Ange : Émile Jacotey

Progressif Symphonique / France
(1975 - Philips / Phonogram Records)
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Les paroles


1. BELE,BELE PETITE CHEVRE

Tombe la nuit et le cirque s'en mêle soudain
Tombe la pluie et mon cirque se gèle
Par Méphisto, par Jupiter
Et par tous les saints de l'enfer
Ne bouge plus, chaste pucelle,
Goûte ma lame de caresse
Ne crie plus, jeune femelle,
Adule le poing qui te blesse

Brûle la vie, cette folie m'entraîne soudain
Hurle la vie et mon cirque se peine
Par Méphisto, par Jupiter
Et par tous les saints de l'enfer
Ne pleure plus, chaste pucelle,
L'artère s'affiche de paresse
Ne tremble plus, jeune femelle,
Je suis le porc que tu engraisses

Par Méphisto, par Jupiter
Et par tous les saints de l'enfer
(Bêle, bêle petite chèvre)

Ne bouge plus, chaste pucelle,
Toute malade de caresses
(Bêle, bêle petite chèvre)
Ne crie plus, jeune femelle,
Adule le poing qui te blesse
(Bêle, bêle petite chèvre)


2. SUR LA TRACE DES FEES

Jadis, avec Pierre et Gladys
On les voyait passer en robe blanche
Au ruisseau qui traînait nos rêves
Vers un écrin de joie
Nous suivions la trace des fées
C'était au mois de mai

Vole, blonde tête folle,
On les voyait quitter leur robe blanche
Un torrent de cheveux dorés
Léchait nos yeux de soie
Nous étions sur la trace des fées
C'était au mois de mai

J'étais le prince sur son carrosse
Ma muse pleurait aux étoiles
Puis je redevins le chien.

Jadis, cachées sous les fleurs de lys
On les voyait flâner en robe blanche
Au pays où la bise enlace les gens aux mille pleurs
Nous suivions la trace des fées
C'était au mois de mai

Vole, vole, blonde nympholle
On les entendait rire en robe blanche
Et le gazon du parc s'imbibait à nos pieds d'enfant
Nous étions sur la trace des fées
C'était au mois de mai

J'étais le prince sur son carrosse
Ma muse pleurait aux étoiles
Puis je redevins le chien.


3. LE NAIN DE STANISLAS

Que le diable l'emporte
Le nain de Stanislas
Se lasse
Toujours entre deux portes
Le nain de Stanislas
Menace de rire

Nicolas Ferry
Tel était son nom
D'un roi Lecsinski
Il était bouffon
Le coeur en ficelles

Haut de quelques pouces
Il nous contamine
L'entends-tu qui glousse
Sous les crinolines
Le nez aux dentelles ?

Le diable l'emporte (connais-tu son âme)
Le nain de Stanislas (qui se damne, qui se veut profane)
Se lasse
Toujours entre deux portes (ressens-tu le drame, qui le damne)
Le nain de Stanislas (qui le veut profane)
Menace de rire (qui le tînt jusqu'en son sommeil)

Mettez le Vosgien
Crie dans la luzerne
On lâche le chien
La nuit aux lanternes
Le nain est trop précieux (le nain est trop précieux)

Le diable s'emporte (entends-tu son âme)
Le nain de Stanislas (qui se damne, qui se veut profane)
Se lasse
Toujours entre deux portes (ressens-tu le drame, qui le Damne)
Qui le veut profane (le nain de Stanislas)
Qui le tînt dans son dernier sommeil (menace de mourir)

Et oui môssieur
Son dernier sommeil
Le dirigea très loin, très loin
Oh ! beaucoup plus loin
Vers un port de plaisir
Où les nains se nourrissent d'éloquence
Grandissent, grandissent
Au fil des années-lumière
Oui môssieur Stanislas
Pardon Monseigneur

Tu te gavais à ses moqueries
Mais ton nain vole vers une onde
Où le bruit de ton tric-trac
N'écorche même plus ses oreilles
Où tes éclats de rire
S'engloutissent corps et âme
Dans un puits de lumière
Monsieur Stanislas
Dans un puits de lumière


4. JOUR APRES JOUR

Assis au bord de la fontaine
Au lointain, j’aperçu pharaon
Le chien courrait à perdre haleine
Les cailloux fuyaient sous ses bonds

Le comte priait au presbytère
Les écuyers vantaient fausses prouesses
Soudain, le silence envahit la terre
Quand s’approcha belle chasseresse

Jour après jour
Elle se voulait plus belle
Jour après jour
Panthère et tourterelle

Puis elle fît siffler la cravache
Sonne ma trompe, vas-t’en racler les bois
Je sais où le gibier se cache
Damoiselle veut affiner sa proie

Jour après jour
Elle devint plus cruelle
Jour après jour
Panthère en tourterelle

Bien loin très loin de la fontaine
Je vis disparaître pharaon
Plus de chasseresse au domaine
Mais chevreuil blanc dessine l’horizon


5. ODE A EMILE

A force de frapper l'enclume
De regarder passer les lunes
Tu sais parler de nos aïeux
Comme s'ils n'avaient jamais été vieux

La cheminée s'étonne encore
La charrue ne s'essouffle plus
Tu ressemble à ces chercheurs d'or
Qui auraient un secret de plus

Ta bouche est sucrée de légendes
Que l'on déguste comme un festin
Un festin qui n'est pas à vendre
Mais qui donne comme un matin

Et quand l'hiver trompe l'automne
Se prenant pour le printemps
Tu nous parle d'une anémone
Poussée au cœur de tes vingt ans

Puisse cette ôde rester à Emile
Au plus vieux maréchal ferrand
Puisse cette ôde rester à Emile
Au petit Vieux de tous les temps

Quand la machine ne tourne plus
Que l'heure du glas approche
On se chante un tout petit vin
On se boit un dernier refrain

Et puis tranquille
On peut partir torcher le cul
Au firmament.


