In Memoriam : Paris-Belgrade

Rock indépendant / France
(2000 - Memorial Records)
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Les paroles


01. Paris-Belgrade

Une nation violée au coeur du monde occidental
Méritait d'être soutenue par la jeunesse nationale
C'est bien pour ça qu'on s'est envolé, en terre yougoslave
Pendant ce temps, Paris se noie dans la spirale du mensonge
L'Otan dicte sa loi, la propagande vous inonde
Pendant ce temps Belgrade est la proie des bombes et des flammes
Ce ne sont pas des soldats qu'ils massacrent, mais des enfants et des femmes.

Refrain :
"US Go home !", c'est ce qu'ils scandaient sur les ponts
De Belgrade à Novi Sad, le peuple serbe faisait front
"NATO Go home !", c'est ce qu'ils criaient sur les ponts
C'est solidaires de leurs souffrances que pour eux nous chantions.

Arrivés sur place, l'accueil est vraiment chaleureux,
Des créatures de rêve nous font découvrir les lieux
Soudain le cri des sirènes résonne au coeur de la ville
Le climat s'alourdit, la peur se lit sur les regards
Les yeux se lèvent vers le ciel, chargés de désespoir
Belgrade résignée est plongée, noyée dans le noir
Le terrorisme aveugle vient frapper des quartiers au hasard.

Refrain

Puis vient l'heure du concert sur la grande place de Belgrade
Il est temps pour nous d'encourager à notre manière nos camarades
Qu'est ce qu'on était fier de brandir devant eux le drapeau yougoslave
Le soir c'est sur un pont que se poursuit notre combat musical
Les avions de l'Otan entament leur triste carnaval
Que vont-ils frapper cette fois une école, un hôpital?
A Paris tout le monde s'en fout, c'est un dégât collatéral.

Et toi pendant ce temps-là, que faisais-tu en France,
Toi qui te complaisais à demeurer dans l'ignorance?
Aujourd'hui, la Serbie, demain la Seine-Saint-Denis
Un drapeau frappé d'un croissant flottera sur Paris.


02. L'armée des ombres

Te souviens-tu des visages de ceux qui pour nous n'avaient pas de nom,
Ces vieillards aux figures pâles qui ne semblaient plus avoir leur raison?
Ils n'avaient pour seul bien que le souvenir d'un bonheur lointain,
Et pour seule espérance celle de mourir demain.

Refrain :
Ils sont l'armée, l'armée, l'armée des ombres,
Celle qui vit, qui gît, si près de toi,
Ils sont l'armée, l'armée, l'armée des ombres,
Si près de toi mais jamais tu ne la vois.

A ce jour ils ont disparu mais tant d'autres les ont remplacés,
Toujours un peu plus jeunes et toujours autant désemparés,
Accablés par la misère, telle une armée ils hantent nos rues,
Condamnés à faire la guerre au système qui les a déchus.

Refrain

Aujourd'hui la France n'a plus de frontières, du monde entier elle accueille la misère,
Incapable de nourrir ses pauvres mais toujours prête à nourrir ceux des autres,
{Ce sont nos frères qui crèvent la gueule ouverte dans la rue,
Ce sont nos frères qui crèvent la gueule ouverte

Refrain


03. Hastings

Trois léopards sur fond rouge comme étendard
Telles étaient les couleurs des Normands du Bâtard,
Duc de Normandie, futur roi d'Angleterre
Comme leurs ancêtres venus des fjords en drakkar
Toutes leurs batailles se changeaient en victoire,
La plus célèbre fut Hastings, en 1066
Un grand conquérant était né

Refrain :
HASTINGS
TOMBEAU DES SAXONS
HASTINGS
LA MORT DES FELONS

Lorsqu'ils débarquèrent sur les côtes d'Angleterre
C'est sans montures qu'ils marchèrent vers leurs adversaires,
Inférieurs en nombre, l'issue du combat semblait certaine
Harold le félon lança ses chevaliers
Et Guillaume répliqua par ses nombreux archers,
La plaine d'Hastings fut noyée par le sang des Anglais
Guillaume monta sur le trône, Harold fut tué
L'Angleterre devint normande.

REFRAIN


04. Das kapital

Le bloc de l'Est s'est effondré
Le mur de Berlin est tombé
L'oncle Sam peut enfin
Commettre ses méfaits.

L'opinion publique est contrôlée
Les politiques tous enchaînés
L'esclavage moderne peut enfin se propager.

