu
Je rêve tellement d'avoir été
Que je vais finir par tomber

Déjà je m'avance en bavant
Dans les vapeurs d'un vague espoir
L'heure avant l'aube du jour suivant
Est toujours si cruellement noire
Dans le jardin d'Eden désert
Les étoiles n'ont plus de discours
Et j'hésite entre un revolver
Un speedball ou un whisky sourd
Je rêve tellement d'avoir été
Que je vais finir par tomber


6. COMPARTIMENT C VOITURE 193

Tu sembles si loin
Si proche à la fois
Dans l'ordre incertain
D'un silence bourgeois
Voyageuse solitaire
Entourée de mystère

Les pages que tu lis
Nous cachent ton regard
Te cachent-elles aussi
Qu'une guerre se prépare
Voyageuse solitaire
Entourée de mystère

Est-ce que tu fuis dans ce train
Quelque amant
Qui chercherait à briser ton silence
Est-ce que tu fuis dans ce train
Quelque enfant
Qui volerait ton indépendance

Ton compartiment
Reflète sans passion
Ton comportement
De femme au salon
Voyageuse solitaire
Entourée de mystère

Le soleil couchant
Joue avec l'horizon
Et tes sentiments
Se cherchent une raison
Voyageuse solitaire
Entourée de mystère

Est-ce que tu fuis dans ce train
Quelque amant
Qui chercherait à briser ton silence
Est-ce que tu fuis dans ce train
Des serments
Prononcés lors d'une dernière danse

Est-ce que tu fuis dans ce train
Quelque amant
Qui chercherait à briser ton silence
Est-ce que tu fuis dans ce train
Quelque enfant
Qui volerait ton indépendance


7. INFINITIVES VOILES

Infinitives voiles qui hantez mes doux rêves
Je m'en vais ce matin recueillir votre sève
Dans l'ambulance tiède qui m'arrache a l'horreur
Des troubles de mon double ivre et blasphémateur
Je m'en vais ce matin vers les bleus paradis
Les couloirs lumineux ou je laisse la copie
De mes fièvres insomniaques, excès de bile noire
Dans le cadre inversé d'un combat sans espoir

Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée

Infinitives voiles qui hantez mes doux rêves
Laissez-moi lâcher prise dans le vent qui se lève
Laissez-moi décharger mes cargos migrateurs
Et m'envoler là-bas vers les premières lueurs
Dans le blanc des sommets des montagnes perdues
Retrouver l'équation de mon ombre inconnue
Et le miroir intime d'une enfance baclée
Pour y graver l'espoir d'un futur désiré

Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée

Infinitives voiles qui hantez mes doux rêves
Je marcherais sur l'eau, je remplirai mes brèves
Avec d'autres comptines, avec d'autres histoires
Que celles qui se racontent en bordure des comptoirs
J'arracherai mon masque et ma stupide armure
Mes scarifications de guerrier de l'absurde
Et je viendrai poser ma tête d'enfant sage
Sur les gréements chauffés à blanc de vos rivages

Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée
Infinitives voiles qui venez me bercer
Quand les infos se vrillent au fond de ma pensée


8. TA VAMP ORCHIDOCLASTE

J'ai rencontré des meufs que j'ai su éviter
Mais je crois que la chance n'est pas de ton côté
Si les hommes viennent de Mars et les femmes de Pigalle
T'as trouvé la plus dingue des espèces infernales

Ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste

Ta Cendrillon tarée vient d'un autre univers
Y'a des traces de trou noir sur sa chaussure de vair
Elle court dans tes couloirs, elle rue dans tes converses
Elle t'entraîne en hurlant dans des voies qui s'inversent

Ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste

C'est une brise-burnes, une casse-burettes
Un cauchemar diurne, une trouble-fête
Une tornade en croco, qui se chauffe au benzo
Aux vibrations néfastes, ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste

Tu n'es pas fatigué d'offrir tes vieux démons
A cette fille des sixties qui traine avec ton nom
Plus vite qu'un mocassin dans la boue du bayou
Elle pompe ton énergie sur un rythme vaudou

Ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste

Elle te couvre les yeux d'une peau de panthère noire
Elle t'empêche de penser elle qui t'empêche de voir
La vérité en face c'est la réalité
De ce que tu seras quand elle t'aura vidé

Ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste

C'est une brise-burnes, une casse-burettes
Un cauchemar diurne, une trouble-fête
Une tornade en croco, qui se chauffe au benzo
Aux vibrations néfastes, ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste

Si elle perd sous la pluie ses clopes et sa barrette
Ta Gorgone se transforme en furie sous amphètes
Et j'en deviens baba et les quarante voleurs
Sous ses yeux de sorcière et de ventilateur

Ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste

Toujours à critiquer, toujours à raconter
Quelques sordides horreurs sur tes amis passés
Elle t'entraîne dans un gouffre aux multiples rancoeurs
Où je préfère m'enfuir en te laissant l'honneur
L'honneur de lui chanter

T'es une brise-burnes, une casse-burettes
Un cauchemar diurne, une trouble-fête
Une tornade en croco qui se chauffe au benzo
Aux vibrations néfastes

T'es une brise-burnes, une casse-burettes
Un cauchemar diurne, une trouble-fête
Une tornade en croco qui se chauffe au benzo
Aux vibrations néfastes

Ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste
Ta vamp orchido'
Ta vamp orchidoclaste


9. LOBOTOMIE SPORTING CLUB

Frelons hurlant dans nos cranes
Scorpions rampant dans le crash de nos âmes
Serpents visqueux englués dans les squames
De nos bourbeuses mémoires d'humanoïdes insanes
Nous ne sommes que des branleurs
Gélatineux babouins
Des crapoteux glandeurs
Clowns et sacs à vin
Pignoles envie de tout plomber
Envie de tout scratcher, de tout désintégrer
Faire cramer les télés avant que de crever
De peur
Dans les coulisses des shows climatisés

Soleil-cafard
Futur glacé
Matin blafard
Cerveaux détraqués
Fleurs suburbaines
Crasseuses beautés
Anges de la haine
Fin programmée

Soleil-cafard
Futur glacé
Matin blafard
Cerveaux détraqués
Fleurs suburbaines
Crasseuses beautés
Anges de la haine
Fin programmée

Nervis casqués d'étincelles
Rottweilers devant les maternelles
Bannières désétoilées , caméras et dentelles
Dans l'oeil des rats squattant les paradis virtuels
Lobotomie-média, propaganda flippée
Lobotomie-média, propaganda fliquée

Soleil-cafard
Futur glacé
Matin blafard
Cerveaux détraqués
Fleurs suburbaines
Crasseuses beautés
Anges de la haine
Fin programmée

Soleil-cafard
Futur glacé
Matin blafard
Cerveaux détraqués
Fleurs suburbaines
Crasseuses beautés
Anges de la haine
Fin programmée


10. LES OMBRES DU SOIR

Elle dort au milieu des serpents
Sous la tonnelle près des marais
Les yeux au-delà des diamants
Qu'elle a incrustés dans ses plaies
Elle dit c'est pas Saint Augustin
Qui joue du violon dans les bois
Et Paginini encore moins
Ca semble étrange mais je la crois
J'ai rien entendu par ici
Depuis des siècles et ma mémoire
Au fil des brouillards et des nuits
Se perd dans les ombres du soir

Là-bas, plus loin coule une rivière
Qui nous sert de démarcation
Enfin je veux dire pendant les guerres
Quand on a une occupation
Les spectres des morts lumineux
Se promènent la nuit sous les saules
Et ceux qu'oublient de faire un voeu
En perdent soudain leur self contrôle
On les retrouve collés à la pluie
Depuis des siècles et ma mémoire
Au fil des brouillards et des nuits
Se perd dans les ombres du soir

J'ai vu pas mal de filles tomber
Souvent là-bas du haut du pont
Et faire semblant de se noyer
En chevauchant leurs illusions
Elle, elle me fixe tendrement
Elle caresse un aspic et dit
Rien vu de tel depuis longtemps
Oh non, rien de tel, mon ami
Pas vu de telles orgies ici
Depuis des siècles et ma mémoire
Au fil des brouillards et des nuits
Se perd dans les ombres du soir