6. EGO ET DEUS

Fier de rester côte à côte, enlacé
Souriant de Moïs et de son veau sacré
Ego et Deus, Capitaine Némous, Ego et Deus

Deus a cédé la place aux savants
Ego se rentre au village d'antan
Ego et Deus, Capitaine Némous, Ego et Deus

Fier de saborder le vaisseau du Seigneur
Se riant de César, de ses gladiateurs
Ego et Deus, Capitaine Némous, Ego et Deus

Des pensées imprégnées de glaise
Il vogue vers un nouveau destin
Le navire et son capitaine
Ne trouveront jamais de port

Brise d'orgueil gonfle les voiles
Du dernier des Conquistadors
Brise d'orgueil gonfle les voiles
Du dernier des Conquistadors
Puis s'endort

Fier de saborder le vaisseau du Seigneur
Se riant de César, de ses gladiateurs
Ego et Deus, Capitaine Némous, Ego et Deus

La clef du mal trouve les fausses serrures
Ouvre la tête à d'étranges blessures
Ego et Deus, Capitaine Némous, Ego et Deus

Devine qui revient au pays
La face impie, l'esprit hautain
Reconnais-tu Jean le Maudit
D'un parchemin aux pierres flétris

Le navire et son capitaine
Ne trouveront jamais de port
Le navire et son capitaine
Ne trouveront jamais de port


7.J'IRAIS DORMIR PLUS LOIN QUE TON SOMMEIL

Pourquoi parler d'autre fois plus que la guerre
Il est où le vent des moissons
Je resterais comme autre fois plus que la guerre
Fidèle à mes quatre saisons
J'irais dormir plus loin que ton sommeil
J'irais parfumer l'univers
J'irais mourir plus loin que le vermeil
A faire rougir un cimetière

Glisse en ma nuit douce libellule
La lune a mit bas ses petits
Mouche ton cœur dans le tissu du jour
Tu comprendras pourquoi
Je peux dormir plus loin que ton sommeil
Je peux embaumer l'horizon
J'irais mourir plus loin que le vermeil
A faire pleurer Agamemnon

J'irais dormir plus loin que ton sommeil
J'irais parfumer l'univers
J'irais mourir plus loin que le vermeil
A faire rougir un cimetière


8.AURELIA

Aurélia,
Au sud de tes seins
Au nord de tes épaules
Aurélia,
Si près de ton hymen
Que je m'y sens si drôle

Le rêve agrafe mon corps
Aux rayons de tes fibres
Qui ne sont pas un astre
Mais tout un firmament

Aurélia,
À tes pieds de rivière
Je m'abreuve doucement
Aurélia,
D'orchidées en rizières
Je navigue en ton sang

Ta nuit
Dirige mon âme
À frôler ton échine, à frôler ton échine
Qui reste la seule route
Atteignant l'Éternel, atteignant l'Éternel

Aurélia,
Au sud de tes seins
Au nord de tes épaules
Aurélia,
Si près de ton hymen
Que je m'y sens si drôle


9. LES NOCES

Aujourd'hui c'est les noces
Et l'église est enceinte
On oublie les cercueils qui passaient
Ça et là en coup de vent glacial

Et Léon le curé
S'est peigné pour ce jour
Une barbe chatoyante

Et les cloches se tordent
Comme un brin de folie
Dans un corps qui s'exalte

Et les enfants de choeur
Portent dans leurs sourires
Le tintement des pièces
Qui gonfleront leurs poches

Et la maman regarde
Pour une dernière fois
Sa fille en panoplie
De pucelle falsifiée

Et les cousins trépignent
Ils sont venus du nord
Pour manger le foie gras
Pour sucer au dessert
Les seins des jouvencelles

Et le vétéran
A déjà dans le coeur
Le premier verre de vin
Et la dernière gnôle
Qui lui feront gueuler
?Ben, j'vas vous chanter què'qu' chose !?


10. LE MARCHAND DE PLANETES

Le Marchand de planètes
A défroqué le ciel
Plongeant les galaxies
Dans son habit de miel

Pluton se débattait
Dans l'ourlet de son voile
Et Lucie jouait au ballon
Avec la belle Vénus

Le Marchand de planètes
A embrasé le ciel
En pensant que les flammes
Attise une clientèle

Plus d'un météorite
Jaillis de sa cravate
Et Lucie jouait au ballon
Avec un but d'étoiles

Prenez votre planète
Il va solder le ciel
Un contrat en turban
Est son habit de miel

Neptune se défile
En folles arabesques
Lucie s'est endormie vautré
Sur le matelas du jour







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