La croissance est au beau fixe
L'économie se porte bien
Le chômage est en régression
On nous prend pour des cons.

Le transgénique, c'est magnifique
Au moins, ça remplit les cliniques
L'avortement, c'est épatant
Pourquoi s'faire chier pour des enfants.

Refrain :
Les grandes multinationales
Exploitent les gamins du tiers-monde
Elles achètent tout ce qui peut se vendre
Malthus doit se marrer dans sa tombe.

Son capitalisme sauvage
Fait vraiment partout des ravages
Les fonds de pension américains
Gagnent peu à peu du terrain.

Bientôt un consortium unique
Détiendra tous les monopoles
Vos vies seront cotées à Wall Street
Vous les enfants des stock-options.

Le monde ne sera plus qu'un marché
Qui finira par saturer
Une bonne grosse guerre viendra sauver
Le capitalisme en danger !

Les trusts font d'énormes bénéfices
Mais licencient à tour de bras
Pour satisfaire leurs actionnaires
Vive le monde des affaires !

Et pour quelques dollars de plus
Ils détruisent notre écosystème
Pour rendre le monde plus vide
Pour rendre le monde plus blême

Mais la machine se grippera
Oui ce système se brisera
Mais soyez assurés
Que tout recommencera

Mais soyez aussi assurés
Que lorsque ce jour arrivera
Nous serons enfin prêts
Enfin nous serons là !


05. Résiste !

Dès ton plus jeune âge ils ont fait de toi un assisté,
Ils t'ont mis dans une cage au barreaux dorés,
Afin que jamais ne te vienne l'envie de t'échapper,
Que jamais ne te vienne l'envie de t'évader.
Pur produit du système et de la pensée unique,
Le bilan de ta vie est vraiment catastrophique,
Ils t'ont ôté toutes idées de libre entreprise,
Ont volé ta liberté.
Ils ont essayé sur toi leurs théories utopiques,
Marxisme-léninisme, néocapitalisme,
Et tu subis, aujourd'hui, leurs déboires politiques,
Sur ton dos s'enrichissent ces gros apparatchiks.

Refrain :
Mais ce qu'ils n'ont pas encore compris,
C'est que nous ne baisserons pas les bras,
Tant qu'il restera un peu de vie,
Dans ce pays nous serons là,
Un esprit sain dans un corps sain,
Tous unis par le même destin,
Et tous ensemble pour que demain
Nos enfants ne se soucient de rien.

Désormais il est grand temps pour toi de t'engager,
De sortir de cette cage aux barreaux dorés,
Afin de faire entendre ta juste colère,
Le désarroi d'un peuple miné par la misère.
Ils ont effacé ton nom, ont usurpé tes droits,
Ils t'ont donné un matricule et promulgué des lois,
Sans jamais te soucier de tes intérêts,
Et du pays tout entier.
Si tu aimes cette terre où tu as vu la vie,
Qui tout au long des siècles ne t'a jamais trahi,
Alors il est grand temps pour toi de te dresser,
De préserver à tout jamais ton identité.

Refrain


06. Nos jeunes années

Te souviens-tu de nos jeunes années,
Celles où on passait toujours notre temps à s'éclater
On ne trouvait jamais le temps de s'ennuyer
Car de jour comme de nuit c'est à cent à l'heure que l'on vivait
Une meute de jeunes loups dans la jungle urbaine
Une bande de gamins livrés à eux-mêmes,
Pour le pire et le meilleur
Sans cesse en quête du bonheur
Romance, violence, on aimait forcer la chance
L'argent, le temps, n'avaient aucune importance
Vengeance, défiance, on entrait en résistance
Croyance, confiance, on vivait dans l'espérance.

Aujourd'hui le temps s'est écoulé
Dans nos mémoires demeure gravé notre serment d'amitié
Toujours fidèles à nos valeurs à nos idées
On a juste un peu changé notre manière de procéder
On se souviendra toujours de ces années
Qui nous ont bâtis, qui nous ont forgés
Pour le pire et le meilleur
On ne voulait rien voir ailleurs.