Au souffle brumeux des vipères
Elle me montre du doigt la sphaigne
Où tritons, salamandres en guerre
Se battent au milieu des châtaignes
Tu sais déjà me murmure-t-elle
Qu'il faut séduire pour mieux détruire
Et dans un geste et des bruits d'ailes
Elle disparaît dans un sourire
Puis elle revient et me poursuit
Depuis des siècles et ma mémoire
Au fil des brouillards et des nuits
Se perd dans les ombres du soir

Elle joue avec ses serpents
Sous la tonnelle près de marais
Mais ses visions ne durent qu'un temps
Et le temps lui-même disparaît
Les heures se courbent dans l'espace
Et tournent autour d'un monde ancien
Où les lunes s'estompent et s'effacent
En glissant sur un flux sans fin
D'aucuns en cherchent la sortie
Depuis des siècles et ma mémoire
Au fil des brouillards et des nuits
Se perd dans les ombres du soir


11. QUEBEC NOVEMBER HOTEL

Le ciel bleu sur le St Laurent
Semble jaillir de l'océan
Et je me refais la banane
Les yeux masqués sous mes Ray Ban
2700 tours cap nord-est
Valises à l’ouest d'Halifax
Nouveau Brunswick je fais mon best
Pour me recentrer sur mon axe

Fox Quebec November Hotel
Je gèle ben raide dans mon Dornier
Fox Quebec November Hotel
Ok je monte à 2000 pieds

Direction St Pierre et Miquelon
Le slow vine face à la mousson
Je toffe les runs j'suis sur go
Ben d'équerre dans mon lumbago
Faut qu'je pense à mes aiguillages
A ma benzine faut que j'abreuve
Mes 700 chevaux dans les nuages
Avant l tempête à Terre Neuve

Fox Quebec November Hotel
Je gèle ben raide dans mon Dornier
Fox Quebec November Hotel
Ok je monte à 2000 pieds
Fox Quebec November Hotel
Je gèle ben raide dans mon Dornier
Fox Quebec November Hotel
Ok je monte à 2000 pieds


12. LES FILLES DU SUD

Souvent je pense à toutes ces nuits
Où j'ai tenté de m'engloutir
Les yeux brûlés par l'insomnie
Le corps ivre de se détruire
Dans mes notes d'un souterrain
Je repense à Svidrigaïlov
Les amants et les assassins
Ont souvent manqué d'un my love

Mais peu importe la sourate
Ce qui doit être dit est dit
Si je dois m'écrouler sous une batte
C'est pas la faute à je n'sais qui
Les seules qui pourront dire leur nom
Sur l'interphone des solitudes
Sont celles qui m'auront fait leur don
Du regard noir des filles du sud

Elles ont la tristesse silencieuse
Derrière la beauté d'un sourire
Et puis se perdent en amoureuses
Devant l'idiot qui les fait rire
Et soudain elles changent de décor
Elles deviennent l'ombre de leur lit
Et je lis les lignes de leurs corps
En en épousant les replis

Mais peu importe la sourate
Ce qui doit être dit est dit
Si j'dois m'écrouler sous une batte
C'est pas la faute à je n'sais qui
Les seules qui pourront dire leur nom
Sur l'interphone des solitudes
Sont celles qui m'auront fait leur don
Du regard noir des filles du sud

Plus tard la méditerrannée
Viendra troubler nos attitudes
Le vent laisse d'étranges traînées
Sur les quais de nos certitudes
Mais la belle innamorata
Est une femme au corps allongé
Entre le doute et son karma
Entre ses formes et sa pensée

Mais peu importe la sourate
Ce qui doit être dit est dit
Si j'dois m'écrouler sous une batte
C'est pas la faute à je n'sais qui
Les seules qui pourront dire leur nom
Sur l'interphone des solitudes
Sont celles qui m'auront fait leur don
Du regard noir des filles du sud

Palabras añadidas por vulture - Modificar estas palabras