07. Xavier

Xavier s'en est allé si soudainement,
Quel gâchis de se suicider quand on a 23 ans
Désormais ses cendres se dispersent au gré du vent
Et rien que d'y penser ça me glace, oui me glace le sang.
Xavier était pour moi, plus qu'un ami
Le jeune insouciant que j'étais de lui a tout appris

Et si la faucheuse a emporté notre Xavier
Un peu de son âme en nos coeurs reste encré
Et si le sol est fait de nos morts,
C'est pour qu'en le foulant on s'en souvienne encore

Xavier, puisses-tu un jour me pardonner,
De ne pas avoir pu te comprendre, de ne pas avoir su t'aider
Xavier était un rêveur, un aventurier
Un ami fidèle que jamais je n'oublierai.


08. Quand j'entends le mot culture

Où sont passés les écrivains qui nous faisaient rêver,
Ces poètes dont les vers nous faisaient voyager ?
A travers leurs mots une émotion naissait ;
Eux seuls avaient le don de nous la faire partager.
Ceux d'aujourd'hui ont la plume rougissante
Mais leur visage est pâle, pâle comme leur âme.

Où sont passés ces acteurs qui nous émerveillaient,
Ceux qui avaient le talent de nous faire rire et pleurer,
Qui nous donnaient envie de nous identifier
Et qui d'une réplique dans nos fauteuils nous clouaient ?
Ceux d'aujourd'hui ne savent plus que se pavaner à Cannes,
Empocher leurs millions pour les changer en came.

Y en a assez des ... et de leurs compères !
Assez des donneurs de leçons, des moralistes et des bouffons
Des intellectuels de salon, destructeurs de nos traditions.

Où sont passés ces grands peintres aux mains si sensibles,
Ces sculpteurs qui travaillaient si bien le bronze et l'argile?
Sur leurs toiles, sur leurs tours naissaient des formes sublimes,
Des visages austères comme des femmes libertines.
Ceux d'aujourd'hui ne savent plus que peindre le néant.
Adieu à la vertu, bienvenue aux décadents!

Vive les Baudelaire, les Ravel,
Les Berlioz, les Maupassant, les Renoir et les Rembrandt
Qui survivent malgré le temps !
Vivent les Céline, les Zola,
Les Saint-Ex et les Degas, les Pascal et les Goya
Dont on ne se lasse pas !
Vive la beauté, vive le charme !
Vive la force et vive le drame !
La vie est une symphonie
Qui a tant besoin de magie
Vive la joie et vive l'amour !
Vivent les émotions de toujours,
La culture est une valeur sûre
Qui n'laisse pas place aux impostures


09. 1812

Par un 26 novembre de l'année 1812,
La Grande Armée franchissait un immense fleuve glacé,
A sa tête se trouvait un général corse
Qui n'avait pu tarir sa soif de dominer.
{Harcelés par le vent, le froid et les cosaques,
Il ne leur restait plus que le courage pour se battre

Refrain :
L'armée de Bonaparte sur la Bérézina
Essuya une défaite dont on se souviendra,
L'armée de Bonaparte sur la Bérézina,
La Grande Armée touchée au coeur jamais ne s'en relèvera.

N'ayant plus d'autre choix que de franchir cette rivière,
La glace sous leur poids engloutit leurs prières,
L'expression des visages de tous ces malheureux
Reflétait l'image de ce calvaire affreux.
Accablés par la faim, la fatigue, la colère,
Ces pauvres fantassins brandissaient leurs bannières.

Refrain

La campagne de Russie annonçait le déclin
D'une armée affaiblie par l'hiver qui survint,
Les canons de l'ennemi achevèrent les survivants,
Qui poussaient des cris effroyables en mourant.
De tous ceux qui partirent guerroyer en Russie,
Beaucoup ne purent revenir, traumatisés à vie.



10. Si tu y crois encore

Si malgré tous leurs affronts et la répression,
Tu y crois encore,
Si tu penses toujours que ce qui ne te tue pas
Te rend plus fort,
Si en toi demeure cette volonté
De ne pas baisser les bras,
Si tu restes persuadé que rien
Ne pourra ébranlé ta foi.

Alors tout sera possible

Dans ces rues qui te sont hostiles
L'ennemi guette tes pas.
Sache que ton look et ta gueule
Te transforment en proie.
Le temps des années 80
Est bien révolu.
Aujourd'hui, crois-nous et fonds-toi dans la masse
Pour tenir la rue.

Alors tout sera possible

Il nous faut dès aujourd'hui
Atteindre les plus hauts sommets.
Tous les moyens seront bons,
Mais jamais nous ne devrons nous renier.
Si par mégarde tu devais, un temps,
Partir de ton côté,
N'oublie pas cette chanson,
Cet appel à t'engager.

Alors tout sera possible !

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